Le test antigénique commence lui-aussi par un prélèvement via un écouvillon dans le nez. (photo d'illustration) 1:16
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Anne Le Gall, édité par Ugo Pascolo avec AFP , modifié à
Face à l'afflux dans les laboratoires pour se faire tester contre le coronavirus, le gouvernement mise sur les tests dits "antigéniques". Très rapides, ces derniers permettent de savoir si une personne a contracté le Covid-19 en quelques minutes seulement, contre 48 à 72 heures pour le test PCR. 
DÉCRYPTAGE

Est-ce bientôt la fin des interminables files d'attente devant les laboratoires pour se faire tester contre le coronavirus, ainsi que celle de l'attente des résultats ? C'est ce que l'on pourrait croire, puisque le ministre de la Santé, Olivier Véran, a annoncé ce mardi matin lors d'une interview sur France Inter que 100.000 tests de dépistage rapides, dits tests "antigéniques", seront déployés à partir de cette semaine en Île-de-France. Principale amélioration de ces tests : la vitesse des résultats. 

Un résultat en 15 à 20 minutes

Exit les 48 à 72 heures avant d'avoir le résultat d'un test PCR. Avec cette nouvelle technique, il suffit de "15 à 20 minutes", a expliqué le ministre. Contrairement aux tests PCR qui détectent le matériel génétique du coronavirus, le test antigénique repère des protéines du virus en quelques minutes. Pour ce faire, l'étape du prélèvement reste la même, avec un écouvillon dans le nez. Mais il suffit ensuite de le poser sur une bandelette imbibée d'un réactif pour avoir le résultat en quelques minutes. Une méthode qui n'est pas sans rappeler les tests de grossesse. 

Un test prometteur, mais encore expérimental

Le test antigénique est donc un outil intéressant pour trier rapidement les personnes probablement contaminées, dans les aéroports ou à l'accueil des hôpitaux par exemple. Si plusieurs laboratoires travaillent sur cette nouvelle technique, elle n'est pour l'heure utilisée qu'à titre expérimental en France. Les soignants parisiens de l'AP-HP devront donc vérifier la performance de ce test antigénique sur le terrain dès mercredi, avec la livraison de ces 100.000 nouveaux tests.  

Travailler sur "la priorisation"

Une nouvelle stratégie avec un nouvel outil donc, alors qu'un million de tests par semaine sont désormais réalisés en France. "On ne peut pas davantage augmenter - en tout cas pas massivement - le nombre de tests, donc c'est sur la priorisation qu'il faut travailler" pour réduire les délais pour les personnes prioritaires, a justifié Olivier Véran. "Une personne qui est symptomatique, une personne qui est cas contact, doit être testée dans l'urgence. Hors de question qu'elle se fasse refouler d'un laboratoire parce qu'il n'y aurait pas de place. Ce n'est pas possible."

Et de conclure : "Là-dessus, nous allons encore davantage travailler parce que je considère que c'est anormal."