Coronavirus : 38.674 morts en France, plus de 4.000 réanimations

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La situation sanitaire continue de se dégrader en France, avec 38.674 morts et plus de 4.000 personnes en réanimation. © LUCAS BARIOULET / AFP
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avec AFP , modifié à
La situation sanitaire continue de se dégrader en France, avec 38.674 morts et plus de 4.000 personnes en réanimation. Face aux critiques de l'opposition, Jean Castex a défendu des mesures "cohérentes". L'Italie passe sous couvre-feu dès jeudi. 
L'ESSENTIEL

La deuxième vague de coronavirus continue de déferler sur la France. Le dernier bilan publié mercredi soir fait état d'une nouvelle dégradation de la situation sanitaire, avec 38.674 morts en France et plus de 4.000 personnes en réanimation. Un Conseil de défense s'est tenu mercredi matin à l'Elysée, durant lequel Emmanuel Macron a "rappelé la gravité de la situation qui continue de se dégrader". Un couvre-feu à Paris ou en Île-de-France est sur la table. Face aux critiques de l'opposition, le Premier ministre Jean Castex a défendu des mesures "cohérentes" prises par le gouvernement pour lutter contre le coronavirus. 

En Europe, de nombreux pays durcissent à leur tour les mesures, comme aux Pays-Bas, en Grèce ou encore en Italie, où un couvre-feu va être mis en place dès jeudi et jusqu'au 3 décembre. Par ailleurs, le Danemark a annoncé l'abattage de 15 millions de visons à cause d'une mutation du coronavirus qui a déjà contaminé 12 personnes. La pandémie a fait au total plus d'1,21 million de morts dans le monde. 

Les principales informations à retenir

  • Le coronavirus a fait 38.674 morts en France
  • Plus de 4.000 personnes sont en réanimation
  • Un conseil de défense a eu lieu mercredi matin, la question d'un couvre-feu à Paris est sur la table
  • Le Danemark va abattre 15 millions de visons à cause d'une mutation du Covid
  • L'Europe continue de serrer la vis, l'Italie va vivre sous couvre-feu dès jeudi

38.674 morts en France, plus de 4.000 patients en réanimation 

Plus de 4.000 malades (4.080) du Covid-19 sont désormais hospitalisés en réanimation ou en soins intensifs, tandis que le nombre de décès continue de progresser. On compte désormais 38.674 morts du coronavirus en France, soit 394 de plus en 24 heures, selon les chiffres de Santé Publique France mercredi. La veille, les chiffres quotidiens officiels avaient fait état de 340 morts en 24 heures. Alors que les Français se font massivement tester, le nombre de nouveaux cas de contamination a progressé de 40.558 selon les chiffres publiés mercredi. 

Un Conseil de défense avant de nouvelles restrictions en Île-de-France ? 

Emmanuel Macron a réuni mercredi matin un Conseil de défense pour discuter de possibles nouvelles mesures face à l'épidémie de Covid-19 qui galope toujours, après une série de couacs autour du reconfinement. Le président de la République a "rappelé la gravité de la situation qui continue de se dégrader avec des services de réanimation de plus en plus proches de la saturation, avec un patient hospitalisé en raison du Covid toutes les 30 secondes en France" et a appelé "à la responsabilité et la mobilisation absolue de chacune et de chacun", a indiqué le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal. 

Des mesures plus restrictives sont sur la table, comme un possible "couvre-feu" à Paris ou en Île-de-France (notamment en raison des attroupements devant certains commerces autorisés à rester ouverts), dont le porte-parole avait lui-même annoncé prématurément mardi la mise en œuvre.

Un couac retentissant qui a succédé à la polémique et aux volte-face gouvernementales sur l'ouverture des commerces - de proximité ou grande distribution, puis produit par produit. Polémique qui a généré une fronde de dizaines de maires qui ont bravé dans différentes régions les décisions gouvernementales et pris des arrêtés - que les tribunaux administratifs ont commencé à retoquer - pour autoriser la réouverture de magasins.

Des arrêtés autorisant l'ouverture de commerces non-essentiels retoqués

C'est notamment le cas pour les arrêtés municipaux pris par les maires de Béziers ou de Perpignan. Le juge des référés du tribunal administratif de Montpellier a également pris des ordonnances de suspension similaire pour Carcassonne, dans l'Aude, et deux communes des Pyrénées-Orientales, Pia et Claira. Mardi déjà, le tribunal administratif de Strasbourg (Est) avait pris la même décision et suspendu un arrêté du maire de Colmar.

L'opposition critique les hésitations du gouvernement 

Le président LR Christian Jacob a fustigé mercredi la gestion de la crise sanitaire, estimant qu'"on risque de perdre des deux côtés : ne pas endiguer l'épidémie et mettre à plat notre économie". "Le 'en même temps' ne fait que des perdants", a-t-il ajouté devant l'association des journalistes parlementaires (AJP). Fustigeant "un désordre sans précédent" et l'absence de "ligne claire" dont "la responsabilité revient directement au Président de la République", il a déploré le "manque de concertation, le manque d'anticipation" et le fait qu'"aucun enseignement" n'ait été tiré du premier confinement.

Quelques heures plus tard, le Premier ministre Jean Castex a assuré  avoir "tiré les conséquences" du confinement du printemps pour l'actuel, notamment pour les grandes surfaces et les écoles, rappelant que les Français devaient rester chez eux "le plus possible" pour empêcher la propagation du Covid-19. 

