Coronavirus : et si l'on pouvait prédire les formes graves à l'aide d'une prise de sang ?
Selon une récente étude de l'Inserm, une simple prise de sang pourrait détecter chez les patients les formes graves de Covid-19 avant même que les symptômes ne se déclarent. Le docteur Jimmy Mohamed a expliqué ce résultat mercredi matin sur Europe 1.
C’est une information qui pourrait améliorer la prise en charge des patients très atteints. Selon une étude de l’Inserm sur les formes grave de coronavirus , il serait possible grâce à une simple prise de sang de détecter en amont les patients qui développeront de lourds symptômes avant même que ceux-ci apparaissent.
Tout part d’une étude sur les patients diabétiques, plus à risque de développer des formes grave de Covid-19 sans que l’on sache encore pourquoi. Les chercheurs se sont donc demandés s’il n’y aurait pas une signature immunitaire ou inflammatoire de ces patients. Pour le savoir, ils ont étudié le cas de 45 malades hospitalisés pour des formes sévères de Covid, dont trente diabétiques.
Deux paramètres pour déterminer la sévérité de la maladie
Quand on s’intéresse à tous les patients qui développent des formes graves, diabétiques ou pas, on se rend compte que leurs prises de sang comportent des éléments particuliers, comme un taux plus bas de lymphocytes, une sous-catégorie de globules blancs. Et si l’on s’intéresse à des lymphocytes un peu plus particuliers, on s’aperçoit que ceux qui sont responsables de la lutte contre les infections virales sont présents en plus faible quantité. On comprend alors que ces patients-là seront atteints de formes plus graves.
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Adapter le suivi des patients à risque
En étudiant d’encore plus près les prises de sang, on voit qu’un autre type de globules blancs, les monocytes, sont présents en moins grande quantité et ont une morphologie différente. Avec ces deux paramètres simples, on pourrait donc prédire la gravité d’une infection. Le médecin traitant pourrait ainsi adapter le suivi d’un patient.
Pour l’instant, on peut se douter en auscultant le malade qu’il développera ou pas une forme grave, mais on ne peut pas en être certain. Grâce à cette prise de sang, on pourrait cependant proposer un suivi en télémédecine ou un suivi à domicile. Les patients les plus à risques pourraient même être hospitalisés avant même la dégradation de leur état, afin de gagner du temps.