Coronavirus Chloroquine 1:57
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Sur Europe 1, mardi matin, le président du Haut conseil de la santé publique Franck Chauvin réplique à Philippe Douste-Blazy, qui milite pour des traitements beaucoup plus nombreux à la chloroquine. Pour le membre du Conseil scientifique, il est d'abord nécessaire de "faire à des essais cliniques."
INTERVIEW

C'est un débat scientifique qui passionne les Français confinés à cause du coronavirus : face au Covid-19, faut-il recourir à la chloroquine, une molécule utilisée par les équipes du Pr Didier Raoult à l'IHU de Marseille ? Plusieurs personnalités militent pour cette solution, comme l'épidémiologiste et ancien ministre de la Santé Philippe Douste-Blazy, qui assurait mardi matin sur Europe 1 que "ça ne pouvait pas faire de mal". Mardi midi, le président du Haut conseil de la santé publique, Franck Chauvin, lui a répondu, toujours sur notre antenne.

Ce membre du Conseil scientifique, réuni autour d'Emmanuel Macron pour éclairer la décision publique, se veut avant tout prudent : "On avait rendu un avis concernant l'utilisation de cette molécule, rappelle-t-il. Rien ne justifie qu'on s'écarte d'un raisonnement méthodique. Si la chloroquine est efficace, ce que tout le monde souhaite, il faut le montrer. On ne peut pas passer cette étape de la démonstration de l'efficacité scientifique."

"Faire des essais cliniques"

Pour Franck Chauvin, il est nécessaire de "faire des essais cliniques". "Et si la chloroquine est efficace, on le démontrera extrêmement rapidement. Pourquoi vouloir tout d'un coup passer par dessus toutes les méthodologies en place ? Nous, au Haut Conseil de la Santé Publique, on émet des avis collectifs qui sont élaborés progressivement, en fonction des données disponibles", rappelle-t-il à l'adresse de l'ancien ministre de la Santé, précisant qu'une prise de parole individuelle est une "opinion", contrairement aux avis collectifs.

Pour l'heure, il faut davantage compter sur le civisme des Français en période de confinement pour lutter contre la maladie. "Il ne faut absolument pas relâcher la pression et contenir les nouvelles contaminations", insiste Franck Chauvin, qui déplore "une forme de relâchement" observée ce week-end, avec un beau soleil printanier.

"Confinement, confinement, confinement"

Fallait-il, par ailleurs, évoquer la question du déconfinement, comme l'a fait le gouvernement la semaine dernière ? "Il est normal que les scientifiques, qui conseillent les politiques, et les politiques préparent l'étape d'après", précise le président du Haut conseil de la santé publique. "Cela ne veut pas dire qu'il faut relâcher la pression. Confinement, confinement, confinement ! Ce n'est que comme ça qu'on arrivera à maîtriser la propagation de l'épidémie."