Manuel Bompard «ne voit pas pourquoi» sanctionner le député accusé de relativiser l'attaque du Hamas

© Christophe ARCHAMBAULT / AFP
  • Copié
avec AFP / Crédit photo : Christophe ARCHAMBAULT / AFP
Le coordinateur de La France Insoumise, Manuel Bompard, a dénoncé dimanche le "procès inacceptable" fait au député David Guiraud. Ce dernier est au cœur d'une polémique depuis plusieurs jours, accusé de relativiser les atrocités du Hamas en affirmant qu'Israël avait commis par le passé des actes de barbarie comparables.

Le coordinateur de La France Insoumise (LFI), Manuel Bompard, a dénoncé dimanche le "procès inacceptable" fait au député David Guiraud, accusé de relativiser les atrocités du Hamas en affirmant qu'Israël avait commis par le passé des actes de barbarie comparables. "Je ne vois pas pourquoi je sanctionnerais une personne qui a rappelé un contexte historique dans lequel se sont inscrites les horreurs du 7 octobre", perpétrées par le Hamas palestinien en Israël, a déclaré Manuel Bompard sur BFMTV.

Il a reconnu toutefois que le député Guiraud "a fait une erreur factuelle" en attribuant à tort à l'armée israélienne la responsabilité directe des massacres de Sabra et Chatila en 1982 au Liban. David Guiraud est au centre d'une tempête politique depuis la diffusion samedi sur les réseaux sociaux d'une vidéo captée lors d'une intervention à Tunis. On l'y entend prononcer la phrase suivante : "Le bébé dans le four, ça a été fait, en effet, par Israël, la maman éventrée ça a été fait, c'est vrai, par Israël". Puis après une hésitation : "Je crois que c'était à Sabra et Chatila".

 

Élu du Nord, David Guiraud est, parmi les députés insoumis, l'un des défenseurs les plus fervents de la cause palestinienne et l'un des plus sévères contempteurs d'Israël. Les massacres de Sabra et Chatila, en 1982, furent commis par des phalanges chrétiennes libanaises alliées à Israël lors d'une intervention militaire de l'État hébreu au Liban. Mais la responsabilité d'Israël fut aussi engagée pour ne pas avoir empêché ces massacres qui firent entre 800 et plus de 2.000 morts dans ces camps palestiniens. Les déclarations de David Guiraud ont suscité une volée de réactions indignées et de menaces de dépôt de plainte contre le député.

"Abject"

"Il y a un concours semble-t-il à la France insoumise sur celui qui sera le plus abject. Pour l'instant, il vient de monter sur la première marche, mais il pourrait être détrôné, le connaissant, par un autre de ses collègues", a déclaré samedi lors d'un déplacement dans le Pas-de-Calais Marine Le Pen, la cheffe de file des députés du Rassemblement national (RN). Ces propos "choquent tout le monde", a-t-elle ajouté.

"La France insoumise se couvre chaque jour un peu plus de honte et de déshonneur. L'Histoire retiendra que des députés français ont pris le parti des terroristes du Hamas", a estimé sur la plateforme X (ex-Twitter) le chef des sénateurs Les Républicains (LR) Bruno Retailleau.

La députée macroniste du Nord, Violette Spillebout, a annoncé dans le journal La Voix du Nord qu'elle allait saisir le procureur de la République pour ces "propos négationnistes". Meyer Habib, député LR des Français de l'étranger, a annoncé qu'une dénonciation serait faite "au procureur de Paris en vertu de l'article 40 du code de procédure pénale" à son encontre "pour apologie du terrorisme et incitation à la haine raciale".

Dans une longue série de messages sur X, David Guiraud a reconnu s'être trompé sur Sabra et Chatila et nié toute minimisation de l'attaque du 7 octobre. "Non, je ne 'relativisais' pas les crimes de guerre du Hamas, que nous avons clairement condamnés. Que ce soit clair, je n'ai jamais douté du massacre, ni de l'atrocité des actes commis sur des civils", a-t-il écrit.