La possible réouverture des écoles le 11 mai inquiète enseignants et parents d'élèves. 0:53
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Antoine Cuny-Le Callet
Lors de son allocution, Emmanuel Macron a évoqué la possibilité d'un début de déconfinement et d'une réouverture des écoles à partir du 11 mai. Invités d'Europe 1 samedi, deux enseignants fait part de leur scepticisme sur la capacité des autorités à assurer la sécurité sanitaire des établissement à cette date.
INTERVIEW

La réouverture des établissements scolaires est prévue le 11 mai, et pourtant, des voix s'élèvent déjà du côté des parents d'élèves et des enseignants. Les mesures sanitaires seront-elles suffisantes et assez rapides pour éviter une reprise de l'épidémie de coronavirus ? Sur Europe 1, samedi, deux professeurs ont dénoncé une décision hâtive et irréalisable d'ici la date fatidique.

Maintenir les distances de sécurité entre les élèves, s'assurer qu'ils se lavent les mains régulièrement, leur faire porter un masque. La reprise des cours pour les enfants alors que l'épidémie de coronavirus sévit toujours à tout d'un cauchemar logistique. "C'est impossible de réfléchir à tout cela, il y a tellement de paramètres", déclare Julien Massé, enseignant dans le département de la Vienne, qui mentionne aussi les problématiques des cantines scolaires et de l'accueil des parents.

"Comment mettre des gants et des masques à des élèves de 3 ans ? Est ce que l'on va désinfecter la pâte à modeler et les pièces de puzzle tous les soirs ?"

La charrue avant les bœufs

Le gouvernement n'a pas encore précisé les modalités de la réouverture des écoles, ni n'a adressé de consignes particulières au personnel encadrant. Une façon de "mettre la charrue avant les bœufs" selon Francette Popineau, secrétaire générale du syndicat du primaire Snuipp-FSU. "Avant d'avoir défini dans quelles conditions on pourrait avoir une reprise, on parle de reprise. C'est ce qui inquiète tout le monde, parents comme enseignants."

Selon Francette Popineau, les enseignants dans leur majorité souhaitent revoir leurs élèves "avant l'été". Mais elle rappelle également que les capacités de dépistage le 11 mai ne devraient pas permettre de tester l'ensemble des enfants faisant leur retour en classe. "Si l'on garantit la santé de tous, c'est aussi celle de tous les adultes de l'école, et de tous les adultes extérieurs. Ça ne nous paraît pas raisonnable du tout."