Covid : 20 départements dans le viseur de Castex, la mairie de Paris veut un confinement

Castex Hidalgo
Jean Castex et Anne Hidalgo, ici en novembre dernier, veulent tous les deux serrer la vis. © Christophe ARCHAMBAULT / POOL / AFP
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avec AFP , modifié à
Jean Castex demande aux élus de 20 départements placés sous "surveillance renforcée" de réfléchir à de nouvelles mesures de lutte contre le Covid-19, y compris des confinements le week-end. À Paris, la mairie va proposer un confinement de trois semaines. 
L'ESSENTIEL

Le Premier ministre a annoncé jeudi soir la mise sous "surveillance renforcée" de 20 départements où la circulation virale continue de s'accélérer. Il demande aux élus de s'accorder sur de nouvelles "mesures de freinage". Des confinements locaux pourraient être promulgués dans ces zones, comme à Nice et Dunkerque. De son côté, la mairie de Paris va proposer un confinement de trois semaines dans la capitale.

Les principales infos à retenir :

  • Vingt départements sont placés sous "surveillance accrue", des confinements le week-end pourraient y être promulgués comme à Dunkerque et Nice
  • À Paris, la mairie va proposer un confinement pour trois semaines
  • Un nouveau joueur du XV de France a été testé positif, le match France-Ecosse prévu dimanche est reporté
  • Les médecins généralistes peuvent désormais vacciner dans leur cabinet les patients âgés de 50 à 64 ans et atteints de comorbidités
  • La vaccination sera ouverte début avril à l'ensemble des plus de 65 ans

Vingt départements sous "surveillance renforcée"

Le Premier ministre Jean Castex a annoncé jeudi la mise en place d'une "surveillance accrue" pour 20 départements avec un niveau d’incidence élevé - autour de 250 cas pour 100 000 habitants -, une part de variant supérieur à 50%, une pression hospitalière proche du seuil critique et une circulation virale de plus en plus importante. Ces départements sont ceux de l’Ile-de-France, d'une grande partie des Hauts-de-France et de Provence-Alpes-Côte-D’azur, mais aussi les départements du Rhône et de la Drôme, de la Moselle et de la Meurthe-et-Moselle, et enfin l’Eure-et-Loir.

"Nous plaçons donc ces départements en surveillance renforcée. J’ai demandé aux préfets des départements concernés d’engager des concertations avec les élus en vue d’inviter sans attendre tous les habitants à la plus grande vigilance et d’envisager, dans tout ou partie de ces territoires, des mesures de freinage proches de celles mises en place à Nice et Dunkerque", a indiqué le chef du gouvernement. "Nous ferons un point la semaine prochaine et nous déciderons alors : si la situation continue de se dégrader, nous prendrons des mesures renforcées qui entreront en vigueur à compter du week-end du 6 mars", a encore précisé Jean Castex.

La mairie de Paris va proposer un confinement pour trois semaines 

La mairie de Paris va proposer au gouvernement un confinement de trois semaines dans la capitale afin "d'avoir la perspective de tout rouvrir" à son issue, y compris bars, restaurants et lieux culturels, a affirmé le premier adjoint Emmanuel Grégoire sur France Info.

Plutôt qu'un confinement le week-end, une mesure "très contraignante sur le plan de l'impact sociétal et assez peu efficace sur le plan sanitaire", le premier adjoint préfère "un confinement tout court" à Paris de façon à "vraiment redonner de l'oxygène et avoir la perspective dans trois semaines de tout rouvrir", tout en conservant des mesures de protection sanitaire.

