médecins 1:29
  • Copié
Eve Roger, édité par Ugo Pascolo , modifié à
Les médecins généralistes auront un rôle de premier plan dans la campagne de vaccination française contre le coronavirus. Ce sont les mieux placés pour identifier les personnes prioritaires, mais aussi pour convaincre des patients réticents à l'idée de se faire vacciner. 

Les médecins de ville en première ligne dans la vaccination. Si Emmanuel Macron a donné les grandes lignes de la future campagne de vaccination contre le coronavirus - les plus vulnérables en janvier, et le grand public entre avril et juin - c'est bel et bien au Premier ministre que revient la tâche de présenter la stratégie globale. Jeudi, Jean Castex devra donc dire en conférence de presse qui va vacciner ces millions de Français, et dans quels lieux le traitement sera administré. L'objectif affiché par le gouvernement est de ne surtout pas reproduire l'erreur de la vaccination contre la grippe H1N1. En 2009, la stratégie gouvernementale se basait sur des vaccins à la chaîne. Une idée venue du sommet de l'État et appliquée directement par les préfets. Mais les grands vaccinodrômes se sont révélés être des échecs magistraux. 

Les généralistes, les mieux placés pour vacciner

Alors cette fois-ci, c'est la stratégie inverse qui va être mis en place. Le gouvernement veut partir du terrain, donc des 52.000 médecins généralistes présents en France. Plusieurs raisons ont poussé le gouvernement à opter pour cette stratégie. D'abord, ce sont eux qui connaissent les patients les plus vulnérables. Proches de leurs patients, ils sont également en mesure de persuader plus facilement un Français réticent à l'idée de se faire vacciner de sauter le pas. "Ils savent manier les mots pour lever les doutes", résume au micro d'Europe 1, Jean-Paul Hamon, le président d'honneur de la Fédération des médecins de France. 

"Le meilleur argument que j'ai est sans hésitation de leur dire que je vais me faire vacciner. C'est la même chose pour les personnes qui ont une réticence à l'égard de l'hépatite B, je leur dis que j'ai vacciné mon fils et mes petits-enfants." Et ce ne sera pas une mince affaire, puisque seulement "20% des Français" envisagent de se faire vacciner dès que possible, selon un sondage BVA.

Un court délai pour administré le traitement 

Reste ensuite la question du lieu dans lequel vont pouvoir se faire ces vaccinations, a fortiori quand le remède proposé par le tandem germano-américain Pfizer/BioNTech doit être conservé à -80 degrés Celsius. Les doses seront conservées dans des congélateurs spéciaux qui équipent plus d'une centaine de lieux de stockage répartis sur le territoire. Une fois sortis de leur chambre froide, les professionnels de santé auront au maximum cinq jours pour vacciner les patients dans les Ehpad, les cabinets médicaux, sans oublier une centaine d'hôpitaux et certaines pharmacies.