Emmanuel Macron s'exprimera une troisième fois devant les Français lundi. 1:21
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Jean-Rémi Baudot avec Ariel Guez , modifié à
Depuis la première allocution d'Emmanuel Macron jeudi 12 mars, nombreux sont les sujets où le président de République et le gouvernement se retrouvent en difficulté, du maintien des municipales  à la question des tests. "Depuis le début, on est conscient qu’on ne sait pas tout. On ne peut pas avoir tout bon", plaide-t-on du côté de l'exécutif. 

Alors que 76 % des Français pensent que le gouvernement leur a menti sur les masques "en les dissuadant d'en porter parce qu'il n'y en avait pas suffisamment pour les soignants", selon un sondage Odoxa pour Le Figaro et France Info, à deux jours de l'allocution solennelle d'Emmanuel Macron, l'exécutif est sous pression. Des cafouillages ont été relevés le début de la propagation du coronavirus en France.

Les municipales, épine dans le pied du gouvernement

Au sujet des masques de protection, tout d'abord, Olivier Véran a assuré que la France en avait commandé deux milliards, tout en augmentant la production sur son sol. Mais Jean-Yves Le Drian, le ministre des Affaires étrangères, a expliqué qu'ils arriveraient par vagues... Jusqu'à la fin juin, soit plus trois mois après le début du confinement. 

Mais l'exécutif est surtout mis en cause en raison de la tenue du premier tour des élections municipales. Malgré cela, il se défend. "On a dit la vérité sur ce que nous savions, au moment où on le disait", plaide un ministre présent dans toutes les réunions depuis le début de la crise. 

Un nombre insuffisant de tests

Autre source de polémique : le nombre de tests de dépistage réalisés depuis le début du confinement, relativement faible comparé à l'Allemagne. Auditionné à l'Assemblée nationale le 1er avril, Edouard Philippe s'interrogeait de la réalité du chiffre allemand. "Quand l’Allemagne dit qu’elle procède à 500.000 tests par semaine, est-on absolument certain qu’elle procède à 500 000 tests par semaine (...) mais qu'il peut y avoir un décalage entre la réalité de ce qui est fait et l’ambition ou l’objectif affiché ?", s'était-il demandé. 

La gestion du confinement est également pointée du doigt. Lors de cette même audition, Edouard Philippe avait abordé l'idée déconfinement progressif de la population... ce qui lui avait été reproché par beaucoup de responsables politiques, dont Damien Abad, président du groupe Les Républicains à l'Assemblée nationale, qui avait jugé sur Europe 1 que le mot déconfinement "avait été prononcé trop tôt". 

"Oui, on n'avait pas tout vu, on n'avait pas tout prévu"

Autant de dossiers brûlants où les messages ont parfois été contradictoires, mais pas mensongers selon le gouvernement : "Je ne vois pas ce qu’on aurait voulu cacher", jure un membre de l’exécutif. Au sommet de l'État, on plaide l’humilité et la difficulté de faire face à une épidémie inconnue il y a encore quelques mois. "La logistique n’était pas au rendez-vous au départ sur les masques. Oui, on n’avait pas tout vu, on n'avait pas tout prévu", reconnaît un ministre…

En première ligne, la porte-parole du Gouvernement s'inquiète "d'une relecture rétrospective des faits". "Personne n’avait prévu la situation à laquelle nous faisons face", martèle Sibeth Ndiaye. Un message partagé à l'Élysée. Même si, une semaine avant le confinement, Emmanuel Macron s'affichait avec son épouse au théâtre et invitait les Français à continuer à sortir.

Une erreur ? En coulisses, un proche du président de la République balaie la question : "Tout ça, c’est de la préhistoire". Il rappelle que le contexte épidémique a brutalement changé début mars. "Depuis le début, on est conscient qu’on ne sait pas tout. On ne peut pas avoir tout bon", conclut-il.