La polémique sur la nomination de Gérald Darmanin à l'Intérieur n'en finit plus. 1:38
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Jean-Rémi Baudot, édité par Ugo Pascolo , modifié à
Depuis la nomination au ministère de l'Intérieur de Gérald Darmanin, visé par une plainte pour viol, les critiques et les interrogations fusent. Et après deux semaines, la tempête ne semble pas vouloir se calmer. Une affaire qui peut devenir handicapante, puisqu'elle empoisonne lentement mais sûrement l'une des grandes causes du quinquennat : l'égalité hommes/femmes. 
ANALYSE

Près de deux semaines de polémique. Depuis que Gérald Darmanin a pris ses quartiers au ministère de l'Intérieur, le 6 juillet dernier, alors qu'il est visé par une plainte pour viol, le gouvernement fait face à de nombreuses manifestations et tribunes dénonçant ce choix. L'exécutif a beau faire bloc derrière le nouveau chef de fil de la place Beauvau, à l'instar d'Emmanuel Macron lors de son interview du 14-Juillet, de Jean Castex qui dénonce des "dérives inacceptables", ou plus récemment d'Éric Dupond-Moretti, l'affaire commence tout de même à inquiéter au sommet de l'État. D'autant qu'elle est en train d'empoisonner lentement mais sûrement les initiatives pour l'égalité hommes/femmes d'Emmanuel Macron. 

"Un risque de feuilletonnage"

En interview, à l'Assemblée nationale, au Sénat... la question de la nomination de Gérald Darmanin revient inlassablement depuis 15 jours, au point que certains commencent à se demander si les accusations de viol à l'encontre du "premier flic de France" ne vont pas s'installer durablement dans le paysage. "Il y a un risque de feuilletonnage, il faut qu'Emmanuel Macron et Jean Castex arrêtent d'en parler", s'alarme ainsi au micro d'Europe 1 un conseiller. 

Au-delà du droit, c'est la morale et la probité qui sont en question

La défense de l’exécutif semble d'ailleurs tomber à plat : quand Emmanuel Macron se pose le 14 juillet en "garant de la présomption d’innocence", entend-il qu'au-delà du droit, beaucoup interrogent la morale à la probité de l'ancien maire de Tourcoing ? Incrédule, un soutien du palais se demande même "comment le président a pu passer à côté de ça". Car cette polémique jette l’opprobre sur l'ensemble de l'action du gouvernement pour l'égalité hommes/femmes, pourtant érigée au rang de grande cause du quinquennat Macron. Alors un partisan tente de se rassurer : "Si les féministes savent bien se mobiliser, il faut voir si l'opinion suit [le choix Darmanin]."