La distribution des masques pour le grand public a déjà commencé. 1:40
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Jean-Luc Boujon, édité par Antoine Terrel
Face à la pénurie, l'entreprise Athlétics a décidé d'utiliser ses imprimantes 3D pour produire des masques, qu'elle compte notamment proposer aux personnels soignants de la région. Si les masques ont séduit du côté du CHU de Grenoble, il faut désormais attendre une autorisation de la Direction générale des armées. 

Alors que la pénurie de masques est l'objet de nombreuses critiques depuis le début de l'épidémie de coronavirus, des initiatives continuent de fleurir un peu partout en France pour permettre aux personnels hospitaliers d'acquérir ce précieux matériel afin de mieux se protéger. En Isère, une entreprise, dirigée par Clément Jacquelin, frère du champion du monde du biathlon Emilien Jacquelin, profite de ses imprimantes 3D, pour fabriquer des masques en plastique. 

En temps normal, dans son entreprise de Corrençon-en-Vercors, Athlétics, Clément Jacquelin façonne des pièces en plastique pour les carabines des biathlètes comme Martin Fourcade ou son frère Emilien Jacquelin. Mais il a désormais décidé d'utiliser ses 10 imprimantes 3D pour tout autre chose : des masques de protection en plastique, un modèle plébiscité en Italie. "Ce sont des coques plastiques sur lesquelles vous allez pouvoir 'thermorformer' le masque à votre visage. Donc avec un sèche-cheveux ou de l'eau chaude, vous allez pouvoir déformer la matière. Et quand elle va revenir à température ambiante, elle va se figer pour épouser les formes de votre visage", explique-t-il au micro d'Europe 1. "Sur le côté, il y a une petite capsule que vous pouvez dévisser, et vous pouvez ainsi vous-même changer les filtres de manière autonome."

"Un gros enthousiasme du corps médical"

Il faut 3 heures pour fabriquer un masque sur ces imprimantes 3D. Et ces masques sont réutilisables et presque aussi protecteurs que les FFP2. Selon Clément Jacquelin, les soignants à qui il a montré ces masques sont d'ailleurs conquis. "On est allé voir au CHU de Grenoble", raconte-t-il, décrivant un "gros enthousiasme du corps médical, avec des retours qui sont plus qu'excellents". Et de conclure : "Ils vont jusqu'à dire que c'est l'un des meilleurs modèles qu'ils ont vu passer depuis le début."

Mais si ces masques ont convaincu le personnel soignant, il faudra encore attendre une autorisation de la Direction générale des armées pour que l'hôpital puisse en bénéficier. En revanche, la distribution pour le grand public a déjà commencé.