Crise politique : ce qu'il faut retenir de ce vendredi où Sébastien Lecornu a été renommé Premier ministre par Emmanuel Macron
Emmanuel Macron doit nommer ce 10 octobre 2025 un nouveau Premier ministre. C'est ce qu'il a confirmé aux chefs de parti et de groupe à l'Assemblée nationale, lors d'une réunion de crise organisée à l'Élysée. Le successeur de Sébastien Lecornu doit être connu en cette fin de journée.
La France va donc avoir un nouveau Premier ministre ce soir. Un sixième Premier ministre depuis 2022 doit être nommé par Emmanuel Macron avec des noms qui circulent certains avec insistance. L'hypothèse privilégiée serait celle d'un gouvernement construit autour du socle commun de la Macronie aux Républicains.
Les informations à retenir :
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Emmanuel Macron a convié les chefs de parti, sauf RN et LFI, à l'Elysée pour une réunion de crise
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Le chef de l'État va donner le nom du nouveau chef du gouvernement ce vendredi, selon les participants à la réunion
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Sébastien Lecornu pourrait être nommé une seconde fois, selon l'entourage du président
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Il n'y aura "a priori pas de dissolution" selon le patron du groupe Liot
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La personne désignée par Emmanuel Macron ne sera pas de gauche, a assuré Marine Tondelier
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Sébastien Lecornu a été renommé Premier ministre par le président de la République
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Cette nouvelle nomination obtient les faveurs des Républicains, mais suscite l'ire du Rassemblement national et de la gauche
La majorité des Républicains plutôt favorable à Sébastien Lecornu
Après une réunion qui s'est organisée entre les députés des Républicains, une large majorité d'élus ont décidé de soutenir la nomination de Sébastien Lecornu.
"En renommant Sébastien Lecornu, le Président de la République donne une chance à la stabilité", a déclaré sur X le député LR Vincent Jeanbrun, porte-parole du groupe à l'Assemblée nationale.
Selon les informations d'Europe 1, Bruno Retailleau souhaiterait lui prendre de la distance avec le nouveau gouvernement.
Les Écologistes parlent également de "censure"
La cheffe des Écologistes, Marine Tondelier, a dit ne voir "aucun argument pour ne pas" censurer le gouvernement qui sera formé par Sébastien Lecornu.
"Et le fait même d'être nommé de cette manière-là et que ce soit lui, est une ultime provocation faite aux Français", a-t-elle déclaré sur Franceinfo.
Le Rassemblement national menace déjà Sébastien Lecornu d'une censure
"Le gouvernement Lecornu II, nommé par un Emmanuel Macron plus que jamais isolé et déconnecté à l'Élysée, est une mauvaise plaisanterie, une honte démocratique et une humiliation pour les Français", a dénoncé Jordan Bardella, le président du Rassemblement national, avec la nomination de Sébastien Lecornu.
Il a également indiqué que le RN allait censurer "immédiatement" le nouveau gouvernement, qu'il qualifie d'"attelage sans aucun avenir".
"Un nouveau bras d'honneur aux Français", estime Manuel Bompard
La nouvelle nomination de Sébastien Lecornu à Matignon fait grincer des dents à gauche. C'est le cas de Manuel Bompard, le coordinateur de La France insoumise, qui a estimé qu'il s'agissait d'un "nouveau bras d'honneur aux Français".
"La France et son peuple sont humiliés. Pour notre dignité, les députés insoumis censureront immédiatement ce gouvernement. Parce que rien ne changera sans le départ de Macron, nous déposerons une nouvelle motion de destitution du président de la République", a-t-il exprimé sur son compte X.
Emmanuel Macron "donne carte blanche" à Sébastien Lecornu
En le renommant quelques jours après sa démission, Emmanuel Macron va donner "carte blanche" à Sébastien Lecornu dans sa tâche de Premier ministre.
Cela concerne autant "les négociations" que "les propositions de nominations".
Sébastien Lecornu dit que le gouvernement "devra incarner le renouvellement"
À peine renommé par Emmanuel Macron, Sébastien Lecornu a dit accepter "par devoir" sa nouvelle nomination en tant que Premier ministre.
Il a également souligné que le nouveau gouvernement "devra incarner le renouvellement" et que "tous les dossiers évoqués" pendant les consultations seront "ouverts au débat parlementaire".
Emmanuel Macron a reconduit Sébastien Lecornu au poste de Premier ministre
L'annonce a été faite tard dans la soirée. Sébastien Lecornu vient d'être renommé Premier ministre par Emmanuel Macron, ce vendredi 10 octobre, à 22h, a annoncé l'Élysée dans un communiqué.
"Aucune garantie de non-censure" de la part du PS
Pour le moment, le Parti socialiste n'adopte pas de position définitive, mais menace le prochain locataire de Matignon d'une censure, si la voix de la gauche n'est pas prise en compte. Olivier Faure, le premier secrétaire du parti, estime que "comme nous n'avons obtenu aucune garantie, il n'y a aucune garantie de non-censure de notre part".
