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Vote de confiance : chute de Bayrou, dissolution... Quels sont les scénarios possibles après le 8 septembre ?

Europe 1 . 3 min
François Bayrou à l'Assemblée nationale, le 1er juillet 2025.
François Bayrou à l'Assemblée nationale, le 1er juillet 2025. © Xose Bouzas / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP

Le Premier ministre François Bayrou tente un pari risqué le 8 septembre prochain, en demandant un vote de confiance à l'Assemblée nationale sans avoir de majorité absolue. Que peut-il se passer en cas de réussite et en cas d'échec ? Quelles décisions Emmanuel Macron peut-il prendre si son gouvernement tombe en cette rentrée ? Europe 1 fait le point.

La rentrée politique s'annonce particulièrement agitée. Le Premier ministre François Bayrou va demander un vote de confiance de l'Assemblée nationale le 8 septembre prochain après un discours de politique générale, consacré à l'épineuse question du budget 2026 et ses 44 milliards d'euros d'économies. Un pari hautement risqué pour le locataire de Matignon, qui ne dispose pas de majorité absolue dans l'hémicycle. Que se passerait-il en cas de vote négatif ? Europe 1 dresse les différents scénarios possibles ces prochains jours.

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Si le vote de confiance est remporté, poursuite des négociations sur le budget

Il y a un monde où François Bayrou réussit son coup de poker. Théoriquement, le Premier ministre a besoin d'une majorité de votes en faveur de la confiance, quel que soit le nombre de députés votants. Si jamais il y parvient, le chef du gouvernement pourra continuer d'occuper sa fonction, et les négociations sur les mesures prévues dans ce budget 2026 - année blanche fiscale, suppression de deux jours fériés... - pourront reprendre avec les partis d'opposition.

En cas d'échec, chute de Bayrou et de son gouvernement 

Toutefois, à ce jour, il paraît difficile que François Bayrou l'emporte. Une très grande partie de la gauche (La France insoumise, les Écologistes, le Parti communiste français, le Parti socialiste) et le Rassemblement national ont indiqué lundi, dès l'annonce de la tenue d'un vote de confiance, qu'ils voteraient contre. Cela réduit considérablement les possibilités de gagner la confiance de l'hémicycle.

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En cas de camouflet le 8 septembre à l'Assemblée nationale, le Premier ministre devra présenter sa démission et celle de son gouvernement au président de la République, comme le stipule l'article 50 de la Constitution. Emmanuel Macron serait alors obligé de l'accepter, selon l'article 8. Cela signerait donc la chute de François Bayrou et de l'équipe gouvernementale. À partir de là, les spéculations autour de la suite des événements vont bon train.

Nomination d'un nouveau Premier ministre ?

Emmanuel Macron peut d'abord procéder à la nomination d'un nouveau Premier ministre. Rien ne l'empêche de renommer François Bayrou, mais cela semble peu probable au regard de la situation politique actuelle et du mouvement de contestation sociale prévu le 10 septembre, deux jours après le vote de confiance.

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Le président devra alors partir en quête d'un nouveau chef du gouvernement. Pendant ce temps-là, il peut demander à son Premier ministre et à ses ministres de garder leurs fonctions pour assurer la stabilité à la tête de l'État, et expédier les affaires courantes. C'est ce qu'il s'était passé à l'été 2024, avant la nomination de Michel Barnier.

Parmi les prétendants à Matignon, les noms de Sébastien Lecornu, Bernard Cazeneuve ou Gérald Darmanin sont régulièrement cités. Selon les informations de CNews, le député Liot Charles de Courson se dit prêt à "envisager la fonction de Premier ministre" en cas de départ de Bayrou. Reste à savoir si ces potentiels candidats seront en capacité de résoudre la crise politique.

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Une nouvelle dissolution de l'Assemblée ?

Le président pourrait aussi actionner l'article 12 de la Constitution pour dissoudre à nouveau l'hémicycle. Il en a désormais la possibilité, puisqu'il s'est écoulé un an depuis la dernière dissolution, le temps requis par le texte fondamental. D'autant que cette hypothèse semble la plus réaliste. "Il ne va pas se priver d'un pouvoir constitutionnel", assure, en ce sens, son entourage au JDNews mercredi.

Une démission d'Emmanuel Macron ?

Une autre solution pour le chef de l'État serait de démissionner de ses fonctions, et ainsi convoquer une élection présidentielle anticipée. Des personnalités politiques d'opposition mettent ce sujet sur la table, à l'instar du président du RN, Jordan Bardella, qui lui a demandé soit une "dissolution" de l'hémicycle, soit "sa démission" afin de "sortir de cette impasse politique".

Néanmoins, Emmanuel Macron semble balayer tout départ de l'Élysée dans un entretien accordé au JDNews. "Présider, c'est faire ce pour quoi on a été élu et surtout ce que l'on croit juste pour le pays. Voilà ce à quoi je m'attelle depuis le premier jour et ce que je ferai jusqu'au dernier quart d'heure", déclare le président.

Une procédure de destitution du président ?

La balle peut enfin revenir dans le camp des députés. Si le chef de l'État ne souhaite pas démissionner, ces derniers peuvent lancer une procédure de destitution du président de la République via l'article 68 de la Constitution. Celle-ci doit être motivée par un "manquement à ses devoirs manifestement incompatible avec l’exercice de son mandat".

Une telle procédure avait été lancée par La France insoumise l'an dernier, après le refus d'Emmanuel Macron de nommer Lucie Castets à Matignon. Néanmoins, elle a peu de chances d'aboutir car elle nécessite de suivre un chemin parlementaire complexe. La conférence des présidents avait ainsi rejeté l'examen de cette procédure à l'Assemblée en octobre dernier.