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Tiffany Fillon , modifié à
Depuis vendredi, Édouard Philippe a cédé sa place à Matignon à Jean Castex, sorti de l'ombre pendant la crise du Covid-19. Que révèle cette décision ? Sur Europe 1 samedi, Gilles Boyer, eurodéputé et ex-conseiller d'Édouard Philippe, estime que ce choix résulte d'un "commun accord" entre l'ancien Premier ministre et Emmanuel Macron, qui souhaite apporter un nouveau souffle au pays après l'épidémie de coronavirus.
INTERVIEW

Vendredi, l'Élysée a créé la surprise en annonçant qu'Édouard Philippe, alors Premier ministre, avait remis sa démission du gouvernement à Emmanuel Macron. Cet événement suscite depuis plusieurs interrogations, notamment sur l'entente entre les deux hommes forts du pouvoir. Gilles Boyer, eurodéputé, ami intime et ancien conseiller d'Édouard Philippe, a évoqué samedi, sur Europe 1, une décision prise sur "un commun accord", même si la demande émane d'abord du président de la République. 

Selon Gilles Boyer, cette décision n'illustre pas des désaccords profonds entre Édouard Philippe et Emmanuel Macron. "On a comme manie de chercher qui est responsable, qui est coupable ou qui a décidé. Évidemment, le président de la République qui décide de conserver ou de changer son Premier ministre Je pense qu'il faut dédramatiser ce genre de décision", explique-t-il au micro de Patrick Cohen, ajoutant que l'on "cherche des désaccords entre l'Élysée et Matignon depuis trois ans". 

Le besoin d'"un nouveau chemin"

L'eurodéputé assure que ce changement s'est imposé de lui-même suite à l'élection dimanche d'Édouard Philippe à la tête de la ville du Havre. "Il a remis la démission de son gouvernement comme le veut l'usage après les élections municipales", affirme Gilles Boyer, qui ajoute qu'un besoin de renouveau se dessinait depuis quelques temps au sommet de l'État. "Le Président de la république avait annoncé un nouveau chemin, une réinvention. Il est aussi logique que ce nouveau chemin et cette réinvention s'incarnent par des nouveaux visages", lance Gilles Boyer. Parmi l'un de ces nouveaux visages figurent notamment Jean Castex, qui a remplacé vendredi Édouard Philippe au poste de Premier ministre. 

Si cette annonce surprend, c'est aussi parce l'hypothèse d'un maintien d'Édouard Philippe s'était relancée quelques jours plus tôt. Jeudi, Emmanuel Macron avait en effet reçu plusieurs journalistes de la presse régionale. Il avait qualifié le travail d'Édouard Philippe de "remarquable", en vantant une "relation de confiance d'un certain point de vue unique à l'échelle de la Ve République". Une vision partagée par Gilles Boyer. "Je crois que depuis le début du quinquennat, il n'y a pas jamais eu d'impression d'avoir deux lignes différentes" entre Emmanuel Macron et Édouard Philippe, note-t-il. 

Édouard Philippe "très heureux [...] de retrouver les Havraises et Havrais"

Mais ce lien n'a pas empêché un changement de Premier ministre. "Je pense qu'Édouard Philippe intériorisait depuis plusieurs jours et semaines que c'était une possibilité", dit Gilles Boyer. Ce proche d'Édouard Philippe affirme aussi que l'actuel maire du Havre a reçu cette demande avec philosophie. "Je pense que si le président lui avait demandé, Édouard Philippe aurait continué avec plaisir, énergie et détermination. Je le crois aussi très heureux ce matin de retrouver les Havraises et Havrais et de se consacrer à nouveau à sa ville", indique Gilles Boyer.