29 clusters sont recensés en Île-de-France, selon le directeur général de l'ARS. 7:00
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Margaux Lannuzel , modifié à
Invité d'Europe 1, vendredi matin, Aurélien Rousseau, directeur général de l'Agence régionale de Santé (ARS) d'Île-de-France, a indiqué que les courbes témoignant de la circulation du coronavirus "repart(ai)ent à la hausse" dans la région, où "29 clusters sont recensés". 
INTERVIEW

Faut-il s'inquiéter de la situation sanitaire en Île-de-France, l'une des régions les plus touchées par la première vague du coronavirus ? ​Des signes témoignent en tout cas d'une accélération de la circulation du virus, selon le directeur général de l'Agence régionale de Santé (ARS) de la région, Aurélien Rousseau, invité d'Europe 1, vendredi matin. "On a une situation qui est très basse en termes de contaminations, de présence dans les hôpitaux. Mais depuis quelques jours, les courbes repartent à la hausse, c'est ça qui est inquiétant", indique-t-il. 

"On a beaucoup plus de cas contact"

"On a à nouveau plus d'appels au Samu, plus de transports sanitaires pour suspicion de Covid. On a surtout beaucoup plus de cas contact : quand on a une personne contaminée, on s'aperçoit qu'elle n'a pas vu, comme un mois après le déconfinement, deux ou trois personnes, mais elle en a vu cinq ou six. Ça rend les enquêtes épidémiologiques plus lourdes", détaille Aurélien Rousseau. "Mais on en est encore à une étape où on peut réagir, parce que l'on sait ce qu'il faut faire : respecter les gestes barrières", poursuit-il, soulignant que le virus est aujourd'hui bien mieux cerné par les spécialistes. "On peut avoir une sorte de gradation. Quand on a des suspicions, on teste massivement, on prescrit le port du masque. (...) C'est encore entre nos mains".

En Île-de-France, l'ARS recense "29 clusters" d'au moins trois cas en une semaine, selon Aurélien Rousseau. "Ils sont sous contrôle, c'est-à-dire qu'on est en train de remonter les chaînes de contamination", précise-t-il. "Ils sont éparpillés, ils sont souvent dans des centres d'hébergement, des foyers de travailleurs." A Saint-Ouen, un foyer a été identifié dans une école, début juillet, entraînant le déploiement d'un barnum de dépistage. "On a fait mardi 405 tests. Par chance, un seul cas s'est avéré positif. On y retourne quand même aujourd'hui", développe le directeur.  "L'idée, c'est que dès qu'il y a un cluster, si on réagit très vite, on peut éteindre l'incendie."

"Quand on a un doute, on va se faire tester"

Comme depuis le début de l'épidémie, les départements les plus touchés d'Île-de-France sont le Val-d'Oise, la Seine-Saint-Denis et Paris. Leurs habitants doivent-ils restreindre leurs déplacements pour l'été ? "Le principe, c'est que chacun doit faire attention", répond le responsable. "Pour partir en vacances, quand on a un doute, on va se faire tester. (...) On n'est pas dans une politique où chacun devrait rester chez soi. Peut-être qu'on sera amenés à faire ça, si on a des clusters critiques", de "dix, cinquante, cent contaminations à la fois, que l'on arrive pas à suivre parce que chaque personne a vu trop de monde", prévient-il toutefois. 

"C'est ça, à court terme, notre obsession : ne pas passer à côté d'un cluster critique et savoir se projeter à toute allure sur ces situations-là", martèle Aurélien Rousseau. "On a, en Île-de-France, 500 points de prélèvements", rappelle-t-il. "Le ministre réunira tout à l'heure les patrons de laboratoire, parce que chacun doit prendre sa part dans cet enjeu de santé publique."