Mounir Majhoubi a publié une note sur le tracking. 4:43
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Le gouvernement a ouvert la porte au traçage numérique pour lutter contre la pandémie de coronavirus, comme dans d’autre pays. L’ancien secrétaire d’État au numérique Mounir Mahjoubi a publié une note sur le sujet. "Il faut mettre en place un dispositif équilibré", a-t-il plaidé jeudi sur Europe 1.
INTERVIEW

Le gouvernement fait volte-face sur le "tracking", le traçage numérique des données pour lutter contre la pandémie de coronavirus. Alors que Christophe Castaner écartait cette possibilité la semaine dernière, le ministre de l’Intérieur a évolué sur cette option utilisée dans certains pays comme la Corée du Sud, notamment pour suivre les déplacements des personnes testées positives. "Cet outil pourrait être soutenu par les Français", a-t-il assuré.

Le député Mounir Mahjoubi a publié une note sur le sujet, pour répondre notamment aux inquiétudes liées aux libertés individuelles. "Il n’y a pas de technologie bonne ou mauvaise, mais des façons de les utiliser. J’essaie d’apporter un peu de complexité dans le débat, pour ne pas avoir des gens qui disent qu’il ne faut rien faire au nom des libertés individuelles, et d’autres qui vont dire 'on fait tout au nom de la santé'. La vérité est plus complexe et se situe au milieu", a estimé le secrétaire d’État au numérique, interrogé mardi midi sur Europe 1.

Le traçage pour rechercher les personnes en contact avec des contaminés ou pour faire respecter le confinement

Mounir Mahjoubi a expliqué les usages possibles du traçage numérique, notamment dans le cadre d’un futur déconfinement. "Il y a un usage qui est de rechercher les personnes qui ont été en contact avec une personne positive, dans le but de pouvoir les tester elles aussi et de leur proposer le confinement. Il y a un autre usage qui sert à utiliser le traçage numérique pour imposer aux personnes de rester chez elles et voir si elles respectent bien le confinement et la quarantaine. Certains pays font les deux usages à la fois, d'autres un seul", a rapporté le député.

"Dans chacun des usages, on peut utiliser des technologies différentes, comme le GPS ou le bluetooth", détaille l’ancien secrétaire d’État.

"Il faut mettre en place un dispositif équilibré"

Mounir Majhoubi a également voulu répondre aux inquiétudes, notamment dans la majorité, sur le sujet de l’usage des données. "Il faut bien évidemment mettre en place un dispositif équilibré. Il y a plein de façons de faire une application qui vont être protectrices des libertés individuelles. Les données ne sont, par exemple, pas constamment envoyées sur un serveur, mais restent dans les téléphones de la personne. Les données peuvent être centralisées uniquement si la personne est positive et qu’on lui demande", c’est-à-dire sur la base du volontariat, cite-t-il comme exemple.

"Des pays ne se posent pas beaucoup de questions et ont décidé d’aspirer 100 % des données mobiles de leurs habitants et les contrôlent : c’est ça le contrôle général. Aujourd’hui, en France et en Europe, c’est beaucoup plus équilibré", assure l’ancien secrétaire d’État. "Le numérique n'est qu'un outil au service de l'exécutif, parmi plein d'autres outils", conclut-il. 

Des auditions de la présidente de la Cnil (Commission nationale de l'informatique et des libertés) et du secrétaire d'Etat au numérique Cédric O sont programmées sur ce sujet hautement sensible mercredi et jeudi à l'Assemblée.