La guerre est déclarée entre le Rassemblement national et la Nupes pour la présidence de la commission des Finances. 2:12
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Victor Chabert, édité par Laura Laplaud , modifié à
La guerre est déclarée entre le Rassemblement national et la Nupes pour la présidence de la commission des Finances. Un poste éminemment stratégique que se dispute les deux groupes politiques puisqu'il permet de fixer l'ordre du jour de la commission mais aussi rejeter par exemple des amendements concernant le budget de l'État.

À l'Assemblée nationale, une bataille fait rage entre la Nupes et le Rassemblement national (RN) : celle pour le poste de président de la commission des Finances, qui doit traditionnellement revenir au groupe le plus important de l'opposition. Un poste très stratégique puisque le président de la commission des Finances fixe l'ordre du jour de sa commission mais peut notamment rejeter des amendements concernant le budget de l'État, demander l'ouverture d'une commission d'enquête parlementaire ou encore saisir l'autorité de la concurrence.

Deux noms circulent à gauche

Avec 89 députés, cette commission devrait donc revenir au Rassemblement national mais la Nupes, qui additionne les groupes écologistes, insoumis, socialistes et communistes, déclare 131 députés et désire aussi l'obtenir en présentant un candidat commun. "Pour nous, c'est très clair, la commission des Finances revient à la Nupes. La question qui se pose, est-ce que LREM est prête, au contraire, à donner la commission des Finances au Front national ?", s'interroge le secrétaire national d'Europe Écologie Les Verts, Julien Bayou.

Deux noms circulent à gauche : l'insoumis Éric Coquerel et l'ancienne présidente du groupe socialiste, Valérie Rabault, évoquée un temps comme la possible Première ministre d'Emmanuel Macron. Du côté du RN, il n'est pas question de leur faire ce cadeau, Jean-Philippe Tanguy, député de la Somme et proche de Marine Le Pen, candidate et compte bien gagner la bataille.

"On a vu pendant les élections législatives qu'ils avaient un programme à géométrie variable. Là, je constate qu'ils ont un groupe à géométrie variable. On ne peut pas avoir un groupe à géométrie variable, on ne peut pas être un groupe quand ça nous arrange et un intergroupe quand ça nous arrange pour truquer le résultat des présidences de commission", affirme-t-il.

Un poste stratégique pour les oppositions ?

Le président de la commission des Finances a une vue d’ensemble sur le budget de l’État et possède des pouvoirs élargis. Il peut par exemple demander l'ouverture d'une commission d'enquête parlementaire ou lever le secret fiscal et accéder aux dossiers des particuliers et des entreprises. Il peut tout savoir sur les revenus des uns et des autres. 

L'usage veut que la majorité ne prenne pas part au vote pour ce poste dévolu à l'opposition. Une question reste sans réponse pour l’instant : que feront Les Républicains ? Gérard Larcher, le président du Sénat s’est prononcé pour que cette commission revienne au Rassemblement national. Les tractations s'annoncent intenses jusqu'à jeudi prochain, jour où les députés éliront le président de la commission des Finances.