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Mathilde Durand , modifié à
Didier Pittet, ​infectiologue et épidémiologiste, président de la mission d’évaluation de l'exécutif sur la gestion du Covid​-19 est l'invité d'Europe 1. "Tester toute la France ne sert à rien, il faut faire du dépistage orienté", explique-t-il.
INTERVIEW

Le Covid-19 circule de façon plus active depuis plus d'une semaine en France. Le Conseil scientifique alerte sur une éventuelle reprise incontrôlée de l'épidémie alors que plusieurs indicateurs sont à la hausse. Pour parer à une deuxième vague épidémique, l'instance demande aux autorités de mettre en place des "plans de prévention" axés notamment sur les plus grandes métropoles et pointe également des "lenteurs" dans la stratégie consistant à tester, tracer et isoler les cas positifs. Devant les laboratoires saturés, les files d'attente s'allongent. 

L'importance du dépistage

"Tester toute la France ne sert à rien, il faut faire du dépistage orienté", nuance le professeur Didier Pittet, ​infectiologue et épidémiologiste, président de la mission d’évaluation de l'exécutif sur la gestion du Covid​-19, sur Europe 1. "Il ne faut pas tester tout le monde, il faut tester le plus possible là où la suspicion d’obtenir des cas positifs est la plus élevée, autour des clusters."

S'il juge regrettable que les résultats des tests soient parfois longs à obtenir, il rappelle tout de même l'importance du dépistage. "Cela n'est jamais inutile", rappelle le professeur. "On demande aux citoyens d'être citoyen, et d'aller se faire tester au moindre doute". 

"Des vaguelettes" 

Concernant le risque d'une seconde vague, le professeur Didier Pittet s'attend à un retour du virus. Il serait même inévitable avec la reprise des activités de la vie quotidienne. "On sait que le virus est endémique et donc cette épidémie peut reprendre localement, dans tous les pays. Environ 10% en moyenne de la population a été en contact avec le virus, le 'terrain de jeu' du virus demeure 90% de la population", explique-t-il. "Il y aura forcément, au minimum ce que j’appellerai des vaguelettes puisque ce virus a la capacité finalement de faire des mini-clusters, à tout moment". 

Il nuance cependant les indicateurs en hausse. "On observe le fait d'une surveillance accrue. Plus intense elle sera, mieux ce sera", analyse le professeur. "Quitte à diagnostiquer de nouveaux cas, ce qui est totalement attendu." Il rappelle l'importance du maintien des gestes barrières, de la distanciation sociale et du port du masque lorsque cette dernière n'est pas possible.

Membre du comité d'évaluation de la gestion de l'épidémie, Didier Pittet annonce travailler actuellement à la récolte d'informations économiques, sociales ou sanitaires. "Nous vivons toujours cette même situation lorsque nous gérons une épidémie", souligne-t-il. Forcément, on aura des situations dans lesquelles on ne pourra pas être parfait."