Covid : 87.220 morts, la pression hospitalière reste forte

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La situation reste extrêmement tendue dans les hôpitaux au niveau national. © ALAIN JOCARD / AFP
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avec AFP , modifié à
Alors que la situation nationale est toujours extrêmement fragile, le gouvernement compte sur l'accélération de la campagne vaccinale, avec notamment l'utilisation du vaccin AstraZeneca qui va être étendue aux personnes âgées de 65 à 75 ans présentant des comorbidités. La Haute Autorité de Santé a également recommandé que les pharmaciens puissent administrer tous les vaccins.
L'ESSENTIEL

La pression hospitalière au niveau national reste forte, tandis que le bilan est de 87.220 morts depuis le début de l'épidémie. Face aux mesures restrictives qui s'éternisent, l'exécutif mise sur l'accélération de la vaccination. Alors qu'un nouveau durcissement des mesures est toujours envisagé dans 20 départements, Olivier Véran a annoncé lundi que l'utilisation du vaccin AstraZeneca allait être étendue aux personnes âgées de 65 à 75 ans présentant des comorbidités. De son côté, la Haute autorité de santé recommande que tous les vaccins puissent être administrés par les pharmaciens, les infirmiers et les sages-femmes, en plus des médecins.

Les principales informations à retenir

  • Les indicateurs se dégradent en France, la pression hospitalière reste élevée
  • La situation est "en voie d'amélioration" en Moselle
  • L'utilisation du vaccin AstraZeneca étendue aux "65-75 ans" avec "comorbidités"
  • Tous les vaccins doivent pouvoir être administrés par les pharmaciens, juge la HAS
  • Merkel veut assouplir les restrictions sur les contacts sociaux à partir du 8 mars 

87.220 morts en France, la pression hospitalière reste forte

Le dernier bilan de l'épidémie en France fait état de 417 malades supplémentaires du Covid-19 par rapport au dernier bilan, selon les données de Santé publique France mardi, avec une actualisation des chiffres dans les Ehpad. Avec 3.586 personnes soignées dans ses services de réanimation, soit 42 de plus que lors du dernier bilan, le niveau d'occupation est similaire à celui de début décembre, à la sortie de la deuxième vague épidémique. Le total des personnes hospitalisées atteint lui 25.263 mardi, en baisse par rapport à lundi.

Au total, 87.220 personnes malades du Covid-19 sont décédées depuis le début de l'épidémie. Alors qu'ils avaient diminué au début du mois de février, les cas de contamination détectés sont ensuite repartis à la hausse. Mardi, 22.857 cas supplémentaires ont été comptabilisés par Santé publique France.

Pour la HAS, tous les vaccins doivent pouvoir être administrés par les pharmaciens

Tous les vaccins contre le Covid-19 doivent pouvoir être administrés par les pharmaciens, les infirmiers et les sages-femmes, en plus des médecins, afin d'accélérer la campagne de vaccination, a recommandé mardi la Haute autorité de santé (HAS). Jusqu'à présent, la HAS estimait que seul le vaccin d'AstraZeneca pouvait être injecté par les pharmaciens et les sages-femmes, et pas les deux autres disponibles en France, ceux de Pfizer/BioNTech et Moderna.

La liste des malades prioritaires pour les vaccins s'élargit

Les personnes atteintes de trisomie 21, celles qui ont eu une greffe d'organe et les insuffisants rénaux dialysés doivent être prioritaires pour la vaccination quel que soit leur âge, a aussi recommandé la Haute autorité de santé. Jusqu'à présent, ces pathologies étaient considérées comme un critère de priorité, mais seulement chez les plus âgés.

Par ailleurs, la HAS a ajouté de nouvelles pathologies (ou "comorbidités") à la liste de celles qui donnent droit à une vaccination prioritaire selon les tranches d'âge : les troubles psychiatriques, la démence, les maladies du foie chroniques (en particulier la cirrhose), et les antécédents d'AVC (accident vasculaire cérébral). Elles rejoignent dans cette liste l'obésité, les cancers, la BPCO (une maladie respiratoire) et l'insuffisance respiratoire, l'insuffisance cardiaque et "l'hypertension artérielle compliquée".

Covid-19: l'utilisation du vaccin AstraZeneca étendue aux "65-75 ans" avec "comorbidités"

"Désormais", les personnes âgées de "50 ans et plus, incluant les 65-75 ans", qui souffrent de "ce qu'on appelle des comorbidités, des fragilités", pourront "se faire vacciner avec AstraZeneca", chez "leur médecin traitant, dans l'hôpital qui les suit" ou "dans quelques jours en pharmacie", a déclaré lundi soir le ministre de la Santé Olivier Véran sur France 2. 

Olivier Véran a fait valoir sur France 2 que la Haute Autorité de la santé (HAS) "considère désormais, depuis aujourd'hui, que tous les vaccins dont nous disposons en France, le AstraZeneca, le Pfizer et le Moderna, ont une efficacité qualifiée de remarquable". L'extension de l'utilisation de l'AstraZeneca va permettre de toucher "2,5 millions de Français", a indiqué le ministre. Cette réhabilitation du vaccin AstraZeneca pourrait-elle permettre à la France d'enfin voir le bout du tunnel ? On vous répond dans cet article

Réunion mercredi ou jeudi à l'Élysée sur les scénarios de réouverture

Le président de la République réunira mercredi ou jeudi à l'Élysée Jean Castex et les ministres concernés pour étudier les différents scénarios de réouverture des lieux publics, dont le "pass sanitaire" évoqué la semaine dernière par le chef de l'État, a-t-on confirmé de source proche de l'exécutif.

