Canicule : comment notre corps réagit au contact des fortes chaleurs

Alors que la France traverse un épisode de chaleur particulièrement intense, les corps sont mis à rude épreuve. Outre la déshydratation, s'exposer longuement à de fortes températures peut entraîner des risques pour la santé. Que faut-il surveiller et comment soulager notre organisme ? Europe 1 fait le point.
Cette semaine va mettre les Français à rude épreuve. Après une journée suffocante ce lundi, l'ensemble du territoire exceptées les côtes de la Manche est exposée ce mardi à des pics de chaleur extrême. Selon Météo-France, au plus chaud de l'après-midi, le mercure pourra atteindre 36 à 39 degrés sous abris, localement 40 voire 41 degrés du Poitou au Centre Val-de-Loire, à l'est de la Bourgogne, en Île-de-France et dans le Sud-Est.
Pour lutter contre la chaleur, le corps humain active des mécanismes de thermorégulation qui lui permettent de compenser l’augmentation de la température : transpiration, augmentation du débit sanguin, dilatation des vaisseaux cutanés... Mais nos organismes risquent d'être débordés. Pour anticiper les risques pour la santé, on vous explique comment aider votre corps à mieux gérer les fortes températures.
Tous exposés à la chaleur
Même s'il est souvent rappelé que les personnes les plus fragiles - comme les personnes âgées, les nourrissons ou les personnes atteintes de maladies chroniques - sont les plus exposées, il faut considérer que tout le monde peut être sujet aux risques liés à une chaleur extrême et tenace.
Il peut arriver que les mécanismes de thermorégulation soient débordés et que des pathologies liées à la chaleur se manifestent, rappelle le ministère de la Santé. Il s'agit principalement de maux de tête, de nausées, de crampes musculaires et de déshydratation. Le risque le plus grave étant le coup de chaleur, qui peut entraîner le décès.
D'où les piqûres de rappel placardées sur l'ensemble des campagnes de prévention de l'État : boire régulièrement de l'eau sans attendre d'avoir soif, se mouiller le corps, rester dans des endroits frais, privilégier des activités douces et sans effort, manger en quantité suffisante et éviter l'alcool. Ce sont ces méthodes qui aident le corps à ne pas "être débordé". "Il convient de ne pas considérer que les organismes sont habitués à la chaleur au fur et à mesure de l’été, mais au contraire que ceux-ci sont davantage fragilisés par les vagues passées", insiste le ministère de la Santé.
Attention aux personnes sous traitement médical
Des précautions particulières doivent être prises par les personnes atteintes de maladies chroniques car la chaleur peut être plus pénible à supporter ou accentuer certains symptômes. C'est le cas pour les personnes atteintes de maladies cardiovasculaires, de Parkinson, d'obésité ou de troubles mentaux.
Il existe également des traitements médicamenteux qui peuvent majorer les effets de la canicule, ou gêner l’adaptation du corps à la chaleur, rappelle l'Assurance maladie sur son site. Par exemple : l'aspirine, qui perturbe parfois le fonctionnement des reins et donc l'équilibre hydrique du corps, les diurétiques, les neuroleptiques qui modifient la régulation thermique dans certains cas ou encore les antimigraineux qui réduisent la transpiration.
Le corps particulièrement exposé la nuit
Enfin, pour s'assurer que l'organisme supporte au mieux la chaleur, il faut impérativement surveiller la température au moment de l'endormissement. Le cerveau, où les neurones régulant température et sommeil sont très connectés, est en effet très sensible à la chaleur, qui fait monter le thermostat central et active des systèmes de stress.
Lorsqu'il fait très chaud, la dilatation des vaisseaux sanguins au niveau de la peau est moins efficace, la déperdition de chaleur moindre, et l'endormissement compliqué, rappellent les spécialistes du sommeil. Des températures nocturnes élevées augmentent aussi les réveils et réduisent notamment le sommeil profond, considéré comme le plus régénérateur.
"Alors que l'attention est généralement portée sur les températures diurnes maximales, c'est la température nocturne qui fera courir le plus grand risque pour la santé, en particulier pour les populations vulnérables", selon l'Organisation météorologique mondiale (OMM) des Nations unies. Avec ces nuits tropicales, "le corps ne peut pas récupérer d'une forte chaleur continue. Cela conduit à une augmentation des crises cardiaques et des décès", souligne l'organisation.
Pour éviter une dette de sommeil "nocive" pour la santé, il est conseillé d'aérer la pièce avant de se coucher, de prendre une douche fraîche (sans être glacée) et de récupérer les heures de sommeil perdues par des siestes.