Les généralistes entrent dans la danse de la vaccination, ouverte à partir d'avril aux plus de 65 ans

Nouvelle étape dans la campagne de vaccination en France. A partir de jeudi, les médecins généralistes - mais aussi les médecins du travail, en entreprise - peuvent en effet procéder à des injections au sein de leur cabinet, avec le sérum d’AstraZeneca. Le public visé est celui des personnes âgées de 50 à 64 ans présentant des comorbidités, tels que le diabète ou des affection cardiaques ou pulmonaires. Cette nouvelle phase de la vaccination doit permettre de vacciner près 2,4  millions de personnes au cours du mois de mars. Pour tout savoir sur cette nouvelle étape, c’est ici.

"À la fin de ce mois de février, plus de 4 millions de vaccins auront été administrés à près de 3 millions de personnes", a indiqué Jean Castex jeudi. Il a également annoncé une ouverture de la vaccination à l'ensemble des plus de 65 ans au début du mois d'avril. "À la mi-mai, la totalité des personnes de plus de 50 ans se seront vu proposer la vaccination", a-t-il promis.

Légère inflexion des hospitalisations, mais des chiffres toujours élevées

Jeudi, les nombres des hospitalisations et des patients en réanimation affichaient une légère baisse, tout en restant élevés, selon les chiffres publiés dans la soirée par Santé publique France. Les hôpitaux comptaient 25.317 malades du Covid-19 (soit 297 de moins que la veille), dont 1.454 nouveaux patients hospitalisés. 3.430 patients sont actuellement en réanimation, soit six de moins que mercredi. Le nombre de personnes testées positives au Covid-19 ces dernières 24 heures reste élevé, à 25.403 cas confirmés (contre 31.519 mercredi). 

Le rythme des décès à l'hôpital poursuit sa baisse, à 261 sur les dernières 24 heures, contre 278 mercredi et 314 mardi. Le nombre de personnes décédées en France depuis le début de l'épidémie il y a un an est désormais de 85.582.

Dunkerque confinée

Dans une étude publiée mercredi, l'Institut Pasteur juge que sans restrictions supplémentaires, la campagne de vaccination ne permettra pas d'éviter un bond des hospitalisations. Des restrictions supplémentaires désormais imposées dès le week-end prochain à Dunkerque, deuxième territoire à être reconfinée après la région niçoise. Dans cette agglomération du nord de la France de 250.000 habitants, dont "un sur cent tombe malade chaque semaine", les déplacements le week-end ne seront possibles que pour certains motifs, les magasins non alimentaires fermés, et les dix plus grands centres commerciaux ne fonctionneront plus qu'en "cliquez-emportez", a précisé sur place le ministre de la Santé, Olivier Véran. Paul Christophe, député du Nord, a soutenu la décision du ministre en signalant jeudi matin sur Europe 1 que des régions limitrophes du Dunkerquois était déjà impactées. 

À l'inverse, dans des territoires relativement épargnés par l'épidémie, comme la Bretagne, on réclame des allègement de restrictions. Retrouvez ici notre reportage. 

Un nouveau joueur du XV de France positif, le match contre l'Écosse est reporté

Le match du Tournoi des six nations opposant la France à l'Ecosse prévu dimanche a été reporté après la détection jeudi d'un nouveau cas positif au Covid-19 dans les rangs français, déjà fortement décimés par le coronavirus. Lors d'une réunion, jeudi en fin de matinée, le groupe de surveillance des tests des Six nations (TOG) a "recommandé à l'unanimité le report du match France-Écosse ", a indiqué dans un communiqué le comité organisateur, qui planche maintenant sur une nouvelle date.

Un nouveau joueur du XV de France, dont l'identité n'a pas été précisée, a été testé positif au Covid-19, a annoncé la Fédération française de rugby (FFR) qui a décidé de suspendre les entraînements prévus jeudi. "Consécutivement aux tests RT-PCR effectués ce mercredi 24 février au soir et l'apparition d'un cas positif au sein de l'effectif des joueurs, le comité médical de la FFR s'est réuni ce matin et a décidé la suspension des entraînements ce jour", a expliqué la FFR dans un communiqué.  Depuis le début de la semaine dernière, le XV de France a enregistré seize cas positifs au coronavirus au total, douze joueurs et quatre membres de l'encadrement dont le sélectionneur Fabien Galthié.

