Droit à l'aide à mourir : Jérôme Guedj revendique une «liberté» qui ne doit pas être perçue comme «une pression sociale»
Au lendemain du vote en première lecture à l’Assemblée nationale en faveur du droit à l’aide à mourir, Jérôme Guedj, député socialiste de l'Essonne, invité de La Grande interview Europe 1-CNews mercredi, a revendiqué une "liberté" qui ne doit pas être perçue par les plus vulnérables comme "une pression de la société".
L'Assemblée nationale a voté en première lecture mardi en faveur du "droit à l'aide à mourir", permettant à cette réforme en gestation depuis plusieurs années de franchir une étape décisive. 305 députés contre 199 ont approuvé la réforme, mise en chantier en 2022 par le président de la République, et qui serait la plus importante dans le champ sociétal depuis l'instauration du mariage pour tous en 2012 si elle aboutissait. Les députés avaient auparavant approuvé, cette fois-ci à l'unanimité, un texte sur les soins palliatifs.
"Ce vote était absolument nécessaire"
Jérôme Guedj, député socialiste de l'Essonne, invité de La Grande interview Europe 1-CNews mercredi, affirme avoir voté le texte en conscience, tout en traçant des lignes rouges claires : cette liberté nouvelle ne doit jamais devenir une pression pour les plus vulnérables.
"Ce vote était absolument nécessaire", explique Jérôme Guedj, tout en rappelant que le développement des soins palliatifs doit rester une priorité. "C’est parfois la mort indigne qui alimente la peur et pousse à demander l’aide à mourir", reconnaît-il, estimant que la création de maisons de soins palliatifs pourrait réduire ces demandes.
Il insiste : "Je n’aurais pas voté la loi si j’avais eu le sentiment qu’elle ouvrait trop le champ des possibles." À ses yeux, les critères d’accès – maladie grave, incurable, phase avancée et terminale – sont aujourd’hui suffisamment encadrés.
"À aucun moment, cette nouvelle liberté doit apparaître comme une invitation pour les plus vulnérables - les vieux, les fous, les personnes en situation de handicap - ils ne doivent pas percevoir cette liberté comme une sorte de pression de la société", souligne l'élu. "Oui au droit à mourir dans la dignité, mais surtout au droit de vieillir, de vivre sa vulnérabilité dans la dignité. C’est là le véritable progrès", conclut-il.