Clément Beaune est secrétaire d'Etat aux Affaires européennes. 4:38
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Antoine Terrel , modifié à
Invité mardi soir d'Europe 1, le secrétaire d'Etat aux Affaires européennes, Clément Beaune, est revenu sur l'annonce de la suspension de tous les vols entre le Brésil et la France en raison de l'inquiétude autour du variant brésilien. Et écarté les critiques en laxisme adressées au gouvernement.
INTERVIEW

Après plusieurs jours d'alerte des médecins et scientifiques, le gouvernement passe à l'action. Alors que le variant brésilien du Covid-19 inquiète en raison de sa plus grande contagiosité et dangerosité, le Premier ministre Jean Castex a annoncé mardi la suspension "jusqu'à nouvel ordre" de tous les vols entre le Brésil et la France. Mais n'est-ce pas trop tard ? "Je ne crois pas", répond le secrétaire d'Etat aux Affaires européennes Clément Beaune, invité d'Europe 1, rappelant que la France avait déjà pris des mesures. Et d'assurer : "Il n'y a pas eu de laxisme jusqu'à aujourd'hui."

"Il ne faut pas faire les choses de manière précipitée, mais il faut agir vite", défend Clément Beaune. Pour autant, le secrétaire d'État écarte les critiques pointant le retard pris par le gouvernement dans cette lutte contre le variant brésilien. "On avait depuis fin janvier une politique très restrictive", assure-t-il, avec notamment l'obligation d'avoir un motif impérieux et de fournir un test PCR négatif pour entrer en France. "On ne laissait pas entrer des gens pas testés", dit-il encore.

Une solution à 27 "n'est pas à portée de main"

Mais cette mesure peut-elle être efficace en dehors de toute coordination au niveau européen ? Car une personne arrivant du Brésil peut toujours venir en France en passant par un pays voisin. Sur Europe 1, Clément Beaune estime qu'il "faudrait" une telle harmonisation. D'ailleurs, avec le ministre de la Santé Olivier Véran, "j'ai fait un certain nombre de démarches auprès de nos homologues européens ces dernières heures, ces derniers jours, pour essayer d'avoir la plus grande harmonisation", assure-t-il. "Mais il y a un choix entre agir vite et essayer d'obtenir une solution à 27 qui, honnêtement, n'est pas à portée de main", juge-t-il.

Reste désormais à régler la délicate question du rapatriement des ressortissants français qui le souhaiteraient. "Ils ont le droit constitutionnel de rentrer sur le territoire", rappelle Clément Beaune, qui annonce que la France va "travailler sur des solutions ad hoc de retour, par des vols spéciaux par exemple, quand il y a une justification". En tout cas, martèle-t-il, "il ne s'agit pas d'avoir des liaisons touristiques" avec le Brésil.