Les données et projections disponibles ne font pour l'instant pas état d'une reprise de l'épidémie, confirme Patrick Pelloux (photo d'archives). 2:10
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Antoine Cuny-Le Callet
S'il est encore un peu trop tôt pour dresser le bilan du déconfinement, la plupart des indicateurs ne présentent pour l'instant pas les signes d'une reprise de l'épidémie. Le président de l'Association des médecins urgentistes de France Patrick Pelloux, invité d'Europe 1 samedi, abonde dans ce sens tout en mettant en garde contre une baisse de vigilance.
INTERVIEW

Après treize jours de déconfinement, difficile de dire si l'épidémie de coronavirus va reprendre de plus belle ou non. Le ministre de la Santé Olivier Véran a déclaré qu'il était trop tôt pour tirer des conclusions et qu'un premier bilan serait fait à la fin du mois. Invité d'Europe 1 samedi, le président de l'Association des médecins urgentistes de France (Amuf) Patrick Pelloux a déclaré que les indicateurs n'annonçaient pas de deuxième vague. "Il n'y a pas de signe [de deuxième vague] telle que l'on nous le prédisait, disant qu'il allait y avoir un retour de ce que l'on a connu fin février et au mois de mars."

"Il y a une baisse des appels et des signalements concernant le coronavirus, [ce qui est] concordant avec les indicateurs en médecine de ville et à l’hôpital", précise Patrick Pelloux. Les données disponibles ne font pour l'instant pas état d'une reprise des contaminations. Le médecin cite notamment les modèles mathématiques mis en place par l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) en affirmant : "On est sur les statistiques basses." "On est peut-être dans une nouvelle phase de l'épidémie", ajoute-t-il.

Rester vigilant

La découverte de différents clusters depuis le début du déconfinement, notamment dans les abattoirs, n'est selon lui pas un signe de reprise. La découverte de ces foyers serait plutôt inhérente au perfectionnement du processus de détection de la maladie. "Là, [les foyers] sont surveillés par les Agences régionales de Santé, on piste les gens qui ont été en contact avec les malades, ils sont testés, on met en place des mesures sanitaires et on les isole", détaille-t-il, mettant en balance le suivi actuel avec les manquements des débuts de l'épidémie.

Si Patrick Pelloux se montre optimiste, il juge néanmoins nécessaire de rester vigilant et d'appliquer scrupuleusement les mesures barrières. "Il faut garder les habitudes de la barrière sanitaire, continuer à porter des masques, se laver les mains et avoir la distanciations sociale."