Coronavirus : le reconfinement entre en vigueur

Le reconfinement entre en vigueur dans la nuit de jeudi à vendredi.
Le reconfinement entre en vigueur dans la nuit de jeudi à vendredi. © AFP
  • Copié
avec AFP , modifié à
Le reconfinement entre officiellement en vigueur dans la nuit de jeudi à vendredi. Le Premier ministre Jean Castex a détaillé les mesures de reconfinement jeudi soir, avec le retour des attestations de sortie sur tout le territoire. Pendant ce temps, la situation sanitaire continue de se dégrader. 
L'ESSENTIEL

Le reconfinement entre officiellement en vigueur cette nuit. Peu auparavant, le gouvernement de Jean Castex a détaillé les contours de ce nouveau confinement général, annoncé la veille par Emmanuel Macron pour faire face à la deuxième vague de coronavirus. Les attestations de sortie vont être de retour sur tout le territoire, avec des changements par rapport au printemps. Les commerces essentiels et les services publics resteront ouverts. Le télétravail "devra être la règle", alors que de nouvelles mesures de soutien à l'économie ont été annoncées. Le masque à l'école va être rendu obligatoire dès l'âge de 6 ans.

Pendant ce temps, la situation sanitaire continue de se dégrader avec plus de 47.000 nouveaux cas en 24h et des services de réanimation qui continuent de se remplir. 

Les principales informations à retenir :

  • Le reconfinement entre en vigueur dans la nuit de jeudi à vendredi 
  • Jean Castex a détaillé les mesures de reconfinement, avec le retour des attestations de sortie sur tout le territoire 
  • Les commerces essentiels et les services publics vont rester ouverts
  • Le télétravail "devra être la règle", de nouvelles mesures d'aide à l'économie ont été dévoilées 
  • Le masque sera rendu obligatoire dès l'âge de 6 ans à l'école, où le protocole sanitaire est renforcé 
  • La situation sanitaire continue de se dégrader : plus de 47.000 nouveaux cas en 24h et 111 entrées en réanimation

La France bascule de nouveau dans le confinement, seule la Martinique concernée en Outre-mer 

Cette deuxième période de confinement en France commence dans la nuit de jeudi à vendredi et durera au moins jusqu'au 1er décembre. Le dispositif sera réévalué tous les quinze jours. En Outre-mer, le reconfinement ne sera en revanche appliqué qu'en Martinique, territoire où l'épidémie est en forte augmentation, a indiqué le Premier ministre Jean Castex. 

La situation sanitaire continue de se dégrader

La deuxième vague continue de frapper de plein fouet la France, avec des indicateurs qui se dégradent à nouveau. Selon le dernier bilan publié jeudi soir, 47.637 nouveaux cas ont été enregistrés en 24h. Les services de réanimation continue de se remplir, avec 395 admissions supplémentaires par rapport à la veille. Au total, 3156 personnes se trouvent actuellement en soins intensifs. 

Par ailleurs, le nombre des décès liés au Covid-19 a atteint 36.020, soit 235 de plus que le bilan de la veille.

Castex détaille les mesures de reconfinement 

Jean Castex a détaillé jeudi soir les mesures de reconfinement. "Puisque le virus accélère, nous devons aussi accélérer. C'est la raison pour laquelle le président a décidé un confinement adapté sur tout le pays à partir de minuit. Il n'y a pas d'autres solutions", a commencé le Premier ministre. "Mais le contour de ce confinement ne sera pas le même", a -t-il immédiatement précisé. "Beaucoup des règles que vous avez connu en mars et en avril seront reconduites". 

Le retour des attestations de sortie, avec des changements 

Comme lors du premier confinement, il ne sera pas possible de sortir à moins d'être muni d'une attestation de sortie. Les Français pourront sortir pour travailler, pour se rendre à un rendez-vous médical, pour faire leurs courses, pour aider un proche malade ou encore pour un rendez-vous administratif. Il sera aussi possible de s'aérer pour faire de l'exercice pendant une heure et dans la limite d'un rayon d'un kilomètre. Il ne sera pas possible de voyager dans le pays mais une tolérance sera appliquée pour le retour des vacances de la Toussaint jusqu'à ce week-end. 

