Des équipes mobiles pour tester de potentiels malades sont en place depuis avril. 1:26
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Victor Dhollande, édité par Manon Fossat
Le Premier ministre a détaillé mercredi devant l'Assemblée nationale la stratégie d’accompagnement pour les personnes malades du Covid-19 qui doivent s’isoler. Un dispositif qui s’inspire directement de l’expérimentation Covisan lancée au printemps dernier par les hôpitaux de Paris, où des équipes se rendent directement chez les patients.
REPORTAGE

Après avoir précisé mercredi devant l'Assemblée nationale les contours de la stratégie de vaccination contre le coronavirus, le Premier ministre Jean Castex a également détaillé le dispositif d’accompagnement pour les personnes malades qui doivent s’isoler. Ce dernier a assuré que la piste d'un isolement "obligatoire" pour les personnes testées positives au coronavirus ne faisait "pas consensus". L’accent sera donc plutôt mis sur un "accompagnement renforcé" des malades. Et le principe est le même que l’expérimentation Covisan lancée au printemps dernier par l’AP-HP, les hôpitaux de Paris, qui s'avère être une stratégie payante.

Tester moins de 24 heures après un signalement

La blouse, la surblouse, les charlottes, les lunettes, le masque FFP2, des gants, les écouvillons pour le test...Surtout, ne rien oublier et bien vérifier son matériel avant chaque tournée. C'est le travail de ces équipes mobiles qui interviennent directement au domicile des patients dans toute l’Île-de-France pour les tester et leur dispenser des conseils pour leur isolement.

Julie en fait partie et rend visite aux patients susceptibles d’avoir le Covid. Après un passage au domicile d’un étudiant cas contact, cette infirmière arrive chez Monique, âgée de 82 ans. Dans cette grande maison de Saint-Germain-en-Laye vit un couple d’octogénaires. Lui a des symptômes depuis deux jours. C'est ce qui a poussé leur généraliste a appelé Covisan. Et moins de 24 heures plus tard, Julie les teste à domicile : "C’est désagréable mais ça ne fait pas mal", rassure l'infirmière.

5.000 visites à domicile depuis avril

Dans 24 heures, Monique et son mari seront fixés. S’ils sont positifs, un médecin les appellera pour leur donner des conseils sur leur isolement. Monique commence d'ailleurs à aborder le sujet : "Vous avez commencé à vous isoler l’un de l’autre", interroge-t-elle ? "Non, mais il y a une chambre assez isolée par rapport à d’autres, on peut faire des circuits différents", lui assure l'octogénaire.

Un accompagnement taillé surmesure par les équipes Covisan, mais surtout une stratégie payante. Depuis le mois d’avril, 150 personnes ont assuré 5.000 visites à domicile. Un dispositif qui a largement contribué à faire reculer les contaminations en Île-de-France. Le département de Paris était même classé parmi les 15 départements les moins touchés par l’épidémie le mois dernier.

Un dispositif largement inspiré de Covisan

En effet, selon une étude menée par l’Institut Pasteur, 94% des personnes infectées se sont isolées mais elles l’ont fait trop tard. D’où l’intérêt de faire de la pédagogie, car c'est pendant les premiers jours que les malades contaminent leur entourage. Le gouvernement va donc étendre ce dispositif avec un objectif est clair : à partir du mois de janvier, chaque personne positive au coronavirus se verra proposer une visite à domicile.

Un infirmier réalisera des tests antigéniques auprès des personnes qui habitent le même foyer, des conseils seront ensuite donnés pour adapter à chaque fois l’isolement et un soutien logistique sera aussi proposé si le malade vit seul et ne peut pas faire ses courses. Et pour couvrir tout le territoire, 1.500 infirmiers libéraux et 3.000 accompagnateurs sociaux, en lien avec les collectivités locales, seront au contact des patients tous les jours sur le terrain.