Emmanuel Macron est devenu le premier dirigeant étranger à s’entretenir avec la nouvelle Première ministre italienne, Giorgia Meloni. 1:26
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Arthur de Laborde avec AFP, édité par Laura Laplaud , modifié à
Emmanuel Macron est devenu le premier dirigeant étranger à s’entretenir avec la nouvelle Première ministre italienne, Giorgia Meloni. Un entretien "cordial et productif" alors que le président français semblait jusqu'ici peu enclin à rencontrer la nouvelle dirigeante de l'Italie, à la tête d'un gouvernement majoritairement d'extrême droite.

À peine entrée en fonctions, la nouvelle Première ministre italienne Giorgia Meloni a eu dimanche soir son premier tête-à-tête avec un dirigeant étranger en rencontrant à Rome le président français Emmanuel Macron, qui s'est engagé à travailler avec elle avec "ambition" mais aussi avec "vigilance". 1h10 d'entretien alors que le président français semblait peu enclin à la rencontrer.

Macron marque sa volonté de "réussir ensemble avec dialogue et ambition"

Jusqu'au bout, l'Elysée a maintenu l'incertitude sur cet entretien, qui s'est tenu à l'abri des caméras dans le centre de la capitale italienne pendant un peu plus d'une heure. Emmanuel Macron semble avoir tout fait pour l’éviter mais après la prise de fonction de Giorgia Meloni, il pouvait difficilement refuser cet échange sous peine de plomber des relations jusqu’ici très bonnes entre Paris et Rome.

"En Européens, en pays voisins, en peuples amis, avec l'Italie nous devrons poursuivre tout le travail engagé. Réussir ensemble, avec dialogue et ambition, nous le devons à notre jeunesse et à nos peuples", a déclaré le chef de l'État français dans un tweet illustré d'une photo où on le voit en discussion avec la dirigeante post-fasciste. Il a toutefois pris soin de tweeter juste avant "Grazie Mario", un remerciement à Mario Draghi, le Premier ministre sortant avec lequel il entretenait une relation étroite. Comme pour prévenir la cheffe du gouvernement le plus à droite depuis la naissance de la République italienne en 1946 que la barre a été placée très haut par son prédécesseur.

La visite d'Emmanuel Macron est consacrée à un discours sur la paix prononcé dimanche et à une audience avec le pape François prévue lundi matin. Mais il n'a pu contourner le contexte politique italien, avec l'arrivée au pouvoir de la première femme à diriger la troisième économie de la zone euro.

Un entretien "cordial et productif"

Selon l’Élysée, cette rencontre a permis d’évoquer de manière "constructive et pragmatique" différents sujets : l'énergie, la défense, la guerre en Ukraine et les questions migratoires… Le président français et la Première ministre italienne se sont mis d’accord sur la nécessité d’avoir des contacts réguliers avec l’objectif de faire avancer l’agenda européen. Mais nous jugerons "sur les actes, il y a une exigence, une vigilance de la part du président de la République", tempère son entourage.

Cet entretien "ne préjuge en rien de ce qui va se passer dans les prochains mois", ajoute un conseiller, précisant que c’est à la nouvelle présidente du conseil italien de décider si elle souhaite venir prochainement à Paris pour approfondir la relation.

De nombreux défis attendent Giorgia Meloni

Samedi, l'Union européenne, inquiète face à l'arrivée au pouvoir de l'extrême droite dans ce pays fondateur de l'Europe, s'est dite prête à "coopérer" avec le gouvernement Meloni. La Romaine de 45 ans, qui a remporté une victoire historique aux législatives du 25 septembre, a réussi à rendre respectable son parti Fratelli d'Italia. De nombreux défis l'attendent, essentiellement économiques, à commencer par l'inflation et la dette dont le ratio est le plus élevé de la zone euro après la Grèce.