Le Premier ministre a également annoncé des changements par rapport au premier confinement. Il sera possible d'aller chercher son enfant et de se rendre à un service public assurant une mission de service publique. Deux attestations permanentes pourront être délivrées : l'une par les employeurs et l'autre par les établissements scolaires afin de pouvoir se rendre sur son lieu de travail ou pour aller chercher ses enfants. L'amende en cas d'infraction sera de 135 euros. Dans cet article, on vous résume ce que l'on sait déjà sur ces futures attestations de sortie.

Les commerces essentiels ouverts, les parcs, jardins, forêts et plages également

Les commerces essentiels alimentaires resteront ouverts, comme lors du premier confinement. Les jardineries et les commerces de gros seront également autorisées à poursuivre leurs activités, un changement par rapport au printemps dernier. Les hôtels, qui resteront ouverts, ne pourront donner à manger à leurs clients qu'à travers le "room service". Les restaurants, qui vont fermer, pourront en revanche continuer à effectuer de la livraison ou de la vente à emporter. Les commerces fermés pourront eux aussi effectuer de la livraison et du retrait de commandes. 

Les parcs, jardins, forêts et plages seront eux ouverts, contrairement au printemps dernier. 

Le port du masque à l'école dès 6 ans, un protocole sanitaire renforcé 

Avant même cette intervention très attendue, Jean Castex a annoncé que le port du masque à l'école "étendu aux enfants de primaire dès l'âge de 6 ans". "Dès la rentrée de lundi, le protocole sanitaire sera adapté et renforcé pour assurer la protection de tous les enfants, les enseignants, les parents d'élèves, conformément à l'avis que nous a transmis (mercredi) le Haut Conseil de santé publique", a précisé le chef du gouvernement jeudi matin devant l'Assemblée nationale. "Des masques seront prévus à l'école en cas d'oubli ou de difficultés économiques des familles", a précisé dans la soirée le ministre de l'Éducation Jean-Michel Blanquer. 

L'arrivée et le départ des élèves sera étalé dans le temps autant que possible. Dans le secondaire, une seule classe sera attribuée à chaque classe en dehors des salles spécialisées. Les récréations seront organisées par groupe et la cantine sera maintenue, avec le respect de la distanciation sociale. Les salles seront nettoyées tous les jours, a assuré le ministre. Si les crèches, écoles, collèges et lycées seront ouverts, les universités devront privilégier les cours en ligne, sauf exceptions. 

Le télétravail "devra être la règle" 

"Le télétravail devra être la règle", a prévenu Jean Castex. "Dans le secteur privé, toutes les fonctions qui peuvent être télétravaillées doivent l'être cinq jours sur cinq", avait-il détaillé un peu plus tôt devant l'Assemblée. "Nous devons continuer à travailler autant que possible, bien entendu dans des conditions sanitaires protectrices et tout en stoppant la circulation virale", car "le chômage et la pauvreté peuvent aussi tuer", avait-il ajouté. 

"Dans toutes les entreprises, les salariés dont les activités peuvent être effectuées à distance devront télétravailler. Le télétravail n'est pas une option, c'est une obligation", a certifié la ministre du Travail Elisabeth Borne, qui a précisé que cette obligation sera inscrite dans le nouveau protocole sanitaire des entreprises. La ministre de la Santé a distingué trois cas de figure : un travailleur qui peut faire du télétravail 5 jours sur 5, un employé qui ne peut pas effectuer toutes ses tâches en télétravail et qui devra se déplacer par moments (ingénieur, technicien...) et enfin certains métiers qui ne peuvent être réalisés à distance (commerces, BTP, agriculture...). 

De nouvelles aides pour l'économie, dont l'extension du chômage partiel et du fonds de solidarité 

Le gouvernement a également présenté de nouvelles mesures d'aide pour l'économie, qui sera fortement touchée par le reconfinement. Le chômage partiel et le fonds de solidarité seront étendus pour soutenir les entreprises pendant le nouveau confinement national, financés par un budget rectificatif que le gouvernement présentera la semaine prochaine, a aussi annoncé jeudi Jean Castex à l'Assemblée. Le fonds de solidarité sera ainsi élargi pour toutes les entreprises jusqu'à 50 salariés, a précisé le ministre de l'Économie Bruno Le Maire. "Toutes les entreprises et tous les commerces qui seront fermés par décision administrative pourront recevoir une indemnisation allant jusqu'à 10.000 euros. Cela concernera les entreprises non plus jusqu'à 10, mais jusqu'à 50 salariés". 

