Coronavirus : Blanquer exclut un report de la rentrée scolaire

Le ministre de l'Education Jean-Michel Blanquer a exclu jeudi un report généralisé de la rentrée scolaire.
Le ministre de l'Education Jean-Michel Blanquer a exclu jeudi un report généralisé de la rentrée scolaire. © Thomas SAMSON / AFP
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avec AFP , modifié à
Alors que l'épidémie de coronavirus continue de sévir à travers le monde et en France, Jean-Michel Blanquer a exclu jeudi un report généralisé de la rentrée scolaire. En France, 30.480 personnes sont mortes selon un dernier bilan et le port du masque obligatoire se généralise, tandis que l'Allemagne connaît son record de contaminations depuis avril. 

La progression est inédite depuis mai. Selon le dernier bilan de la Direction générale de la Santé jeudi, la France a dépassé ces dernières 24 heures les 4.700 nouveaux cas de coronavirus et le dernier bilan fait état de 30.480 décès depuis le début de l'épidémie. Jean-Michel Blanquer a exclu un report de la rentrée scolaire. Emmanuel Macron a quant à lui estimé qu'il existait des "perspectives raisonnables" d'obtenir un vaccin contre le coronavirus "dans les prochains mois". Par ailleurs, alors que l'épidémie a fait plus de 780.000 morts dans le monde, et que la course au vaccin se poursuit, l'Australie a lancé le débat sur le vaccin obligatoire. Une option écartée par les États-Unis.

Les principales informations à retenir 

  • 4.700 nouveaux cas de coronavirus ont été recensés en France en 24 heures et le bilan s'établit à 30.480 morts
  • Jean-Michel Blanquer a exclu un report généralisé de la rentrée scolaire
  • L'Australie pourrait rendre le futur vaccin obligatoire, les États-Unis écartent cette hypothèse
  • L'épidémie a fait plus de 780.000 morts dans le monde

En France, le nombre de cas continue d'augmenter

La France a dépassé ces dernières 24 heures les 4.700 nouveaux cas de coronavirus, une progression inédite depuis mai, selon les chiffres publiés mercredi par la direction générale de la santé (DGS). Selon ce décompte, 4.771 nouveaux diagnostics positifs ont été enregistrés sur la dernière journée écoulée, contre 3.776 mercredi.

Les hôpitaux français ont admis 149 nouveaux patients atteints de Covid-19 au cours des dernières 24 heures, contre 162 mercredi. Au total, 4.748 personnes sont hospitalisées pour une infection au Covid-19, un chiffre en baisse (elles étaient 4.806 mercredi). Le nombre de patients en réanimation (380) a légèrement augmenté par rapport à la veille (374). 28 patients ont été admis dans des services de réanimation, contre 31 mercredi. 

Au total, 30.480 personnes sont décédées en France depuis le début de l'épidémie (soit 12 décès depuis mercredi), dont 19.969 au sein des établissements hospitaliers et 10.511 en établissements sociaux et médico-sociaux (un chiffre qui date de mardi et sera actualisé le 25 août).

Blanquer exclut un report de la rentrée scolaire

Le ministre de l'Education Jean-Michel Blanquer a exclu jeudi un report généralisé de la rentrée scolaire du fait du rebond des contaminations de Covid-19 même si des "exceptions locales" pourront être envisagées. "L'éducation n'est pas une variable d'ajustement, ni de nos sociétés, ni d'une crise sanitaire", a déclaré le ministre sur France 2, après avoir rejeté un report de la rentrée de septembre réclamé par certains syndicats enseignants, inquiets de la résurgence de l'épidémie en France.

"Bien sûr, il peut y avoir des exceptions locales", a indiqué le ministre, évoquant "l'échelle d'une école, d'un établissement, ou même d'un territoire".

Un vaccin "dans les prochains mois" ? 

Emmanuel Macron a estimé jeudi qu'il existait des "perspectives raisonnables" d'obtenir un vaccin contre le coronavirus "dans les prochains mois", lors d'une conférence de presse conjointe avec la chancelière allemande Angela Merkel, depuis le fort de Brégançon, dans le sud-est de la France.

"Cela ne va pas régler les problèmes des prochaines semaines, mais des prochains mois", a ajouté Emmanuel Macron, se félicitant de la coordination européenne dans le recherche du vaccin. "Nous avons amélioré la coopération européenne sur le vaccin ensemble, en associant beaucoup d'autres États et la Commission, pour d'abord encourager nos industriels qui recherchent un vaccin", a-t-il rappelé.

L'obligation du port du masque s'étend, Macron n'exclut pas des reconfinements ciblés

Le port du masque sera obligatoire à partir de vendredi matin sur l'ensemble de la commune de Toulouse, une première pour une grande ville en France, en raison de la circulation active du Covid-19, a annoncé mercredi le préfet de Haute-Garonne. La Ville rose, 4ème ville de France avec près de 500.000 habitants, avait été relativement peu touchée par la vague de contaminations au printemps.

