Les soignants sont chaque jour un peu plus confrontés au risque d'être contaminés au coronavirus. 1:32
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Marion Gauthier éditée par Coline Vazquez , modifié à
C'est chaque jour avec l'inquiétude d'être contaminé que le personnel soignant se rend au chevet des malades du coronavirus, alors que cinq médecins sont décédés des suites de l'épidémie. Une inquiétude qui monte au sein des hôpitaux, faute de tests suffisants pour identifier ceux atteints par le virus. 

Déjà cinq médecins parmi les victimes du coronavirus. Les soignants sont particulièrement exposés face au nombre important de porteurs du coronavirus qui défilent chaque jour devant eux. Et pour Jean-Marc Devauchelle, président de la Fédération Sud Santé Sociaux, invité mardi matin d'Europe 1, non seulement ce personnel médical manque de matériel mais il pâtit aussi du manque de tests. En l'absence d'un nombre suffisant de ces derniers, il paraît difficile de savoir combien de praticiens sont malades. Mais selon lui, il serait un peu plus de 250 soignants contaminés, en Ile-de-France. 

"Pour nous, il est très clair que les chiffres ne sont pas les bons puisqu’il y a une pénurie de tests. Mais nous, on veut savoir à quelle vitesse ce virus se propage et on a besoin de savoir dans quelles conditions nous travaillons ! Quand on voit un collègue un matin et le lendemain, on ne le voit pas, ça veut dire qu’il se passe quelque chose ! Et quand c’est un, puis deux puis trois... la peur est chez tous les soignants", se désole Jean-Marc Devauchelle qui "demande au gouvernement de tester l’ensemble du personnel soignant pour pouvoir prendre les dispositions nécessaires pour éviter la contagion au sein même de a structure hospitalière mais aussi au sein de leur propre famille". 

"Les chances de ne pas l’avoir sont très faibles"

La tension monte également à Mulhouse comme le raconte Afif Ghassani, chef du service de chirurgie vasculaire à l’hôpital Emile Müller qui constate que, face au flot de patients de plus en plus contaminés auxquels fait face le personnel soignant, "les chances de ne pas l’avoir sont très faibles". Bien sûr on fait notre métier, on sait que c’est un métier à risque mais je ne l’ai jamais vécu de perdre un collègue comme ça sur des crises aussi stressantes", explique-t-il. Chez eux s'est installée non seulement la peur de la maladie mais aussi celle d’abandonner ses collègues en cas de confinement. 

Des soignants d’autant plus exposés que l’hôpital n’accueille plus que les cas graves de coronavirus, explique François Bricaire, infectiologue, membre de l’académie nationale de médecine. "Quand on est, éventuellement, face à une forme plus sévère, le risque d’avoir davantage de virus, d’agents infectieux, est plus grand, donc le risque de contaminer les personnels qui s’occupent de vous est grand", résume-t-il. 

En revanche, pour les soignants comme pour le reste de la population, ce n’est pas le degré d’exposition au virus qui fait la gravité de la maladie, mais simplement la capacité de chaque organisme à résister.