Coronavirus réanimation Covid 1:33
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Nathalie Chevance, à Marseille, édité par , modifié à
Au sein du service de réanimation de l’hôpital Nord, à Marseille, dans un département des Bouches-du-Rhône particulièrement touché par le rebond de l'épidémie, l'inquiétude monte. Et les professionnels avertissent sur des conséquences potentiellement désastreuses sur l'ensemble des réanimations.
REPORTAGE

Les Bouches-du-Rhône sont le département le plus touché par le rebond de l'épidémie de coronavirus, avec un taux d’incidence de 180 pour 100.000 habitants. Plus de 8% des personnes testées sont positives et dans les services de réanimation, les lits dédiés au Covid-19 (70 au total) sont presque tous occupés. Il y a de plus en plus de cas graves depuis quelques jours et la peur d'une seconde vague meurtrière s'installe, jour après jour.

Au service de réanimation de l’hôpital Nord de Marseille, les patients âgés de 50 à 85 ans ont été admis il y a quelques jours et sont tous intubés. "On a peur que ça reparte comme au mois de mars", explique Natacha, infirmière, auprès d'Europe 1. "C'est en nette progression. Après, on sait comment prendre en charge les patients, mais on ne sait pas comment ça va se passer. On a encore plein d'interrogations."

Le reste de l'activité médicale "gêné" ?

Si les protocoles sont bien rodés, Anne-Lise, aide-soignante, reste sur le qui-vive, car plusieurs patients ont déjà dû être transférés vers d'autres hôpitaux, faute de place. "On n'a pas trop envie de revivre ce qu'on a vécu, c'est-à-dire dispatcher les patients et réarmer tous les boxes. Ce n'est pas facile. Il faudrait qu'on ait un peu plus de renfort."

Le scénario redouté consisterait à mobiliser davantage de lits en réanimation pour le coronavirus, au détriment des autres malades. "À l'hôpital Nord, nos lits de réanimation ne sont pas extensibles, contrairement à ce qu'on pense", souligne le professeur Laurent Papazian, qui dirige le service de réanimation. "Ça pourrait gêner l'activité chirurgicale ou médicale autre. C'est ça, l'enjeu. Le rebond de l'épidémie à partir de la mi-août était notre principale inquiétude. C'était notre cauchemar, on vient de le débuter." Le corps médical appelle donc à une prise de conscience de la nécessité des gestes barrières.