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Reconnaissance d’un État Palestinien : comment se justifie Emmanuel Macron ? Les réactions politiques en France

Jacques Serais - Mis à jour le . 1 min

Emmanuel Macron est critiqué jusque dans sa majorité après l’annonce de la future reconnaissance d’un État palestinien. Édouard Philippe et plusieurs figures politiques dénoncent une décision précipitée, notamment en l’absence d'un cessez-le-feu ou de libération des otages. Le président, lui, défend un acte "moral et politique".

L’annonce par Emmanuel Macron de reconnaître officiellement un État palestinien continue de susciter de vives réactions, y compris dans les rangs de la majorité présidentielle.

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Dans un communiqué, Édouard Philippe a exprimé ses fortes réserves : "Les otages ne sont pas libérés, il n’y a pas de cessez-le-feu. Et le Hamas, bien qu’affaibli, sévit encore", écrit l’ancien Premier ministre, jugeant que le contexte ne se prête pas à une telle décision.

Autre voix discordante : la députée Caroline Yadan, membre de la majorité, a annoncé prendre ses distances avec le parti d'Emmanuel Macron. Représentante des Français de l’étranger, notamment en Israël, elle estime que cette reconnaissance revient à "légitimer une action terroriste".

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Un pari risqué pour Emmanuel Macron

L’Élysée justifie cette annonce par la volonté du président de "marquer un tournant". Une source diplomatique évoque "cette reconnaissance" comme "un devoir moral et politique".

Emmanuel Macron fait le pari qu’un tel geste pourrait renforcer l’Autorité palestinienne et marginaliser le Hamas. Il place sa confiance dans Mahmoud Abbas, malgré son isolement croissant et son âge avancé. Ce dernier promet désormais le désarmement du Hamas et des élections en 2026.

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Mais ce calcul semble loin de faire l’unanimité, d’autant que le Hamas a lui-même salué la position française, y voyant une "évolution positive".

Une fracture politique française

Sur la scène intérieure, les critiques sont vives. Marine Le Pen dénonce une "faute politique et morale", et Les Républicains estiment que "les conditions ne sont pas réunies". À gauche, en revanche, l’annonce est bien accueillie : Jean-Luc Mélenchon parle d'"une victoire morale".

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De son côté, David Belliard, élu EELV et adjoint à la mairie de Paris, "salue cette décision, même si elle est tardive". "Je pense que c'est important aujourd'hui pour avancer que cette reconnaissance se fasse. Mais cette décision n'exonère pas la France d'agir. Les images que nous voyons et les informations que nous avons, notamment depuis quelques jours, montrent un peuple affamé", dénonce-t-il. 

Pour lui, "il est nécessaire d'avancer sur la reconnaissance de l'Etat palestinien, mais il est aussi nécessaire pour la France d'avancer sur des actes concrets afin de pouvoir trouver une résolution et arrêter le massacre qui se passe en ce moment à Gaza". 

Emmanuel Macron espère officialiser cette reconnaissance en septembre, lors de l’Assemblée générale des Nations unies. Reste à savoir si ce pari diplomatique pourra produire les effets escomptés.