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«Tout se jouera sur l'encadrement de l'euthanasie» : les députés poursuivent leur examen du projet de loi sur la fin de vie

Mayalène Trémolet - Mis à jour le . 2 min

Depuis lundi, la question de la fin de vie a fait son retour au sein de l'Assemblée nationale. Les députés ont commencé à débattre et doivent continuer durant deux semaines de le faire sur deux propositions de loi, l'une portant sur les soins palliatifs et l'autre sur l'aide à mourir. Cette dernière divise bon nombre de députés.

Les députés ont repris les débats à l'Assemblée nationale depuis ce lundi sur deux propositions de loi sur la fin de vie. L'une d'entre elles, celle portant sur l'aide à mourir, divise l'hémicycle.

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"Tout se jouera sur l'encadrement de l'euthanasie"

Ils sont plus de 100 députés indécis à attendre l'issue des débats pour prendre leur décision. Mais une vingtaine d'entre eux s'alarment déjà du signal envoyé par le texte voté en commission. Une version qui, en l'état, fait de l'euthanasie un droit et autorise le recours à l'aide d'une personne extérieure si le patient ne désire pas s'administrer lui-même une substance létale.

En clair, le texte issu de la Commission est jugé trop permissif par certains, trop restrictif par d'autres. Alors, partisans comme opposants à l'euthanasie préparent leur affrontement dans l'hémicycle, dans une dernière tentative de convaincre ces élus hésitants qui pourraient faire pencher la balance d'un côté ou de l'autre.

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Face à ceux qui alertent sur les risques de dérive, les partisans d'une aide à mourir savent qu'ils devront se restreindre pour être les plus consensuels possible et espérer remporter une courte majorité. "Tout se jouera sur l'encadrement de l'euthanasie", confirme une députée qui insiste. "Si par exemple, on introduit les directives anticipées, l'équilibre du texte sera perdu et l'Assemblée va se braquer".

"Les critères lâches, il y en a beaucoup"

"Il faut bien comprendre d'abord que ce n'est plus une loi de fin de vie parce que la loi, dans sa définition, va permettre d'intégrer des gens qui ont potentiellement plusieurs années à vivre", dénonce Philippe Juvin, député LR et chef de service des urgences de l'hôpital Georges-Pompidou.

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"Je prends un exemple très simple. L'insuffisance rénale chronique qui est dialysée, c'est une maladie rénale terminale. C'est la définition. Donc, on rentre dans les critères. Et pourtant, on a 20 ans à vivre", déplore le médecin.

"Les critères lâches, il y en a beaucoup. Procédure expéditive, élargissement du champ d'action à des malades qui ont plusieurs années à vivre et très peu de contrôle... Il y a une commission de contrôle, mais qui contrôlera si tout s'est bien passé après la mort. Il y a peu de pays qui ont conjugué à la fois des critères très élargis, plus des délais très courts, plus absence de contrôle, etc", conclut-il.

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"Les critères sont beaucoup trop élargis"

"La première chose, c'est l'abandon qu'on va mettre en place dans notre société française. On avait une promesse républicaine qui était belle, c'était celle de ne jamais abandonner un seul Français qui était face à la souffrance. Aujourd'hui, qu'est-ce qu'il faut proposer ? C'est d'offrir une alternative qui est celle de l'euthanasie, qui est celle de l'abandon", estime Hanane Mansouri, députée UPR.

Avant d'ajouter : "Le second point, c'est que les critères sont beaucoup trop élargis, ils sont flous. On ne sait pas véritablement qui pourra rentrer dans ces critères-là. Et de toute façon, les exemples internationaux, comme au Canada ou aux Pays-Bas, montrent bien qu'une fois que la porte à l'euthanasie est ouverte, les critères ont tendance à s'élargir de plus en plus".