Imbroglio autour de l'état d'urgence sanitaire

Les députés ont rétabli mercredi au 16 février l'échéance de la prolongation de l'état d'urgence sanitaire, après le couac de mardi soir où les oppositions avaient réussi à faire voter, contre le gouvernement et la majorité, une prolongation de l'urgence jusqu'au 14 décembre seulement. Dans la foulée, et dans le cadre d'une seconde délibération, l'Assemblée a également fait table rase du vote d'un autre amendement adopté la veille, qui prévoyait que le confinement décrété par l'exécutif à partir du 30 octobre ne puisse être renouvelé au-delà du 30 novembre qu'après accord du Parlement.

La veille, les députés de l'opposition avaient profité du manque de députés de la majorité face à des oppositions mieux mobilisée. Ce camouflet avait mis très en colère le ministre de la Santé Olivier Véran, qui était sorti de ses gonds. La majorité s'était en fait retrouvée piégée par la droite. A 21h45, on battait le rappel sur les boucles de messagerie des députés LREM. "On est en minorité dans l'hémicycle", s"inquiétait-on, trop tard. "La droite a très bien compris ce qu'elle faisait. Une majorité nerveuse, un peu lasse et pas forcément très mobilisée. On se demande ce que certains avaient à faire un mardi soir de confinement", s'est agacé un cadre de la majorité auprès d'Europe 1. 

Ouverture de centres de tests antigéniques en Île-de-France

Cinq premiers centres de tests antigéniques ont ouvert dans plusieurs villes d'Ile-de-France à l'initiative du conseil régional, pour réduire les délais de dépistage en pleine deuxième vague de l'épidémie de Covid-19. "Hier (mardi) nous avons fait une quinzaine de tests, mais nous pouvons monter à 250 tests journaliers et les résultats tombent en moins de 15 minutes", explique Vivien Buros, responsable de l'entreprise Juste à Temps, qui gère un centre installé à Saint-Denis, en Seine-Saint-Denis.

Quatre autres centres sont ouverts depuis mardi en Ile-de-France, aux abord des gares d'Ermont-Eaubonne, dans le Val-d'Oise, de Val-de-Fontenay, dans le Val-de-Marne, de Versailles-Chantier, dans les Yvelines, et de Juvisy, en Essonne.  Le test antigénique permet de détecter la présence éventuelle d'une protéine virale spécifique du Covid-19, indiquant "immédiatement à la personne testée si elle est contaminée par le virus", explique la Région Ile-de-France, qui a déployé les centres en partenariat avec la Croix-Rouge.

Le Danemark obligé d'abattre 15 millions de visons

Le Danemark va abattre la totalité de la quinzaine de millions de visons élevés sur son territoire à cause d'une mutation du Covid-19 déjà transmise à 12 personnes, qui menace l'efficacité d'un futur vaccin pour l'homme, a annoncé mercredi la Première ministre Mette Frederiksen. "Le virus muté via les visons peut créer le risque que le futur vaccin ne fonctionne pas comme il le doit (...) Il est nécessaire d'abattre tous les visons", soit 15 à 17 millions de bêtes selon les autorités, a dit la Première ministre lors d'une conférence de presse.

Couvre-feu en Italie dès jeudi, des tours de vis chez plusieurs voisins européens

Alors que le coronavirus a infecté plus de 11 millions de personnes en Europe, de nouvelles mesures restrictives sont pris par plusieurs pays. En Italie, le chef du gouvernement Giuseppe Conte a signé ce mercredi un décret d'une durée d'un mois instaurant à partir de jeudi sur tout le territoire national un couvre-feu entre 22 heures et 5 heures du matin. Cette mesure est en vigueur jusqu'au 3 décembre. 

Mais la "Botte" n'est pas le seul pays à serrer la vis sur le Vieux continent, loin de là. Aux Pays-Bas, le Premier ministre néerlandais Mark Rutte a annoncé la fermeture des lieux accueillant du public pour deux semaines.

En Grèce, alors qu'un couvre-feu de minuit à 5h est déjà imposé depuis le 22 octobre, de nouvelles restrictions entrent en vigueur. Commerces non-essentiels, restaurants, cafés, salles de spectacle, musées, salles de sport sont fermés à Athènes et dans les régions les plus peuplées du pays. En revanche, les entreprises et les écoles continuent de fonctionner pour éviter de nuire davantage à l'économie. 

En Suisse, l'armée est désormais à disposition des cantons de la confédération helvète pour faire face à l'explosion du nombre de cas, alors que la situation est tendue dans les services de soins intensifs des hôpitaux. 

Sur la côte atlantique, un reconfinement a été décidé pour la majeure partie du Portugal. Mais le gouvernement pourrait bientôt prendre des mesures plus strictes pour endiguer la deuxième vague de la pandémie de coronavirus.

Par ailleurs, la Pologne a annoncé toute une série de nouvelles restrictions, dont un passage total à l'enseignement à distance. 

Plus de 1,21 million de morts dans le monde

La pandémie du nouveau coronavirus a fait au moins 1,21 million de morts dans le monde, selon un bilan établi par l'AFP à partir de sources officielles mercredi à 11h GMT. Plus de 47,5 millions de cas d'infection ont été officiellement diagnostiqués, dont au moins 31,4 millions sont aujourd'hui considérés comme guéris. Les Etats-Unis sont le pays le plus touché avec 232.634 décès, suivi par le Brésil (160.496 morts), l'Inde (123.611), le Mexique (92.593) et le Royaume-Uni (47.250).