Loyers impayés : Taché (LREM) réclame un fonds pour aider locataires et propriétaires

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Ugo Pascolo , modifié à
Le député LREM du Val d'Oise, Aurélien Taché, préconise au micro d'Europe 1 la création d'un fonds d'aide de 200 millions d'euros pour venir en aide aux locataires qui peinent à régler leur loyer. Une mesure qui doit aussi bénéficier à leur propriétaire, qui se retrouve avec une ressource financière en moins. 
INTERVIEW

Environ 2,5 millions. C'est le nombre de ménages français qui ont des difficultés à payer leur loyer ou leur crédit. Un chiffre qui risque d'augmenter avec la crise du coronavirus, celle-ci impliquant parfois des revenus à la baisse. Pour éviter "la bombe à retardement de ce confinement", le député LREM du Val d'Oise Aurélien Taché propose la création d'un fonds d'aide de 200 millions d'euros qui doit permettre "d'indemniser les propriétaires qui ne reçoivent pas les loyers, mais aussi de soutenir les locataires avec une aide à la quittance". 

"La crainte d'une explosion des expulsions"

Invité du "Grand journal du soir" d'Europe 1 ce jeudi, celui qui est également président du Conseil national de l’habitat craint, "si rien n'est fait", de voir "une explosion des expulsions" après la fin de la trêve hivernale, repoussée exceptionnellement cette année au mois de mai. "En période de crise, en sortie de confinement, alors que les risques socio-économiques et sanitaires seront importants, on ne peut pas se permettre de voir plus de gens à la rue." Aurélien Taché s'est donc fixé un "objectif de zéro expulsion".

Une extension de la trêve hivernale jusqu'en octobre ? 

Pour ce faire, il a imaginé des mesures complémentaires à son fonds, "qu'il faudra peut-être réabonder" par la suite, notamment un "report de la trêve hivernale jusqu'en octobre". Une extension de six mois, qui signifie "en réalité" l'impossibilité d'expulser un locataire "jusqu'en mars 2021", précise-t-il, la trêve commençant traditionnellement au 1er novembre. Le député entend également mettre en place "une assurance universelle" et obligatoire pour se prémunir des impayés de loyers "au sortir de la crise". Une nouveauté qui devrait permettre aux propriétaires d'être moins regardant sur la santé économique de leurs locataires, et ainsi faciliter l'accès à un logement aux "cinq millions de Français en sur-occupation [de logement] selon l'Insee."