Cette obligation est valable un mois, chaque jour de 7h du matin à 3h du matin, pour "les personnes de plus de 11 ans qui se déplacent à l'air libre", y compris celles à vélo ou trottinette mais pas pour celles dans "une voiture à habitacle fermé" sauf dans certains cas de covoiturage, selon le préfet de Haute-Garonne et d'Occitanie. Par ailleurs, à Nice, où le port du masque était déjà obligatoire depuis début août dans un grand périmètre, le préfet va étendre son arrêté jeudi à toute la ville, a-t-on appris mercredi soir auprès de la préfecture. Ce nouvel arrêté sera immédiatement applicable.

En revanche, à Lyon, le maire EELV Grégory Doucet ne souhaite pas imiter ses homologues niçois et lyonnais. "Je ne souhaite pas généraliser l'obligation du port du masque", a-t-il assuré jeudi sur Europe 1. Retrouvez plus de précisions dans cet article.

Dans un reportage de 10 pages de Paris Match, à paraître jeudi, mais qu’Europe 1 a pu consulter, Emmanuel Macron, actuellement en vacances à Brégançon, n’écarte pas l’idée d’un reconfinement. "On ne s’interdit rien", explique le président de la République. Dans le détail, il met en avant une stratégie localisée, comme en Mayenne, avec de possibles reconfinements ciblés "si la situation l’imposait". Emmanuel Macron précise toutefois : "On ne peut pas mettre le pays à l’arrêt, les dommages collatéraux d’un confinement sont considérables". L'idée de reconfinements locaux est soutenue par une partie des professionnels de santé. Au micro d'Europe 1, le chef du service des maladies infectieuses à l'hôpital Tenon, Gilles Pialoux, a ainsi plaidé pour la mise en place de "politiques de confinement en fonction des besoins locaux".

Faut-il rendre le vaccin obligatoire ? 

Avant même la mise au point d'un vaccin, le débat est lancé, notamment en Australie, où le Premier ministre Scott Morrison a déclaré que se faire vacciner devrait "être obligatoire", sauf en cas de dispense pour raisons médicales. Son pays s'est assuré d'obtenir un vaccin "prometteur" grâce à un accord passé avec le groupe pharmaceutique suédo-britannique AstraZeneca.

En revanche, aux États-Unis, le docteur Anthony Fauci, directeur de l'Institut américain des maladies infectieuses, a dit que le pays ne rendrait pas obligatoire tout futur vaccin, ce qui n'exclut toutefois pas des obligations locales pour les enfants. "On ne peut pas obliger, ou tenter de forcer les gens à se vacciner, nous ne l'avons jamais fait", a déclaré le docteur Fauci, membre de la cellule de la Maison Blanche sur le virus, lors d'un échange vidéo organisé par l'université George Washington. "On peut le rendre obligatoire pour certains groupes, comme les personnels médicaux, mais on ne peut pas le faire pour la population générale", a-t-il poursuivi, donnant l'exemple des Instituts nationaux de santé, où le personnel soignant ne peut s'occuper de patients à moins d'avoir été vacciné contre la grippe pendant la saison grippale.

Par ailleurs, l'Union Européenne a annoncé jeudi avoir réservé 225 millions de doses du potentiel vaccin contre le Covid-19 de l'Allemand CureVac, quatrième accord de ce type trouvé par l'UE avec des laboratoires.

En Allemagne, 1.707 nouveaux cas en 24h, record depuis avril

L'Allemagne a enregistré au cours des dernières 24 heures 1.707 nouveaux cas d'infection au coronavirus, un niveau qui n'avait plus été atteint depuis le mois d'avril, selon des chiffres officiels publiés jeudi. Ces statistiques de l'institut de veille épidémiologique RKI, qui portent à 228.621 le nombre total de cas depuis le début de la pandémie, confirment un peu plus la recrudescence des contaminations observées dans le pays ces dernières semaines. 

Plus de 780.000 morts dans le monde, le nombre de morts hebdomadaire double en Espagne

La pandémie a fait plus de 780.000 morts dans le monde depuis fin décembre, et plus de 22 millions de cas d'infection ont été officiellement diagnostiqués, selon un bilan établi mercredi par l'AFP à partir de sources officielles. Les États-Unis sont le pays le plus touché tant en nombre de morts que de cas, avec 172.965 décès pour 5.524.398 cas recensés. Viennent ensuite le Brésil (111.100 morts), le Mexique (57.774), l'Inde (52.889) et le Royaume-Uni (41.381).

En Espagne, la situation ne s'améliore pas. Le pays a recensé mercredi 131 morts en une semaine, le double de la veille, tandis que la région de Madrid redevient la région la plus touchée comme au pic de la pandémie. Le ministère de la Santé comptait mardi 63 morts en sept jours. Les nouveaux décès recensés n'ont pas nécessairement eu lieu en 24h car beaucoup sont notifiés avec retard. Le nombre de nouveaux cas a lui aussi bondit avec 6.700 de plus positifs recensés en 24H, portant le total à plus de 370.000, le nombre le plus élevé d'Europe occidentale.