Avant son hospitalisation, Donald Trump a reçu une injection d'un traitement expérimental. 1:24
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avec AFP , modifié à
Hospitalisé depuis vendredi, le président américain, qui a été testé positif au coronavirus, assure dans une vidéo postée samedi soir sur Twitter se sentir beaucoup mieux. Ces dernières heures, des déclarations contradictoires, faisant notamment état d'une détérioration de ses signes vitaux, ont circulé dans la presse américaine.

Donald Trump, hospitalisé depuis vendredi pour soigner son Covid-19, a dit samedi soir qu'il allait "beaucoup mieux" et serait "bientôt de retour" dans la campagne électorale, tout en admettant que les tout prochains jours représentaient "le vrai test" pour lui. "Je suis venu ici, je n'allais pas très bien", a dit le président américain, assis à une table, en veste mais sans cravate, dans une vidéo de quatre minutes diffusée sur Twitter. "Je me sens beaucoup mieux maintenant, nous travaillons dur pour que je me remette tout à fait. Je pense que je serai bientôt de retour et j'ai hâte de finir la campagne comme je l'ai commencée".

"Je n'avais pas le choix", a-t-il aussi dit pour justifier de ne pas s'être "enfermé" dans la Maison Blanche depuis le début de la pandémie, alors que lui et son gouvernement sont attaqués pour leur négligence sanitaire par les démocrates et les experts. Depuis des mois, il raillait son adversaire démocrate, Joe Biden, pour faire campagne depuis son "sous-sol". Plus tôt samedi, le médecin présidentiel avait pour la première fois répondu, brièvement et de façon parcellaire, aux journalistes depuis l'hôpital militaire de Walter Reed, en banlieue de Washington. "Ce matin, le président va très bien", a déclaré Sean Conley, médecin de la Maison Blanche.

Une inquiétude autour des "signes vitaux" du président

Donald Trump, 74 ans, a souffert de fièvre, de toux, de congestion légère et de fatigue, selon lui, mais les symptômes "se réduisent et s'améliorent", a-t-il dit. Il n'avait plus eu de fièvre depuis 24 heures, et son taux de saturation en oxygène était à 96%, ce qui est normal. Il est traité par le médicament antiviral remdesivir et a reçu aussi une injection du traitement expérimental de la société Regeneron, des anticorps de synthèse. Mais des déclarations ambiguës ou contradictoires ont créé un sentiment de cacophonie à l'intérieur de l'exécutif dans cette période incertaine.

Peu après la conférence de presse médicale, une source ayant connaissance de l'état de santé de Donald  Trump a donné sous condition d'anonymat une description sensiblement plus alarmiste à des journalistes: "Les signes vitaux du président ces dernières 24 heures ont été très inquiétants, et les 48 prochaines heures seront critiques en termes de soins. Nous n'avons toujours pas emprunté une voie claire vers le rétablissement". Le New York Times a ensuite affirmé que cette source était le chef de cabinet présidentiel, Mark Meadows. Une prédiction à laquelle Donald Trump a lui-même fait écho en déclarant samedi soir à propos des "tout prochains jours" : "Ce sera le vrai test".

Les déclarations incohérentes du médecin de Donald Trump

Donald Trump a-t-il reçu une supplémentation en oxygène ? Le docteur Conley s'est borné à répondre que cela n'avait pas été le cas samedi, ni jeudi ni depuis son hospitalisation, restant évasif quand les journalistes lui ont demandé s'il en avait reçu à aucun moment. Des médias dont la chaîne ABC ont ensuite confirmé qu'il avait bien eu besoin d'oxygénation vendredi à la Maison Blanche avant d'être hospitalisé.

Et de quand date le premier test positif du président ? Le médecin a semé le trouble en évoquant "72 heures" depuis le diagnostic, une durée incohérente avec les déclarations précédentes, car elle aurait fait remonter le test à mercredi, au lieu de jeudi comme indiqué auparavant. Cela a forcé la Maison Blanche à vite corriger le médecin en disant qu'il parlait du troisième jour, puis à publier une nouvelle lettre clarifiant que le "premier" diagnostic datait bien de jeudi soir. Une question centrale reste sans réponse : quand et comment le dirigeant a-t-il contracté le virus?