>> Il a marqué sa différence. Avec un discours d'environ une heure pour annoncer son plan de déconfinement, Édouard Philippe a imposé son propre style ce mardi devant l'Assemblée nationale. Pour notre éditorialiste Michaël Darmon, le Premier ministre a opposé le "pragmatisme juppéo-philippien à la verticalité jupitérienne".
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"Ce discours décale Emmanuel Macron"
"Les annonces d’Édouard Philippe donnent un cadre général, une intention, avec une méthode et des principes, mais aussi un contrat. On va mettre en musique tous ensemble cette possibilité de pouvoir reprendre une vie normale tant que faire se peut, mais tout le monde doit être responsable, sinon on sera obligé de tout re-barricader. Mais ce qui me frappe également, c’est on a assisté à une reprise en main du calendrier du déconfinement : ce n’est plus le 11 mai la date pivot, mais plusieurs dates, en particulier le 2 juin.
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On a également assisté à une manière d’Édouard Philippe de montrer comment il pratique le pouvoir, s’adresse aux Français et aux députés. Ce discours décale Emmanuel Macron, il n’y a pas de lyrisme, pas de grandes références historiques. Face à la verticalité jupitérienne on a le pragmatisme jupéo-philippien. Et c’est aussi ce qu’il a voulu mettre en musique, avec notamment une référence à une phrase qu’il a prononcée au premier jour de son arrivée à Matignon.
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"Le 11 mai ne sera pas une date de libération"
L'autre aspect frappant, c'est qu'on est au fond dans un déconfinement sous conditions. C'est-à-dire que si quelques jours avant le 11 mai la situation sanitaire n'est pas au rendez-vous, il n'y aura pas de processus de déconfinement. Idem si on observe un relâchement dans le comportement des Français, on repart en arrière. Édouard Philippe a été très prudent, et on n'a plus ce sentiment, comme à l'issue de la dernière allocution d'Emmanuel Macron, que le 11 mai sera une date de libération."