Union européenne : le plan de relance bloqué par les États "frugaux"

Les dirigeants européens ne sont pas d'accord sur la manière de mettre en place les 750 milliards d'euros d'aides, ce qui promet des négociations difficiles.
Les dirigeants européens ne sont pas d'accord sur la manière de mettre en place les 750 milliards d'euros d'aides, ce qui promet des négociations difficiles. © AFP
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avec AFP , modifié à
Le projet d'un plan massif pour relancer l'économie au sein de l'Union Européenne s'est heurté vendredi à l'inflexibilité des pays dits "frugaux" : le Pays-Bas, l'Autriche, le Danemark et la Suède. Ils émettent de profondes réserves concernant le plan post-coronavirus de 750 milliards d'euros, financé par un emprunt commun, et inspiré d'une proposition d'Angela Merkel et Emmanuel Macron. Le sommet doit reprendre samedi à 11h. 

Le projet de plan de relance s'est heurté vendredi à l'inflexibilité de plusieurs Etats du nord. Les Pays-Bas, l'Autriche, le Danemark et la Suède se sont opposés à ce projet censé sauver l'économie de l'Union Européenne. Ces pays dits "frugaux" émettent des réserves sur cette proposition, qui devrait profiter avant tout à l'Italie et à l'Espagne, deux États très affectés par la pandémie de coronavirus. Mais selon les pays réfractaires, ce sont aussi les deux pays les plus laxistes en matière budgétaire.

Les échanges se sont tendus

Après plus de sept heures de discussions jugées "constructives" par plusieurs sources, les 27 se sont retrouvés pour un dîner où les échanges se sont tendus. En première position, les Pays-Bas dont la position est jugée trop dure sur le contrôle des fonds qui pourrait être distribué. Au cœur des discussions, le fameux plan à 750 milliards d'euros financés par un emprunt commun. Cette proposition initiée par la chancelière allemande et Emmanuel Macron est composée de 250 milliards de prêts, et 500 milliards de subventions, qui n'auront pas à être remboursées par les États bénéficiaires. 

Un droit de veto

Mark Rutte, le Premier ministre des Pays-Bas, réclame que les plans de réforme de chaque Etat soient validés à l'unanimité des 27, et non à la majorité qualifiéeEn d'autres termes, il veut un droit de veto, une demande qu'il est le seul, selon plusieurs sources, à formuler. Si les autres "frugaux" n'ont pas suivi Mark Rutte sur le droit de veto, ils conservent leurs réticences, en particulier sur l'enveloppe des subventions, qu'ils veulent réduire.

Le sommet doit reprendre samedi à 11h.