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Victor Dhollande et Rémi Duchemin
L’Institut Pasteur a dévoilé lundi ses dernières projections pour l’été prochain, et elles sont optimistes. Si la décrue se poursuit, et si les Français ne se relâchent pas trop dans les prochaines semaines, alors les vacances estivales pourraient bien être belles.

Depuis plus d’un an, le Covid empoisonne la vie des Français, et la pandémie a provoqué la mort de plus de 108.000 personnes. Mais la période actuelle est à l’optimisme. L’Institut Pasteur a mis à jour lundi ses projections pour l’été à venir, et il y a tout lieu de penser que les Français pourront passer des vacances estivales sereines. Même s’il ne faudra évidemment pas trop se relâcher.

"Le coronavirus subit très probablement une saisonnalité"

Pour l’heure, tous les signaux sont au vert. La décrue de l’épidémie va même au-delà des espérances des spécialistes. En un peu plus d’un mois, le nombre d’hospitalisations quotidiennes est passé de près de 2.000 à 700. "Le coronavirus subit très probablement une saisonnalité", confie un épidémiologiste. "Et en ce moment, ça nous est très favorable".

Autre chiffre : il y a un mois, on détectait 30.000 cas par jour environ. Aujourd'hui, on est environ à 12.000 cas quotidien en moyenne sur une semaine. "On est vraiment content de voir ce nombre de cas décliner aussi rapidement", réagit sur Europe 1 Arnaud Fontanet, épidémiologiste à l’Institut pasteur. "Et plus on arrivera à faire baisser ce nombre de cas jusqu'à la mi-juin, le mieux positionné on sera pour passer un été tranquille."

Tenir "encore trois semaines"

Mais il ne faut pas se relâcher. "Selon que l'épidémie repart à partir du 19 mai, date des premières réouvertures qui viennent d’avoir lieu, ou seulement après le 9 juin, qui correspond donc à la deuxième étape de réouverture, on voit qu'on est devant deux scénarios totalement différents", poursuit le médecin. "Ce que ces projections nous apprennent, c'est que si on tient, ou pas, encore trois semaines de plus, on peut vraiment avoir un été très différent."

Si Arnaud Fontanet montre une telle prudence, c’est qu’il demeure des incertitudes. "Il se peut que les comportements des Français changent et ne soient pas les mêmes que l'été dernier. C'est quelque chose qu'on ne peut pas complètement anticiper. Ensuite, il y a le climat aussi, qui pourrait être différent de celui qu'on a connu l'été dernier", énumère l’épidémiologiste. "Et puis il y a la rapidité avec laquelle la vaccination va se poursuivre. On va quand même rentrer dans une période assez proche du moment où on pourrait commencer à avoir un peu plus de difficultés à trouver des candidats. Et enfin, il y a toujours la menace des variants."

La barre des 5.000 cas par jour en ligne de mire

N’empêche, une barre symbolique se rapproche, celle des 5.000 nouveaux cas détectés par jour. Elle pourrait être atteinte à la mi-juin, et cela changerait tout. "C'est un niveau à partir duquel ce qu'on appelle le tester, alerter, protéger, donc le traçage des contacts, l'isolement des cas, la mise en quarantaine, devient beaucoup plus facile", assure Arnaud Fontenet. Cela permettra à ce moment-là d'avoir un bien meilleur contrôle sur la suite." 

Enfin, le dernier signal très encourageant concerne la campagne de vaccination, qui progresse très fortement. On est passé de 350.000 à 500.000 doses administrées chaque jour en moyenne. Au 1er juillet, plus d’une personne sur deux aura reçu au moins une injection. Avec l’arrivée du pass sanitaire, les Français l’ont bien compris, s’ils veulent passer un été tranquille, sans Covid ou presque, ça passe aussi, et même d’abord, par la vaccination.