Jean-Marc Bousquet a passé plusieurs mois à l'hôpital, après avoir contracté le coronavirus (photo d'illustration) 3:43
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Ariel Guez , modifié à
Jean-Marc Bousquet, hospitalisé depuis mars et placé en réanimation jusque fin juin, a survécu au coronavirus. Invité à témoigner sur Europe 1, il explique avoir encore des séquelles de la maladie. Il raconte son passage à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris, et remercie le personnel soignant pour "la qualité du travail effectué par les différentes équipes."
TÉMOIGNAGE

Jean-Marc Bousquet est un "miraculé". La lecture de son dossier médical, racontée dans les colonnes du Journal du dimanche, donne le vertige : hospitalisé début mars après avoir contracté le coronavirus, cet homme de 56 ans a subi trois arrêts cardiaques, la pose d'un pacemaker, une embolie pulmonaire, une trachéotomie, une dialyse, une atteinte du foie, un hématome du rein et des ulcères. Il a finalement survécu à la maladie. Invité sur Europe 1 pour partager son expérience, ce chef d'entreprise s'estime aussi "chanceux". "Je me suis réveillé quasiment en même temps que le déconfinement", glisse-t-il.

"J'ai été merveilleusement bien entouré par l'ensemble des gens travaillant à la Pitié-Salpêtrière"

Après deux mois dans le coma, Jean-Marc Bousquet n'avait pas conscience des étapes par lesquelles il était passé. "À mon réveil, une fois, je suis remonté en réanimation où j'ai passé également deux mois, mes proches ont commencé à me parler. Ils m'ont dit que j'avais été opéré des poumons, qu'on m'avait posé un pacemaker que j'avais fait une embolie pulmonaire et trois arrêts cardiaques. Tout ça, je l'ai appris quelques jours après mon réveil", raconte-t-il.

Mais progressivement, les choses vont en s'arrangeant. Un mois après son entrée en réanimation, il avait "retrouvé toutes [ses] facultés intellectuelles". Une guérison qui s'explique selon lui en partie par le cadre dans lequel il a été soigné. "J'ai été merveilleusement bien entouré par ma femme et mes enfants, et également par l'ensemble des gens travaillant à la Pitié-Salpêtrière", raconte Jean-Marc Bousquet, tenant à remercier le personnel hospitalier "pour la qualité du travail effectué par les différentes équipes, mais également par la qualité des intervenants qui ont été à mes yeux tout à fait extraordinaires".

"Sept mois après, je suis encore en train de réapprendre la fonctionnalité de mes mains"

Désormais, Jean-Marc Bousquet est en rééducation, car après la réanimation, il a dû passer cinq mois alité. "Certains de mes membres ne fonctionnaient pas. Il a fallu que je réapprenne les gestes de base, comme la marche. Mais il a fallu aussi réapprendre à manger tout seul". "Réapprendre le quotidien", résume-t-il, s'estimant chanceux "de ne pas avoir perdu la parole, ce qui aurait pu arriver".

"Sept mois après, je suis toujours en train de réapprendre la fonctionnalité de mes mains", explique ce grand fan de rugby. De là à retrouver sa vie d'avant ? "J'en suis totalement convaincu. C'est ce pourquoi je me bats au quotidien. À moi de travailler pour récupérer les mains et retrouver une vie tout à fait normale. Peut-être pas à 100% des capacités, mais mon objectif, c'est bien évidemment les 100%". 

Ce virus a aussi changé la vision du monde de Jean-Marc Bousquet. "Ça m'a permis de faire une introspection sur moi-même et certainement d'être un peu plus tolérant, dans le sens d'accepter beaucoup plus les choses telles qu'elles arrivent, et notamment les relations avec les gens. Ça m'a permis d'apprendre à profiter beaucoup plus des choses importantes, comme la famille"