"Il n’est pas totalement sot de porter un masque en permanence", explique Axel Kahn (photo d'illustration). 4:44
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Romain David , modifié à
Invité samedi de "C'est arrivé cette semaine", l'émission de Frédéric Taddeï sur Europe 1, le généticien Axel Kahn a salué la généralisation progressive du port obligatoire du masque dans les lieux publics, à la fois intérieurs et extérieurs. En effet, avec le retour du froid et l'augmentation du risque de contamination, il reste selon lui notre meilleur moyen de défense contre le virus.
INTERVIEW

L’augmentation "exponentielle" - selon le terme de la Direction générale de la Santé - du nombre de contaminations au coronavirus en France renforce un peu plus chaque jour la probabilité d’une seconde vague épidémique. Plus de 7.000 nouveaux cas d'infection ont été enregistrés par les autorités sanitaires entre jeudi et vendredi, un chiffre jamais atteint depuis le déconfinement. "On peut encore arrêter l’aggravation de la situation, cela dit il va y avoir des moments difficiles", avertit au micro d’Europe 1 le généticien Axel Kahn pour qui la situation actuelle, "sans être dramatique, est extrêmement sérieuse".

"C’est à l’intérieur que ce font les contaminations"

Ce scientifique cite la rentrée "dans les entreprises et à l’école", mais aussi "l’arrivée des frimas" comme deux moments à risque, et lors desquels les Français vont devoir se montrer particulièrement vigilants pour limiter la casse. Avec le froid, "on est moins dehors et plus à l’intérieur, or c’est à l’intérieur que se font les contaminations", rappelle Axel Kahn. "Il est donc important de se mettre en situation d’augmenter les moyens de défenses alors que l’on s’engage dans un mois de septembre éventuellement frais, des mois d’octobre et de novembre automnaux. Il faut réussir à passer cette période. C’est la période de tous les dangers !"

À ses yeux, la généralisation du port du masque, qui s’observe dans un nombre grandissant de villes en France, à l’école et sur les lieux de travail, fait sens face à la période qui s’ouvre. "Il n’est pas totalement sot de porter un masque en permanence. Avant que son port ne devienne obligatoire à Paris, je pouvais l’oublier, je le mettais dans ma poche, le remettait sur mon nez, le retirez... Si par hasard il y avait des virus sur le masque, j’en foutais partout !", explique Axel Kahn, signataire en juillet d'une tribune réclamant le port obligatoire au moins dans les espaces intérieurs. "Prendre l’habitude de le mettre en sortant de chez soi et de ne pas l’enlever avant d’être rentré est sans doute une sécurité raisonnable."

"Il n’y a aucune raison pour que l’on n’arrive pas à développer un vaccin"

Ce spécialiste se veut également rassurant quant à l’évolution de l’épidémie sur le long terme, s’appuyant sur la plupart des crises sanitaires passées, comme l’épisode de la grippe espagnole. "On ne va pas vivre dix ans avec cette épidémie. C’est une parenthèse. Les grandes épidémies, même lorsque le vaccin n’existe pas, ne durent pas plus de deux ans", assure-t-il. "Le Covid est une maladie où il y a des anticorps et une réponse immunitaire cellulaire qui se développe après l’infection. En règle générale, la guérison est parallèle à la réponse immunitaire", relève également le généticien. "Dans ces conditions-là, il n’y a aucune raison pour que l’on n’arrive pas à développer un vaccin, efficace au moins pendant quelques mois ou une année."