Le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal a été démenti par les services du Premier ministre, Jean Castex. 1:38
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Hadrien Bect avec Manon Bernard et Claudia Bertram , modifié à
Le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, annonçait mardi matin un couvre-feu à 21 heures pour Paris voire pour toute l'Île-de-France. Une information rapidement démentie par les services du gouvernement. Un couac en bonne et due forme.
DÉCRYPTAGE

Un couvre-feu sera-t-il (ré)instauré à 21 heures à Paris, voire en Île-de-France ? Ce matin, c'est ce qu'a affirmé le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal. L'information a été balayée d'un revers de main quelques minutes plus tard par Matignon. Retour sur ce couac gouvernemental.

À 7h45, mardi 3 novembre, Olivier Véran, le ministre de la Santé, affirme que le confinement est respecté par les Français. Mais une heure plus tard, le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, annonce que ce confinement sera renforcé par un couvre-feu à Paris. Résultat : tout ceux qui pensaient que le confinement était un couvre-feu 24 heures sur 24 sont perplexes. À 9h45, Matignon affirme qu'un couvre-feu qui viendrait s'ajouter au confinement n'est absolument pas décidé.  

Une question abordée dès demain

Les incompréhensions entres les membres du gouvernement traduisent la nervosité ambiante. Gabriel Attal aurait parlé un peu vite : cette question d'un couvre-feu pour Paris voire l'île de France est bien à l'étude. Elle a été discutée hier soir lors d’une réunion ministérielle autour de Jean Castex et sera abordée demain en conseil de défense avec Emmanuel Macron.

Selon les services du Premier ministre, "rien n'est officiellement engagé et à ce stade, tout doit encore être concerté". Une situation plutôt embarrassante, d'autant qu'à la mairie de Paris, certains ont appris la mesure... à la radio.

Un confinement pas si respecté

Il y a aussi le choix des mots du porte-parole du gouvernement. Faut-il vraiment parler de "couvre-feu" ? Matignon, évoque plutôt la fermeture des commerces passée une certaine heure. Cela pourrait s'accompagner aussi de restrictions de circulation car les soirées et dîners privés continuent dans certains quartiers. Après les commerces ouverts ou fermés, les rayons de supermarchés accessibles ou non, le télétravail obligatoire mais sans contraintes, le gouvernement ouvre donc un nouveau front. "Ce n'est pas comme si les derniers jours avaient été d'une grande limpidité", déplore un conseiller de l'exécutif.

A l'Assemblée nationale mardi après-midi, le retour de bâton a été violent pour la majorité, chahutée par l'opposition. "Le gouvernement ne sait plus quelle mesure prendre pour enrayer la courbe de l’épidémie. Couvre-feu, pas couvre-feu, confinement à quels niveaux, petits commerces… C’est n’importe quoi", a pesté le secrétaire national du parti communiste, Fabien Roussel, au micro d'Europe 1. De son côté, le chef de file des députés Les Républicains Damien Abad a estimé qu'il "n’y a pas de pilote dans l’avion." "On l'a vu aussi hier (lundi) avec la question des commerces essentiels et non essentiels. On n’y comprend plus rien, ça donne le tournis, ça déboussole les Français. Ce gouvernement, ce sont les professionnels de l’amateurisme", a-t-il assené. Ue confusion qui semble même s'emparer des rangs de la majorité. "Ça dysfonctionne à tous les étages, on ne sait pas où on va", a ainsi confié un député La République en marche.

 

Mais cet imbroglio ne doit pas masquer une réalité : le gouvernement se rend compte qu'à tous les niveaux, ce second confinement est loin d'être suffisamment respecté.