Pierre Hurmic 3:04
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Mathilde Durand , modifié à
Au lendemain des mesures annoncées par Jean Castex, le maire de Bordeaux est déçu. Il s'attendait à des annonces, alors que la Gironde est particulièrement touché par le coronavirus. "On se rend compte que le Premier ministre renvoie aux autorités locales les décisions un peu difficiles à prendre", déplore Pierre Hurmic, sur Europe 1
INTERVIEW

L'épidémie de coronavirus continue de circuler en France, notamment en Gironde, l'un des 42 départements classés rouge. À Bordeaux, un à deux patients sont quotidiennement admis en réanimation au CHU, tandis qu'une nette augmentation des cas graves de coronavirus est enregistrée. A l'instar des préfets de Marseille ou de la Guadeloupe, il est demandé à la préfète Fabienne Buccio de proposer au Premier ministre dès lundi "un ensemble de nouvelles mesures complémentaires, après avoir mené les concertations locales nécessaires" afin d'endiguer le rebond de l'épidémie. 

Une action "de concert" 

"Le Premier ministre n'a rien indiqué sur le fond", regrette Pierre Hurmic, maire EELV de Bordeaux, sur Europe 1. "On nous avait annoncé un Conseil de défense, un certain nombre de décisions réclamées par le Conseil scientifique mais on se rend compte que le Premier ministre renvoie aux autorités locales, qu'elles soient municipales ou préfectorales, les décisions un peu difficiles à prendre."

"Ma disponibilité est totale", rappelle l'édile de la ville qui s'attend à des concertations avec les autorités préfectorales ce week-end. "Nous avons toujours agi de concert entre la Préfecture, l'Agence régionale de Santé et la municipalité bordelaise". 

Des mesures à prendre 

Port du masque obligatoire, couvre-feu, nouveaux centres de dépistages : les mesures à prendre peuvent être diverses pour tenter de limiter les cas de contaminations au sein de la ville de Bordeaux. "Les campagnes de test actuellement ne marchent pas. Vous avez des gens agglutinés devant les laboratoires ce qui me paraît contraire aux prescriptions que l'on veut par ailleurs donner sur les distances physiques", constate Pierre Hurmic. "Il faut faire quelque chose de plus sélectif, réorienter notre politique de tests." 

Dans les établissements scolaires bordelais, la situation semble pour l'instant sous-contrôle. "Des consignes draconiennes ont été données. J'ai veillé le jour de la rentrée à ce qu'elles soient appliquées dans les 115 écoles bordelaises. Je crois qu'elles sont respectées", note le maire écologiste. Il reste cependant lucide sur la possibilité de multiplications des contaminations en milieu scolaire et la possibilité d'un retour, pour certains cas, de l'école à domicile.