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Romane Hocquet, édité par Manon Fossat , modifié à
Alors que de nouvelles mesures sanitaires doivent être prises jeudi dans plusieurs régions pour lutter contre l'épidémie de Covid, dans les hôpitaux d'Ile-de-France, les services de réanimation sont déjà sous pression. Pour Jean-Michel Constantin, chef du service anesthésie-réanimation à la Pitié-Salpêtrière, il est urgent d'agir.

Ce n'est plus qu'un question d'heures avant que de nouvelles mesures sanitaires soient annoncées, notamment en Ile-de-France. "On prendra les décisions qu'on doit prendre" face à l'épidémie de Covid-19, a en effet affirmé mercredi Emmanuel Macron à des soignants du centre hospitalier de Poissy-Saint-Germain-en Laye, dans les Yvelines. Car les médecins franciliens sont formels : les services de réanimation sont saturés et arrivent à un point de rupture dans la région. Jean-Michel Constantin, chef du service anesthésie-réanimation à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris, était présent lors de cette rencontre avec le chef de l'Etat et plaide pour un reconfinement sept jour sur sept.

"Une marge de manœuvre très faible"

"Vu l'état des structures hospitalières, on préférerait que ce soit un confinement total pour freiner plus fort. À la Pitié-Salpêtrière, on a actuellement une place de disponible sur quatre réanimations, donc ça laisse une marge de manœuvre très faible", a-t-il expliqué au micro d'Europe 1.

Pour lui, si des mesures fortes ne sont pas prises pour freiner l'épidémie, le risque à court terme est de mettre en danger les malades. "Pour augmenter le nombre de patients qu'on va pouvoir prendre, on va être obligé de diminuer la qualité du service mais aussi la sécurité. Ensuite, il va falloir que l'on sélectionne des patients qui nécessitent de la réanimation, c'est-à-dire choisir, parce qu'on ne pourra pas prendre tout le monde. Nous ne l'avons pas fait depuis le début de l'épidémie et nous ne voulons pas en arriver là", a encore plaidé Jean-Michel Constantin.

Les mesures sanitaires décidées par Emmanuel Macron seront annoncées jeudi lors d'un point presse tenu par le Premier ministre. Mais quelles que soient les décisions, pour le chef de service, il faut qu'elles soient prises rapidement. "Tard ne veut pas dire trop tard. Et la distinction entre tard et trop tard est justement en train de se jouer dans les heures et les jours qui viennent".