Un conseil de défense sanitaire s'est tenu mercredi à l'Élysée. Photo d'archives. 1:59
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Louis de Raguenel et Caroline Baudry, édité par Antoine Terrel , modifié à
Jean Castex et Olivier Véran devraient annoncer jeudi un nouveau durcissement des mesures face à l'épidémie de Covid-19, notamment en Île-de-France et dans les Hauts-de-France. Mais rien n'a encore été acté, et Emmanuel Macron continue de consulter, inquiet du respect des restrictions par des Français épuisés après un an de crise. 

Quel sort attend l’Île-de-France et les Hauts-de-France ? Alors que le pays, et particulièrement ces deux régions, est confronté à une troisième vague de l'épidémie de coronavirus, qui "va taper très dur" jusqu'à la mi-avril, de l'aveu même d'Emmanuel Macron, de nouvelles mesures doivent être annoncées jeudi. Lors d'une conférence de presse prévue à 18 heures, le Premier ministre Jean Castex et le ministre de la Santé Olivier Véran se chargeront de détailler le durcissement des restrictions, dont les détails ne sont toujours pas connus. Car après le conseil de défense sanitaire de mercredi, le président de la République tient à consulter jusqu'à la dernière minute pour ne pas se tromper. 

Organisé à l'Élysée, le conseil de défense sanitaire s’est tenu dans un contexte de tension et de fatigue. "La lassitude commence à se faire sentir", confie ainsi un participant à Europe 1. Les principales restrictions devraient concerner deux régions : l’Île-de-France et les Hauts-de-France, et peut-être une petite dizaine de départements limitrophes, avec une mise en application à partir de ce week-end. Une quasi-certitude : les écoles et les crèches ne devraient pas fermer. 

Castex et Véran poussent pour un confinement toute la semaine

Pour ces territoires, deux possibilités ont été présentées à Emmanuel Macron. La première, poussée par Jean Castex et Olivier Véran, projections sanitaires à l’appui, est celle d'un confinement sept jour sur sept, pendant une durée de trois à cinq semaines. La seconde, moins contraignante, est celle d'un confinement le week-end, avec un maintien du couvre-feu en semaine.  

Le président de la République, lui, n'a pas choisi. Il hésite, car il veut être certain de ne pas se tromper. Il consulte donc à tout-va, et à demandé à ce que lui soient présentées aujourd’hui de nouvelles études de projections épidémiques. Jeudi midi, l'arbitrage se faisait encore à l'Élysée lors d'un tête à tête entre Emmanuel Macron et Jean Castex. D'autres paramètres inquiètent l’exécutif : le respect et l’application des restrictions, car les Français sont usés par les contraintes imposées depuis un an, ainsi que de nombreuses données annexes sur le renforcement du télétravail ou les moyens donnés aux hôpitaux.

"Macron a reconnu que ça allait être compliqué ces prochaines semaines"

Mercredi dans la soirée, Emmanuel Macron avait participé à une visio-conférence avec des maires franciliens et d'autres régions, à laquelle était présent Arnaud Péricard, maire DVD de Saint-Germain-en-Laye. Sur Europe 1, ce dernier raconte que le chef de l'État "a reconnu que ça allait être compliqué les prochaines semaines, que ça allait monter sur tout le territoire, principalement sur l’Île-de-France".

"Il a dit qu'il y aurait des mesures de freinage supplémentaires", poursuit l'élu. "Est-ce qu'elles prendront la forme d'un confinement le week-end ? Très honnêtement, je le pensais. Je le pense un peu moins à l'issue de cette visio-conférence, parce qu'Emmanuel Macron a reconnu qu'il était compliqué de mettre en place un système de confinement le week-end avec le rythme de vie francilien. C'est déjà compliqué de rentrer chez soi en semaine, il y a des bouchons, de l'intensité et de la densité." Et de conclure : "Il l'a dit lui-même, on ne peut pas demander aux gens d'avoir un effort de travail pendant cinq jours et de poser le couvercle sur la marmite le week-end."

En effet, l'exécutif considère que le confinement de la région dégraderait les conditions de vie de façon plus importante qu’ailleurs : des logements franciliens sont généralement plus petits et les déplacements pour aller au travail plus longs. Jean Castex reconnait que confiner Paris aurait aussi un impact sur les transports de l’ensemble du territoire, l'Île-de-France étant un véritable hub ferroviaire et aérien. Cette décision aurait enfin une dimension symbolique : l'Île-de-France est le cœur économique, administratif et politique du pays avec ses 12 millions d’habitants et représente un tiers du PIB français.