Axa condamné en appel à indemniser un restaurateur

L'assureur Axa a été condamné à indemniser un restaurateur marseillais pour ses pertes d'exploitation dues au Covid-19 par la cour d'appel d'Aix-en-Provence, première juridiction d'appel à statuer au fond sur ce type de litige dont sont saisies plusieurs autres cours. "Nous allons étudier attentivement les motivations de la décision (...). Nous rappelons que ce même contrat est actuellement l'objet de débats devant plusieurs autres juridictions d’appel dans le pays", a réagi Axa dans un communiqué.

Les laboratoires publient des données positives sur leur vaccin

Une étude de grande ampleur en Israël a confirmé mercredi l'efficacité du vaccin de Pfizer en conditions réelles, une preuve de plus du rôle clé des campagnes de vaccination pour mettre fin à la pandémie. Jusqu'ici, l'efficacité du vaccin de Pfizer avait été prouvée par des essais cliniques : leur validité a été confirmée par l'analyse des données de quelque 1,2 million de personnes en Israël, pays en pointe dans la vaccination et où circule largement le variant britannique. Les auteurs de l'étude, publiée dans le prestigieux New England Journal of Medicine, montrent que la vaccination a réduit de 94% les cas symptomatiques du Covid-19, de 92% les cas graves de la maladie, et de 87% les hospitalisations. Ces taux valent pour la protection obtenue au moins sept jours après la seconde injection.

Autre bonne nouvelle du côté des vaccins : les autorités américaines ont confirmé l'efficacité du remède unidose de Johnson & Johnson, y compris contre des variants, sur la base des données des essais cliniques. Cet avis, qui présage d'une mise sur le marché très prochaine aux Etats-Unis, peut-être dès la fin de la semaine, était très attendu car ce vaccin présente deux avantages en matière de logistique : il ne s'administre qu'en une seule dose et il peut être stocké à des températures de réfrigérateur classique et non de congélateur, ce qui facilitera sa distribution. L'efficacité de ce vaccin est de 85,9% contre les formes graves de la maladie aux Etats-Unis, et il est également efficace contre ces formes graves à 81,7% en Afrique du Sud et 87,6% au Brésil, où des variants sont largement répandus.

Enfin, la société américaine de biotechnologie Moderna a annoncé mercredi qu'une version modifiée de son vaccin, développée spécifiquement contre le variant sud-africain, était prête à être testée sur des humains dans le cadre d'essais cliniques. "Moderna a envoyé des doses de son vaccin candidat spécifique contre le variant (...) d'abord identifié en Afrique du Sud aux NIH (Instituts nationaux de santé américains, NDLR), pour une étude clinique", a indiqué l'entreprise dans un communiqué. "Dans notre combat contre le Covid-19, nous devons être vigilants et proactifs au sujet des nouveaux variants du SARS-CoV-2 qui émergent", a ajouté Stéphane Bancel, patron de Moderna. "Moderna s'engage à faire autant de modifications à notre vaccin que nécessaire, jusqu'à ce que la pandémie soit sous contrôle", a-t-il poursuivi.

Plus de 2,5 millions de morts dans le monde

Plus de 2,5 millions de morts du Covid-19 ont officiellement été enregistrés dans le monde depuis le début de la pandémie en décembre 2019, selon un comptage réalisé par l'AFP à partir de bilans officiels fournis par les autorités jeudi à 18h30. Au total, 2.500.172 décès ont été recensés, pour 112.618.488 cas déclarés. L'Europe, avec 842.894 morts, est la région la plus endeuillée, devant l'Amérique latine/Caraïbes (667.972) et les Etats-Unis/Canada (528.039). Cinq pays (les Etats-Unis, le Brésil, le Mexique, l'Inde et le Royaume-Uni) concentrent près de la moitié des décès.