L'exécutif compte étudier les outils d'anticipation ainsi que les modalités que pourrait comporter un tel "pass sanitaire", comme les QR codes à utiliser dans des lieux publics, les protocoles expérimentaux pour les événements culturels et sportifs ou les restaurants, afin d'être prêt lorsque la réouverture sera possible, selon la même source.

Cette réunion interviendra après un Conseil de défense mercredi qui devrait trancher sur d'éventuelles restrictions à appliquer aux 20 départements en surveillance renforcée. À moins d'une flambée, il existe d'autres solutions que le confinement le week-end dans ces 20 départements, souligne-t-on de même source, comme abaisser la jauge des commerces, ou encore interdire des endroits très fréquentés comme les quais ou les "rues de la soif".

1.700 étudiants vont être recrutés pour aider aux tests salivaires dans les écoles

Le ministre de l'Éducation, Jean-Michel Blanquer, a annoncé mardi sur France Inter le recrutement de 1.700 étudiants pour aider les personnels médicaux à effectuer les tests salivaires qui doivent être déployés massivement dans les écoles. "Nous allons recruter 1.700 médiateurs, qui vont être des étudiants en médecine, en pharmacie, ou dans d'autres domaines, pour aider les personnels mobilisés à la réalisation de ces tests", a déclaré Jean-Michel Blanquer, précisant que ces étudiants seront "payés" pour aider à la réalisation des tests salivaires "entre maintenant et la fin du mois de juin".

Ces tests seront réalisés par des "personnels de santé" et non par des enseignants, a-t-il réaffirmé, alors que ces derniers craignaient d'être mis à contribution. Le ministre estime que la France a les moyens logistiques d'arriver vers la mi-mars à l'objectif de 300.000 tests par semaine pour l'ensemble de la France.

La situation "en voie d'amélioration" en Moselle

La situation sanitaire en Moselle, fortement touchée par le Covid-19, est "en voie d'amélioration", a déclaré mardi le préfet, Laurent Touvet. "La situation est stabilisée à un niveau haut, avec quelques signes encourageants. Notre taux d'incidence (…) a connu un pic il y a une semaine à 315 pour 100.000 habitants et depuis une semaine, ce taux a baissé : il était (lundi) soir de 284", a indiqué Laurent Touvet lors d'une conférence de presse. Il s'agit d'une "baisse lente mais continue", a-t-il souligné.

La Moselle, qui a reçu 30.000 vaccins, a réalisé 80.000 injections (61.000 personnes ont reçu la première dose, 19.000 les deux), dont 37% des plus de 75 ans, a-t-il encore détaillé. De nouvelles mesures imposées par Berlin pour franchir la frontière vers l'Allemagne sont entrées en vigueur, avec la nécessité de présenter un test négatif de moins de 48 heures pour passer la frontière.

Hausse des cas à Dunkerque, premiers transferts de patients hors région…

Pendant ce temps, la situation sanitaire continue de susciter l'inquiétude dans certains territoires. Le taux d'incidence du Covid-19 a ainsi dépassé le millier de cas pour 100.000 habitants dans l'agglomération de Dunkerque, récemment confinée le week-end, et l'hôpital a transféré environ 80 patients réanimatoires, dont deux hors de la région. 

L'hôpital avait procédé en février à 79 transferts de patients réanimatoires vers d'autres établissements de la région. Ces transferts "interviennent alors que les services (...) de la région ne sont pas à l'heure actuelle totalement saturés, afin d'anticiper toutes difficultés à venir" et avec "l'accord des familles", selon le communiqué. "D'autres transferts inter-régionaux pourraient intervenir dans les prochains jours".

… et premiers transferts de la Réunion vers la métropole  

La première évacuation sanitaire de quatre malades hospitalisés à la Réunion vers la métropole est prévue cette semaine face à la saturation des hôpitaux de l'île, a déclaré mardi la directrice de l'ARS. "Le taux d'occupation des services de réanimation est de 90%", selon Martine Ladoucette, qui a rappelé qu'une évacuation sanitaire "ne va pas de soi ni sur un plan technique, ni sur un plan médical pour les personnes transférées". La Réunion dispose de 122 lits de réanimation. "16 sont occupés par des malades réunionnais. Les autres le sont par des patients évacués sanitairement de Mayotte", a détaillé Martine Ladoucette.

Merkel veut assouplir des restrictions à partir du 8 mars 

La chancelière allemande Angela Merkel va proposer mercredi aux chefs des régions allemandes un assouplissement des restrictions dans les contacts sociaux à partir du 8 mars, selon un projet de résolution obtenu mardi par l'AFP. Désormais, les contacts seront possibles entre "deux foyers" mais ne dépassant pas cinq personnes au maximum, enfants de moins de 14 ans exclus, selon ce projet.

Plus de 2,5 millions de morts

La pandémie de Covid-19 a fait au moins 2,54 millions de morts dans le monde, selon un bilan établi par l'AFP à partir de sources officielles mardi à 11H00 GMT. Les Etats-Unis sont le pays le plus touché avec 514.657 décès, suivis par le Brésil (255.720), le Mexique (186.152), l'Inde (157.248) et le Royaume-Uni (122.953).