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"Je n'ai jamais vu ça" : un infirmier confie sa sidération face à la mortalité du coronavirus

Victor Dhollande, édité par Thibaud Le Meneec - Mis à jour le . 1 min

Après dix jours passés en renfort dans le service de réanimation d'un hôpital parisien, Xavier, infirmier libéral, souligne au micro d'Europe 1 l'impact du coronavirus sur son travail.

Xavier est infirmier libéral en Bretagne. Pour tenter de faire face à l'épidémie de coronavirus , qui a fortement progressé en Île-de-France et met à mal les capacités hospitalières de la région, il vient de passer dix jours en renfort dans un service de réanimation parisien. Ce professionnel raconte à Europe 1 cette expérience éprouvante face à une pathologie meurtrière.

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"Moi, je n'ai jamais vu ça", affirme-t-il. "J'ai fait beaucoup de réanimation, j'ai été infirmier militaire pendant un temps… Je crois que personne ne verra ça. Au bout de 15 jours, on est montés à presque 50 lits de réanimation. J'ai peut-être vu cinq cas sortir correctement du service, les autres sorties se faisaient pieds devant ! Les autres, on les gardait et on se battait encore."

"Fâché contre les gens dans la rue"

Alors que le seuil des 10.000 morts a été franchi, des entorses aux consignes de confinement ont été observées un peu partout en France ce week-end. "Je suis fâché contre les gens qui sont dans la rue", peste Xavier.

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L'infirmier libéral redoute une hausse prochaine de la mortalité : "Même si l'effet du confinement commence à se faire sentir, dans les 15 jours trois semaines qui vont venir, on va avoir un nombre de morts qui va exploser. On va arriver à 15 jours, trois semaines, un mois de réanimation, avec des patients qu'on n'arrivera pas à améliorer, dont l'état de santé va se détériorer, et qui vont partir", lâche-t-il.

Comme lui, de nombreux infirmiers des régions peu touchées ont prêté main forte à leurs collègues de zones percutées de plein fouet par le virus. Mais déjà, les capacités des hôpitaux semblent saturées. "Que va-t-il se passer si on ne respecte pas le confinement ? Il y aura des nouveaux cas et ce sera un engorgement du système de santé pendant des mois", prévient Xavier, inquiet.