Coronavirus : situation toujours "fragile" mais stable en France

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Les réanimations sont stables en France. © ALAIN JOCARD / AFP
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avec AFP , modifié à
Alors que les autorités sanitaires continuent de craindre un rebond épidémique causé par les variants, l'UE a conclu un deuxième contrat avec le laboratoire Moderna pour 300 millions de doses de vaccins. Les Français échappent à un durcissement des restrictions, tandis que le nombre de malades hospitalisés était en baisse mercredi, et les réanimations quasi stables. 
L'ESSENTIEL

En matière de vaccins, l'Union européenne a conclu un deuxième contrat avec le laboratoire Moderna pour 300 millions de doses. Après un mois de couvre-feu généralisé, le statu quo a été acté à l'issue du Conseil de défense, mercredi. La pression hospitalière reste forte en France, même si selon le dernier bilan des autorités sanitaires le nombre d'hospitalisations est en baisse et les réanimations stables. Et si l'explosion du nombre de cas de coronavirus tant redoutée n'a pas encore eu lieu, la progression des variants reste scrutée de près. 

Dans le reste du monde, la situation, bien que fragile, semble doucement s'améliorer. Le nombre de nouveaux cas signalés dans le monde a ainsi chuté de 16% la semaine dernière. 

Les principales informations à retenir :

  • Les hospitalisations sont en baisse, les réanimations stables 
  • Ni durcissement ni assouplissement des restrictions en France
  • L'Inserm prévoit un rebond épidémique d'ici à la fin du mois de mars
  • 300 millions de doses du vaccin Moderna en plus dans l'UE 
  • Les nouveaux cas de Covid ont chuté de 16% selon l'OMS 

Statu quo dans les restrictions

Un nouveau Conseil de défense sanitaire a entériné un statu quo des restrictions face à l'épidémie. Mercredi midi, le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, a fait état d'une situation toujours "fragile". "Il serait déraisonnable de relâcher nos efforts" car "un rien peut faire basculer la situation", a-t-il prévenu à l'issue du Conseil des ministres.

Les hôpitaux restent fortement sollicités, comme le fait remarquer une note de la Direction générale de la santé de mardi. "La situation épidémique est préoccupante avec la persistance de fortes tensions des services hospitaliers dans les régions de l'Est, conjuguée à une progression importante du virus et de la sollicitation de l'offre de soins dans les régions de l'Ouest, dans un contexte de circulation de plusieurs variantes du SARS-CoV2" (le virus apparu en 2019), indique la DGS dans cette note.

Le nombre d'hospitalisations en baisse, les réanimations stables

Le nombre de malades hospitalisés était en baisse mercredi, alors que les chiffres en réanimation sont stables. Les hôpitaux accueillent 25.974 malades du Covid, soit une baisse de 265 patients en une journée. Quand aux réanimations, elles sont quasi à l'équilibre avec 3.350 cas graves, soit deux de plus par rapport à la veille. Par ailleurs, 25.018 nouveaux cas de coronavirus ont été enregistrés en 24h. 

Le bilan total des décès depuis le début de l'épidémie s'élève à 83.122, dont 58.888 à l'hôpital (+310 sur les dernières 24 heures) et 24.234 en Ehpad et autres établissements médico-sociaux. 

Pas d'explosion des cas, mais les variants continuent d'inquiéter

Un mois après la généralisation du couvre-feu à 18 heures et plus de deux semaines après la décision de ne pas reconfiner, l'explosion des cas de Covid-19 redoutée à cause des variants n'a toujours pas eu lieu, mais la plupart des spécialistes appellent à la prudence. Les autorités sanitaires se préparent à une nouvelle vague épidémique : les établissements de santé doivent activer "a minima" leur "plan de mobilisation interne", premier niveau du "plan blanc", d'ici jeudi, selon une circulaire du ministère de la Santé consultée lundi soir par l'AFP.

Au sein de l'exécutif, on s'inquiète de la montée en puissance du variant anglais, qui pourrait conduire à un mois de mars "difficile". En effet, "la souche historique du SARS-CoV-2 décroît alors que la progression du variant britannique s'intensifie", ont constaté des chercheurs de l'Inserm dans une nouvelle étude. Selon leurs modélisations, ce variant "pourrait devenir dominant d'ici la fin du mois de février ou le début du mois de mars", a indiqué l'Inserm. Dirigés par l'épidémiologiste Vittoria Colizza, ces chercheurs s'attendent donc à une "résurgence des cas" due à "la diffusion des variants".

