Macron sur l'affaire Darmanin : "Je suis le garant de cette présomption d'innocence"

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Gérald Darmanin a été nommé ministre de l’Intérieur alors qu’il est accusé de viol, de harcèlement sexuel et d'abus de confiance par Sophie Patterson-Spatz. Interrogé sur ce sujet à l'occasion d'une interview donnée pour la Fête nationale, mardi, Emmanuel Macron a dit respecter "l'émoi et la colère des causes justes" mais tenir aux "principes fondamentaux de notre démocratie", dont la présomption d'innocence. 

La nomination de Gérald Darmanin au ministère de l’intérieur dans le gouvernement Jean Castex, a été abondamment commentée. Car l’ancien ministre des Comptes publics reste sous le coup d’une accusation de viol, de harcèlement sexuel et d’abus de confiance. Mi-juin, après deux ans de bataille procédurale, la cour d'appel de Paris avait ordonné la reprise des investigations sur cette affaire remontant à 2009. Interrogé sur ce sujet, mardi 14 juillet, Emmanuel Macron n'a pas esquivé, rappelant en préambule que la question des violences faites aux femmes reste une priorité de son quinquennat.

La lutte contre les violences faites aux femmes, "un combat sur lequel je ne céderai rien"

"Je respecte toujours l'émoi et la colère des causes justes. Et donc, la cause féministe, je la partage. J'en ai fait un fil rouge de ce quinquennat, et lutter contre les violences faites aux femmes, lutter pour l'égalité réelle effective entre les femmes et les hommes est un combat sur lequel je ne céderai rien. Nous avons d'ailleurs fait plusieurs avancées", a attaqué le président, avant de revenir sur le cas précis de son ministre de l'Intérieur, se posant en garant de la présomption d’innocence :"Je pense qu'aucune cause n'est défendue, justement, si on le fait en bafouant les principes fondamentaux de notre démocratie. Je le dis pour un ministre, comme je le dirais pour qui que ce soit : je suis aussi, là où je me place, le garant de cette présomption d'innocence".

Gérald Darmanin, un responsable politique "intelligent" et "engagé"

Emmanuel Macron s'en est ensuite pris au "jugement de la rue et des des réseaux sociaux". Le chef de l'Etat l'assure : "Je veux le meilleur de notre pays, non pas le pire des sociétés anglo-saxonnes." Et de conclure sur Gérald Darmanin : "C'est un responsable politique qui est intelligent, engagé, qui a été aussi blessé par ces attaques. Donc, il y a aussi une relation de confiance d'homme à homme. Je chéris cette cause juste de la lutte contre les violences et de l'égalité effective entre les sexes. Mais je chéris ce qui peut faire de notre démocratie une démocratie plus forte encore, celle de ne pas céder à l'émotion constante."