Jean Castex était en visite samedi à l'hôpital Édouard Herriot, à Lyon. 1:59
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Jean-Rémi Baudot, édité par Antoine Terrel , modifié à
Samedi, Jean Castex était en visite à l'hôpital Édouard-Herriot, à Lyon. Sur place, le Premier ministre a été interpellé par un réanimateur qui lui a reproché le manque d'anticipation du gouvernement, coupable selon lui de ne pas avoir assez écouté les alertes des soignants. 

Chez une partie des soignants, la lassitude et la colère montent depuis plusieurs semaines. Alors que de nombreuses voix s'étaient élevées pour réclamer un reconfinement strict, écarté par le gouvernement, les personnels hospitaliers doivent aujourd'hui affronter la troisième vague de l'épidémie de coronavirus qui met les hôpitaux sous forte pression. En déplacement samedi à l'hôpital Édouard-Herriot, à Lyon, Jean Castex a pu en être témoin. Le Premier ministre a en effet été interpellé par un réanimateur, qui lui a reproché le manque d'anticipation de l'exécutif . 

"Un effet de répétition"

"Le fait que ce soit déjà la troisième fois, il y a un effet de répétition, avec une usure", a notamment déclaré ce soignant, revenant sur la troisième vague. "Comme c'était annoncé de longue date, il y a un petit côté 'on a pas été écoutés', et je pense que c'est ressenti par beaucoup de personnels, cette sensation qu'on est passé à côté d'une possibilité qu'on avait de freiner l'épidémie avant d'avoir une troisième vague", a-t-il ajouté.

Une troisième vague qui "a lieu partout, vous le savez", a tenté de répondre le Premier ministre. Mais pour Jean Castex, ce fut presque un moment d’embarras, car il comprend bien ce réanimateur. Lui-même s’est posé beaucoup de questions ces derniers mois, et avait poussé pour une ligne plus dure. L'hôte de Matignon avait ainsi tenté de camper une ligne plus prudente, qui aurait pu provoquer un reconfinement dès le mois de janvier, mais il n’avait alors pas le poids politique nécessaire pour peser sur la décision d’Emmanuel Macron.

Le gouvernement divisé sur les mesures à prendre

Et pendant des semaines, un bras de fer s'était engagé entre l’exécutif et les soignants. Ne pas reconfiner, était-ce des jours gagnés ou des jours perdus ? A Matignon, comme au ministère de la Santé, beaucoup pensent que c’était avant tout un risque sanitaire énorme. 

Au final, le bilan ne pourra être fait qu’à la fin de la crise. Mais face au réanimateur, Jean Castex n’a pas défendu la ligne de son propre gouvernement.