"Un possible ralentissement lié aux vacances scolaires, avec des mesures de distanciation sociale plus contraignantes, ainsi que le renforcement du dispositif tracer-tester-isoler permettrait de gagner du temps supplémentaire", estiment-ils.

Des soignants militaires supplémentaires envoyés à Mayotte

Le ministère des Armées a dépêché 14 soignants militaires supplémentaires en renfort à Mayotte, pour aider à faire face à l'épidémie et à l'apparition des variants sud-africain et britannique, a-t-il annoncé mardi dans un communiqué.

Ces deux médecins réanimateurs et 12 soignants du service de santé des armées (SSA) portent à 53 le nombre de militaires déployés en renfort sur l'île, où "les personnels militaires sont désormais en mesure d’accueillir dix patients en état de réanimation", au sein du Centre hospitalier de Mayotte, souligne le ministère.

Vaccins : nouveau contrat entre Moderna et l'UE

L'Union européenne a conclu un accord pour l'acquisition de 300 millions de doses supplémentaires du vaccin Moderna contre le Covid-19, à la suite d'un premier contrat portant sur 160 millions de doses, a annoncé mercredi la présidente de la Commission Ursula von der Leyen.

L'accord porte sur l'achat de 150 millions de doses, destinées à être livrées au 3e et 4e trimestres 2021, avec une option de 150 millions de doses supplémentaires en 2022, a précisé l'entreprise dans un communiqué. Au total, l'UE devrait disposer cette année de 310 millions de doses du vaccin Moderna.

Un vaccin universel "vers la fin de l'année" ?

Alors que les différentes mutations du coronavirus inquiètent un grand nombre de pays à travers le monde, lui pense avoir trouvé la solution. Tandis que les différentes autorités sanitaires tentent de savoir si les vaccins disponibles sont efficaces contre les souches britannique, brésilienne ou encore sud-africaine, Pascal Brandys et sa société développent un vaccin universel. Invité d'Europe Matin, le PDG de la société Phylex Biosciences, explique le principe de ce sérum qui devrait être disponible "vers la fin de l'année". Retrouver ici son interview.

Les nouveaux cas de Covid ont chuté de 16% selon l'OMS

Le nombre de nouveaux cas de Covid-19 signalés dans le monde a chuté de 16% la semaine dernière, pour atteindre 2,7 millions, a annoncé mardi soir l'Organisation mondiale de la santé (OMS). 

Le nombre de nouveaux décès signalés a également diminué de 10% par rapport à la semaine précédente, atteignant 81.000, selon la mise à jour épidémiologique hebdomadaire de l'OMS, basée sur les données jusqu'à dimanche. Cinq des six régions du monde prises en compte par l'OMS ont signalé une baisse à deux chiffres du nombre de nouveaux cas, seule la Méditerranée orientale affichant une hausse, de 7%. Le nombre de nouveaux cas a chuté de 20% la semaine dernière en Afrique et dans le Pacifique occidental, de 18% en Europe, de 16% sur le continent Américain et de 13% en Asie du Sud-Est.

Le Japon lance sa campagne de vaccination

Mercredi, le Japon a commencé la première étape de sa campagne de vaccination, visant d'abord à protéger 40.000 employés de son secteur médical. Les premières injections du vaccin de Pfizer/BioNTech, le premier à avoir été autorisé au Japon dimanche dernier, ont eu lieu mercredi matin dans un hôpital de la capitale.

Le Japon prévoit dans l'immédiat de vacciner sur une base volontaire 40.000 professionnels de santé en première ligne dans la lutte quotidienne contre le coronavirus. Le gouvernement espère ensuite vacciner l'ensemble du personnel des services de santé du pays, soit 3,7 millions de personnes, d'ici mars.

Plus de 2,4 millions de morts dans le monde

La pandémie du nouveau coronavirus a fait au moins 2.408.243 morts dans le monde depuis fin décembre 2019, selon un bilan établi par l'AFP à partir de sources officielles mardi. Après les États-Unis (487.714 morts), les pays comptant le plus de décès sont le Brésil (240.940), le Mexique (175.986), l'Inde (155.813) et le Royaume-Uni (117.396). Le Mexique a franchi mardi la barre des deux millions de cas de Covid-19 depuis le début de la pandémie.