Un crédit d'impôt sera accordé aux propriétaires qui acceptent à renoncer aux loyers dus par les commerçants. Le coût de ces aides aux entreprises a été évalué à 15 milliards d'euros par mois par Bruno Le Maire. 

Fermeture des cinémas et théâtres, la culture à l'arrêt 

Les entreprises de l'événementiel, du cinéma et du spectacle vivant seront fermées le temps du confinement, a précisé Jean Castex, selon qui suspendre ces activités "est très douloureux mais nécessaire pour assurer l'effectivité" des mesures anti-Covid. "Nous autorisons le travail préparatoire aux spectacles, les répétitions, les enregistrements et les tournages afin de préparer les activités de demain", a-t-il précisé. Les prix Goncourt et Interallié, qui devaient être décernés les 10 et 18 novembre, ne seront remis que si les librairies sont ouvertes à ce moment-là.

Les lieux de culte ouverts, fortes restrictions pour les enterrements et les mariages 

Les lieux de culte resteront pour leur part ouverts, mais les cérémonies religieuses seront interdites. Seules exceptions : les enterrements, dans la limite de 30 personnes, et les mariages, dans la limite de six personnes. "Une tolérance sera appliquée pour les cérémonies prévues ce week-end de la Toussaint", a précisé Jean Castex. 

Vers un confinement de huit à douze semaines ?

La durée du confinement pourrait être en réalité bien plus longue que les quatre semaines prévues jusqu'à présent. Selon les informations d’Europe 1, l'Élysée table sur un autre calendrier pour surmonter cette deuxième vague. Le reconfinement pourrait ainsi durer entre huit et douze semaines, soit jusqu’à la fin du mois de janvier dans le pire des cas. Le président de la République ne s’est pas risqué à dévoiler ce scénario lors de son allocution télévisée, et ce pour deux raisons, selon nos informations : l'espoir d'une amélioration notable sur le front de l'épidémie et la difficulté extrême de faire passer un tel message dans l'opinion.

L'Allemagne durcit ses mesures, la Belgique submergée, couvre-feux en Italie

L'Allemagne a décidé mercredi d'une nouvelle série de restrictions, imposant un mois de fermeture aux secteurs de la gastronomie, de la culture et des loisirs. Ces mesures, qui entreront en vigueur lundi et dureront jusqu'à la fin du mois de novembre, limiteront également à 10 personnes issues de deux foyers les participants à des réunions privées. Les citoyens sont invités à éviter tous les déplacements inutiles, les séjours en hébergement étant réservés à des "fins non touristiques", a déclaré la chancelière Angela Merkel après des discussions avec les dirigeants des 16 États allemands.

La Belgique, devenu le pays du monde où le coronavirus circule le plus intensément lors de la deuxième vague, comptait mercredi quasiment autant de malades hospitalisés qu'au pic de la première au début du printemps, selon des chiffres officiels. Mardi, ce pays de 11,5 millions d'habitants a enregistré 689 nouvelles admissions à l'hôpital, battant le record absolu établi le 28 mars (629). Résultat : il y avait au total 5.554 malades dans les hôpitaux, très près du pic enregistré le 6 avril (5.759), selon les données de l'institut belge de santé publique Sciensano. 

En Italie, l'instauration d'un couvre-feu dans plusieurs régions, ainsi que la fermeture des bars et des restaurants à 18h a déclenché des rassemblements de personnes en colère contre les mesures de restriction. Des incidents ont éclaté à Milan et Turin. Les salles de sport, de cinéma, de concert sont également fermées. 

Près de 1,18 million de morts dans le monde

La pandémie du nouveau coronavirus a fait au moins 1,175 million de morts dans le monde, selon un bilan établi par l'AFP mercredi à partir de sources officielles. Plus de 44,5 millions de cas d'infections ont été officiellement diagnostiqués.

Les États-Unis sont le pays le plus touché tant en nombre de morts que de cas, avec 227.701 décès, suivi par le Brésil avec 158.456 morts, l'Inde avec 120.527 morts. Le Mexique a franchi mercredi la barre des 90.000 morts et l'Argentine celle des 30.000 décès.