Mélenchon veut "que le président prenne la parole" sur la police plutôt "que pour vendre des voitures"

Selon Jean-Luc Mélenchon, "il y a un problème de formation" dans la police et c'est "d'abord la hiérarchie qui doit être mise en cause, en premier lieu le ministre" de l'Intérieur Christophe Castaner.
Selon Jean-Luc Mélenchon, "il y a un problème de formation" dans la police et c'est "d'abord la hiérarchie qui doit être mise en cause, en premier lieu le ministre" de l'Intérieur Christophe Castaner. © STEPHANE DE SAKUTIN / AFP
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avec AFP
Alors que les manifestations pour dénoncer les violences policières et le racisme se multiplient en France et dans le reste du monde, Jean-Luc Mélenchon a estimé dimanche qu'il "vaudrait mieux" qu'Emmanuel Macron "prenne la parole" sur le racisme présumé dans la police plutôt que "pour vendre des voitures".

Alors que l'onde de choc provoquée par la mort de George Floyd aux États-Unis a continué de se propager samedi en France avec des manifestations contre les violences policières ayant réuni plus de 23.000 manifestants, selon le ministère de l'Intérieur, Jean-Luc Mélenchon a affirmé dimanche qu'Emmanuel Macron "devrait dire : 'Nous sommes une nation métisse, très mélangée, notre force est d'être capable de trouver une sortie où nous sommes tous unis quelle que soit notre couleur de peau et notre religion'".

Mise en cause de "la responsabilité" de Castaner

"Il vaudrait mieux qu'il prenne la parole là-dessus que pour vendre des voitures", a taclé le chef des Insoumis en référence au déplacement d'Emmanuel Macron il y a quelques jours sur un site de Renault afin d'annoncer le plan du gouvernement pour sauver des emplois dans la filière automobile.

"Il ne s'agit pas de dire que nous avons une police ou un Etat raciste, je ne dirais pas ça", a déclaré le patron des députés LFI sur BFMTV. "Mais par une forme d'emballement et de surenchère, une fraction significative de la police (...) a glissé vers ces attitudes" de violence sur des populations noires ou arabes, a-t-il ajouté.

Selon lui, "il y a un problème de formation" dans la police et c'est "d'abord la hiérarchie qui doit être mise en cause, en premier lieu le ministre" de l'Intérieur Christophe Castaner. Dans les cas de violences policières, faisant notamment référence à la mort d'Adama Traoré, "sa responsabilité est totale, c'est lui la tête de la pyramide" dont l'attitude peut "encourager ou réprimer ces comportements", a encore affirmé Jean-Luc Mélenchon.

Réactions chez LR et LREM

Plus tôt dans la matinée, le patron des Républicains Christian Jacob avait aussi critiqué sur Europe 1 le "silence assourdissant" de l'exécutif "au moment où la police nationale est humiliée", selon lui, par certains manifestants.

Le chef du parti présidentiel LREM Stanislas Guérini a lui estimé qu'il fallait "entendre notre jeunesse" mais être "ni dans le déni, ni dans l'amalgame", dans l'émission "Le Grand Jury" RTL-Le Figaro-LCI. Il a fustigé ceux qui, comme Jean-Luc Mélenchon, ont, selon lui, "à chaque fois, cette posture d'opposition directe d'appeler à la démission du ministre de l'Intérieur" et qui "ont une soif d'instrumentalisation".