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Loi sur la fin de vie : le texte, débattu dès ce lundi à l'Assemblée, est «terrifiant», juge Marion Maréchal

Europe 1.fr avec AFP - Mis à jour le . 3 min

"Ce texte est terrifiant, il n'a rien de rassurant", a jugé Marion Maréchal, présidente du mouvement Identité-Libertés, invitée de La Grande interview Europe 1-CNews lundi, au sujet de la loi sur la fin de vie, examinée dès ce lundi à l'Assemblée nationale.

La question de la fin de vie fait son retour dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale ce lundi, avec en perspective la création d'un "droit à l'aide à mourir" que l'exécutif veut "très encadré". Les députés débattront deux semaines durant, de deux propositions de loi, portant l'une sur les soins palliatifs, et l'autre sur l'aide à mourir. Un vote solennel pour chacune est prévu le 27 mai.

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Un texte jugé "terrifiant" Marion Maréchal, présidente du mouvement Identité-Libertés, invitée de La Grande interview Europe 1-CNews lundi. "Il n'a rien de rassurant, il va déjà excessivement loin pour un premier texte et tout démontre que c'est une euthanasie humaine", a-t-elle estimé.

"Un diabétique grave pourrait demain demander l'euthanasie", lance Marion Maréchal

"On commence à nous vendre une loi qui explique que c'est uniquement pour des cas extrêmement réduits, en fin de vie, de maladies incurables alors que finalement, un diabétique grave pourrait demain demander, par exemple, l'euthanasie.  Donc, on commence à nous vendre une loi qui est censée être très restrictive et qui aboutit à ce que demain, on puisse demander l'euthanasie pour des personnes en situation de handicap ou atteintes de maladies psychiatriques ou d'autisme", a affirmé Marion Maréchal au micro de Sonia Mabrouk.

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L'eurodéputée rapporte deux cas qui ont suscité des débats en Belgique et ailleurs sur les limites de l'euthanasie pour souffrance psychique, notamment en ce qui concerne les jeunes patients et les victimes de traumatismes non liés à des maladies incurables. Celui d'une jeune femme belge, blessée lors des attentats terroristes du 22 mars 2016, et d'une autre femme belge de 50 ans, victime cette fois d'un viol. La première souffrait d'un syndrome de stress post-traumatique sévère et après plusieurs années de traitements psychiatriques sans amélioration notable, sa demande d'euthanasie a été acceptée. Elle est décédée en mai 2022, à l'âge de 23 ans.

La deuxième souffrait de troubles psychiques et physiques persistants, notamment des crises d'angoisse, des douleurs chroniques et une perte de goût pour la vie. Malgré des années de traitements, son état ne s'est pas amélioré. En janvier 2023, un collège de médecins, comprenant deux psychiatres et un médecin a jugé sa souffrance psychique insupportable et incurable, et a approuvé sa demande d'euthanasie.

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Le texte prévoit que le patient soit "atteint d'une affection grave et incurable"

Deux cas qui ont peu de chance de se reproduire en France. La ministre de la Santé Catherine Vautrin a réitéré dimanche auprès du Parisien son souhait de répondre à une "forte attente des Français" tout en faisant en sorte que "l'accès à l'aide à mourir soit très encadré". La question des critères ouvrant l'accès à ce nouveau droit sera particulièrement débattue. La ministre avait défendu au printemps 2024 parmi les conditions requises le fait que le patient souffre "d'une affection grave et incurable engageant son pronostic vital à court ou moyen terme".

Cette notion de "moyen terme" avait été écartée par les députés, jugée trop floue et inopérante. Le texte prévoit désormais que le patient soit "atteint d'une affection grave et incurable, quelle qu'en soit la cause, qui engage le pronostic vital, en phase avancée ou terminale". 

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La Haute Autorité de Santé a estimé dans un avis qu'il n'y avait "pas de consensus médical sur la définition du pronostic vital engagé 'à moyen terme'". Elle a aussi défini la "phase avancée", comme "l'entrée dans un processus irréversible marqué par l'aggravation de l'état de santé qui affecte la qualité de vie". Une définition que le gouvernement entend reprendre dans un amendement. "Cela correspond à des patients en fin de vie qui ont un pronostic vital extrêmement engagé et qui souffrent de douleurs insupportables et réfractaires aux traitements", a souligné Catherine Vautrin, soucieuse de désarmer les critiques.

"Quand on regarde les motivations qui conduisent, par exemple, au Canada à des personnes à demander l'euthanasie, la première motivation est : 'Je ne veux pas être un poids pour ma famille'. Avec l'autorisation de l'euthanasie, on fait peser sur ces personnes la culpabilité de rester en vie alors que c'est la société qui devrait se sentir coupable de ne pas être assez solidaire et de ne pas donner les moyens de soulager la souffrance efficacement", a ajouté ce lundi Marion Maréchal, définissant aussi cette loi comme "une loi pour l'euthanasie des pauvres".