De nombreux professeurs s'inquiètent du difficile respect du protocole sanitaire dans les lycées. Photo d'illustration. 1:27
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Virginie Riva, édité par Antoine Terrel , modifié à
A Paris, seuls 35 lycées sur 96 ont fait la demande pour installer des cours à distance. Dans certains établissements, les professeurs préfèrent ainsi maintenir le présentiel. Mais les proviseurs des lycées ayant mis en place les cours à distance craignent du coup que leurs élèves soient désavantagés au moment du Bac.

Se dirige-t-on vers un passage au travail en distanciel dans les lycées ? C'est en tout cas ce que réclament une partie des enseignants, dont certains étaient en grève mardi pour demander un renforcement du protocole sanitaire face au coronavirus dans les établissements scolaires. Mais si une telle organisation est déjà partiellement possible, sur le terrain, cette option est peu mise en place, notamment à Paris. 

Dans la capitale, 35 lycées sur 96, soit un tiers seulement, ont fait la demande pour passer aux cours à distance. Au rectorat, on indique qu'on accompagne tous les lycées qui souhaitent s'organiser au plus vite, en cellule de crise, mais on ajoute que ce n'est pas qu'une question de délai ou de temps. Il y a bien des lycées qui ne souhaitent pas passer au distanciel, soit parce que les professeurs préfèrent maintenir leurs cours en présentiel, soit parce que l'inquiétude sanitaire portait surtout la cantine et que des solutions ont été trouvées, avec par exemple des paniers-repas, soit parce que les locaux le permettent, n'étant pas exigus, comme au lycée Fénelon.

"Certains élèves vont être privilégiés par rapport à d'autres"

Attention dans ce cas à l'équité, disent les proviseurs, qui eux, l'ont mis en place, et notamment pour le Bac. C'est le cas de Bruno Bobkiewicz, proviseur a Vincennes. "À partir du moment où le temps de présence des lycéens n'est pas le même d'un établissement à un autre, se pose forcément la question de l'équité pour un certain nombre d'élèves, notamment de Terminale, pour les spécialités, et pour le Français en Première. Ca veut dire que certains vont être privilégiés par rapport à d'autres", explique-t-il au micro d'Europe 1. 

Au ministère, on répond que la suppression de toutes les épreuves communes du Bac, passées en contrôle continu, limitera les creusements d'écart, et qu'il est encore trop tôt pour s'inquiéter dans la mesure où les lycées sont encore en train de s'organiser.