Le groupe parlementaire de Marine Le Pen et Matteo Salvini, l'ENL, est crédité de 58 sièges. 1:07
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Clémence Olivier , modifié à
Pour Erwan Lecœur, politologue spécialiste des extrêmes droite européennes, invité lundi au micro de Nikos Aliagas sur Europe 1, les partis nationaux-populistes comme le Rassemblement national ont fait un bon score lors des élections européennes mais celui-ci est moins important que ce qu'ils espéraient.
INTERVIEW

Une arrivée en force oui, mais pas un déferlement. Lundi, au lendemain des élections européennes, Erwan Lecœur, politologue spécialiste des extrêmes droite européennes s'est livré à une analyse des résultats. Selon les dernières projections, le Parti populaire européen (PPE, droite pro-européenne) reste la première force de l'hémicycle avec 179 sièges, contre 216 en 2014. Les sociaux-démocrates (S&D) obtiennent 150 sièges (contre 185). Le groupe parlementaire de Marine Le Pen et Matteo Salvini, l'ENL, est lui crédité de 58 sièges contre 37 lors des dernières élections européennes. 

"Le raz de marée nationaliste n'a pas eu lieu notamment en Italie où Matteo Salvini ne fait pas si bien qu'il l'espérait", constate le politologue. "Dans d'autres villes et dans d'autres capitales également les scores ne sont pas aussi élevés" que ce que prédisaient les sondages. "En France, le Rassemblement national de Marine Le Pen fait finalement un peu moins bien que lors des dernières élections européennes (23,31 % contre 24,8% en 2014) même s'il y a une forte participation ce qui fait qu'en nombre de voix c'est quand même un bon score pour Marine Le Pen et son équipe", nuance-t-il.

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Selon le spécialiste, la vague populiste n'a pas submergé le parlement européen d'abord car celle-ci était attendue. "Les sondeurs annonçaient cette vague. Du coup, il y a eu en face une mobilisation autour d'autres forces politiques comme Emmanuel Macron, ou comme les écologistes qui ont fait de très bons scores dans beaucoup de capitales européennes et en France où ils créent la surprise à nouveau, comme en 2009", détaille Erwan Lecoeur. 

Pour autant le politologue n'écarte pas le risque à l'avenir de voir l'Europe imploser. "Sa dislocation n'est pas écartée. L'Europe a d'abord enthousiasmé puis elle a lassé les gens car elle avait beaucoup de choses techniques à proposer mais pas de citoyenneté européenne forte", rappelle-t-il. "Aujourd'hui l'Europe reste très fortement menacée de l’extérieur mais aussi de l'intérieur avec les nationaux-populistes qui sont arrivés en force. Tant qu'il n'y aura pas de grand projet européen, elle sera menacée".