Reste à savoir à quelles conditions précises le PS pourrait ou non censurer. Selon les informations d'Europe 1, l'abandon du 49.3 et un geste sur la réforme des retraites pourraient suffire aux socialistes pour s'abstenir de renverser le successeur de Sébastien Lecornu.
Le Premier ministre "ne sera pas de notre camp" assure Marine Tondelier
Marine Tondelier et Cyrielle Chatelain sont apparues en colère après leur entretien avec Emmanuel Macron. La patronne des Écologistes s'est dite "sidérée", jugeant que "tout ça va très mal se terminer".
"Nous ressortons avec aucune réponse sur rien, si ce n'est que le prochain Premier ministre qui devrait être nommé dans les heures qui viennent, nous dit Emmanuel Macron, ne sera pas dans notre camp politique", a déclaré Marine Tondelier.
Pas de "dissolution" à venir, selon le chef du groupe Liot
À sa sortie de la réunion avec Emmanuel Macron à l'Élysée, Laurent Panifous, chef du groupe Liot, s'est exprimé devant les caméras.
Selon lui, il ne devrait "a priori pas avoir de dissolution" de l'Assemblée nationale et Emmanuel Macron devrait annoncer le nom du Premier ministre "dans les prochaines heures". Il n'a toutefois rien indiqué sur la potentielle reconduction de Sébastien Lecornu à Matignon.
Les chefs de parti sont en train de quitter l'Élysée
Plusieurs chefs de parti ont été aperçus en train de quitter l'Élysée, peu avant 17h. C'est le cas de Laurent Wauquiez et Bruno Retailleau, pour Les Républicains, ainsi que Laurent Panifous, du groupe Liot.
La réunion entre Emmanuel Macron et les chefs de parti politique a débuté
Les chefs de parti et de groupe à l'Assemblée nationale, à l'exception du RN et de LFI, sont arrivés à l'Élysée pour s'entretenir avec Emmanuel Macron, au cours d'une réunion cruciale d'où pourrait surgir l'identité du futur Premier ministre.
Les chefs de parti conviés à 14h30 à l'Élysée
Emmanuel Macron a convié à 14h30 à l'Elysée les chefs de parti, hormis ceux du Rassemblement national et de La France insoumise. Selon un interlocuteur du président à Europe 1, le chef de l'État "veut faire un deal avec les partis, à prendre ou à laisser, sinon dissolution".
Plusieurs cadres du bloc central s'attendent à une ambiance tendue, compte tenu de la responsabilité qui incombe, selon eux, au président dans la situation actuelle. Seront présents, entre autres, Edouard Philippe, qui a appelé cette semaine le président à démissionner, mais aussi Gabriel Attal, qui a affirmé ce matin sur France 2 qu’"il faut partager le pouvoir et ne pas donner le sentiment de s'acharner à vouloir garder la main sur tout".
"Je pense que c'est ce qui explique aussi la difficulté d'un certain nombre de partis politiques, de l'opposition, de l'ancienne opposition, à se mettre autour de la table pour parler du fond", a estimé le député sur France 2.
Partager le pouvoir, c'est en somme ce que la plupart des chefs de parti demanderont à Emmanuel Macron tout à l'heure
LFI et le RN absents des tractations
Les deux grands absents de cette réunion, ce sont la France insoumise et le Rassemblement National. La députée RN Laure Lavalette a dénoncé sur Europe 1 le mépris du chef de l'État.
"Nous sommes arrivés très en tête aux européennes, très en tête au premier tour des législatives l'année dernière. On a des sondages qui nous donnent un score absolument faramineux et le président de la République veut faire comme si nous n'existions pas", déplore la députée.
De son côté, Jean-Luc Mélenchon se satisfait de ne pas avoir été invité à ces tractations, qu'il qualifie de folkloriques.
Un Premier ministre nommé d'ici ce vendredi soir
Le chef de l'Etat a promis de nommer un Premier ministre d'ici "vendredi soir" après la démission fracassante lundi de Sébastien Lecornu.
Quant au successeur de Sébastien Lecornu à Matignon, il pourrait s'agir de Sébastien Lecornu lui-même qui accepterait un second mandat, une option défendue à ce stade par l'entourage du président. Et pour cause, l'ancien ministre des armées, fidèle d'Emmanuel Macron, qui se décrit lui-même comme "un moine soldat", serait pour beaucoup le plus à même de poursuivre les négociations entamées lundi. Pourtant, l'hypothèse d'une reconduction du Premier ministre démissionnaire est encore sur la table.
Autre possibilité, celle d'un profil non macroniste, issu du centre ou de la droite. Un profil comme celui de Jean-Louis Borloo par exemple, dont l'expérience est soulignée par une partie des Républicains. Mais rien n'est acté, le chef de l'État pourrait aussi faire le choix d'un gouvernement tourné vers la gauche.
En nommant par exemple Bernard Cazeneuve, ou à l'inverse se décider pour un profil technique issu de la société civile. Loin de toute alliance politique, le Premier ministre serait alors seulement chargé de faire passer un budget et de gérer les affaires courantes.